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L’association Terres Karens lance une école de couture en Thaïlande

Depuis le début de l'année 2012, l'association Terres Karens a mis en place une école de couture destinée à la formation des tisserandes de la coopérative du village de Maewe, dans le Nord-Ouest de la Thaïlande, à la frontière avec la Birmanie.

Cette école de couture poursuit deux objectifs principaux :

Former les tisserandes à la confection : contrairement au tissage, la couture leur permet d’acquérir un savoir faire professionnel qu’elles pourront valoriser dans la vallée, si elles éprouvent le désir de quitter leur village.

Permettre à la coopérative de Mae Woei d'être autonome : la confection des modèles était jusqu'alors externalisée. Avec l'école de couture et la maîtrise de l'ensemble de la chaîne de confection permet à la coopérative de faire des économies et aux femmes de gagner une source de revenus supplémentaires.

Concrètement :

Qui ? Le projet est encadré par une des membres de l'association Terre Karens présente sur place. Arrivée en décembre 2011, elle a équipé un atelier de couture (machines à pédales et fer au charbon : il n'y que de l'électricité solaire au village).

La formation de cinq femmes volontaires a commencé en février et durera un an.

Fonctionnement ? Le fonctionnement de l'atelier est analogue à celui de la coopérative : les cinq femmes qui participent à la structure élisent démocratiquement l'uned'entreelles,quiprendlesdécisionscourantes. Aprèsuntempsdeformation (six mois), les femmes répondent à des commandes de produits qui proviennent des besoins de la coopérative. La structure les rémunère en fonction de leur travail, sur le fondement d'un salaire plus élevé que celui des tisserandes (pour valoriser l'investissement de leur formation).

A qui sont vendus les objets fabriqués ? L'association Terre Karens s'occupe de commercialiser en France et en Thaïlande les accessoires de mode produits par la coopérative sous la marque « Esprit Karen ». Bientôt ces accessoires de mode seront entièrement confectionnés dans les villages karens !

Et la suite ? L'école de couture est un projet-pilote qui, s'il fonctionne, a vocation à s'étendre.


L’association Terres Karens

Terres Karens est une équipe d'une quinzaine d'anciens volontaires de solidarité internationale des Missions Etrangères de Paris ou d’Enfants du Mekong, qui ont tous passé six mois ou un an sur le terrain. Revenus de Thaïlande ils souhaitent continuer à soutenir les communautés karens qui les ont accueillis en mettant leurs compétences au service des projets portés par l'association :

  1. Une filière intégrée de commerce équitable
  2. Une coopérative
  3. Une école de couture

Leur but est de continuer à soutenir le développement des villages karens les plus isolés en participant depuis la France à la mise en place de projets qui permettent de concilier développement économique et respect des traditions, en soutenant et encadrant le travail des volontaires des Missions Etrangères de Paris sur le terrain.

Le peuple karen

L'ethnie karen est un peuple de tradition nomade originaire des régions tibéto-birmanes. Depuis la fixation d’un sous-groupe ethnique dans les montagnes entre la Thaïlande et la Birmanie vers le XVIIIème siècle, les Karens ont vécu comme un peuple minoritaire. Pratiquant la culture sur brûlis, la chasse et la pêche, ils changent régulièrement d'emplacement au gré de l'assèchement des sols.

La vie agricole et le tissage traditionnel constituent le cœur de l'activité des villageois encore largement à l'écart des développements économiques récents de la vallée thaïe. Leurs coutumes, qui permettent de préserver l'harmonie de la vie communautaire et les rapports à la nature, se sont préservées au cours des siècles jusqu'à aujourd'hui.

La vie agricole, en cohérence avec le cycle des saisons, rythme les habitudes de vie d'un village. L’année est divisée en trois saisons : la saison des pluies, la saison sèche et la saison chaude. Les femmes tissent lorsque la saison ne les réclame pas à la culture, ou pendant les soirées.

Les besoins des communautés karens

Depuis une cinquantaine d'années, notamment grâce au travail des Missions Etrangères de Paris, les karens mettent en place des projets pour trouver des solutions face à l'arrivée des économies “modernes” dans leur univers “traditionnel”.

Le développement de long terme des villages les plus isolés ne peut se faire si l'autosuffisance alimentaire n'est pas réalisée, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui. Les difficultés à s'insérer dans la vie économique locale et l'absence d'activité dans les montagnes entretiennent de plus un exode rural. Les écoles ne permettent qu’à un trop petit nombre de karens de développer de nouvelles activités professionnelles ou de participer aux réseaux d'éducation thaïs.

Si le peuple karen doit acquérir les moyens de faire face à l'arrivée de nouveaux acteurs économiques, il cherche avant tout à préserver sa culture, ses ressources naturelles et ses traditions.

Les objectifs de Terres Karens

La suffisance alimentaire : négocier les prix du riz, diffuser les nouvelles techniques et les nouveaux outils agricoles.

L’accompagnement dans l'insertion économique : force d'achat (pour les semences et les matières premières de la vie agricole et du tissage traditionnel) et de vente (pour les surplus agricoles et les produits de l'artisanat) aux producteurs isolés

La lutte contre l'exode rural : contribuer à la création de richesses et d'opportunités locales et offrir la possibilité de développer le crédit ou l'épargne.

La préservation de la culture karen : donner un cadre pour organiser et valoriser les savoir- faire traditionnels comme le tissage, l’habit traditionnel ou la vannerie.

La coopérative de riz permet aux karens d’acheter du riz en ville à un prix très avantageux. La culture sur brûlis ne permet pas en effet d’avoir deux récoltes par an, obligeant les villageois à acheter leur riz en ville pour subsister une grande partie de l’année.

La coopérative de tissu achète du fil en gros et le revend aux femmes des villages. Elle permet aussi aux femmes de se regrouper pour répondre à des commandes de tissu. Elle est gérée par les femmes elles- mêmes. Terres Karens aide à la gestion de la structure et la commercialisation, grâce notamment au soutien et au transfert de compétences des volontaires des Missions Etrangères de Paris sur le terrain. En février 2012, près de 130 familles (environ 600 personnes) sont membres de la coopérative.

Cette coopérative de tissu est à l’origine d’une filière de commerce équitable. Les lés de tissu commandées aux femmes sont transformées en produits finis pour être vendus en France et en Thaïlande en ventes privées, sur des points de vente éphémères ou en boutique de commerce équitable.

L’association propose aussi aux professionnels du textile et de la mode diverses prestations de services pour leur permettre de concevoir et de mettre en vente des gammes de produits et accessoires de mode sur le marché français. Elle agit comme un intermédiaire entre la coopérative isolé et le professionnel français.

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