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Pour ou contre le nucléaire ?

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Pour ou contre le nucléaire ? Les gens manifestent un peu partout contre le nucléaire : au Japon, en France, en Allemagne… Et la raison est sûrement de leur côté, vu tous les ravages qu’il provoqua et continue à le faire.

Tout avait commencé avec le tristement célèbre premier bombardement atomique de l’histoire, le 6 août 1945, de la ville de Hiroshima, au Japon. Ce jour-là, à 2 h 45 (heure locale), Paul Tibbets, aux commandes du B-29, baptisé Enola Gay – nom de sa mère – décollait de la base de Tinian. À son bord : une bombe atomique à l’uranium 235 d’une puissance de 15 kilotonnes, surnommée « Little Boy ». L’équipage se composait de douze hommes, dont quatre scientifiques. Deux autres B-29 l’escortaient, qui emportaient des appareils de mesure scientifique à bord. La bombe était larguée à 8 h 15 à 9 000 mètres d’altitude et 8 h 16 mn 2 s, heure locale -après 43 secondes de chute libre et à 600 mètres du sol – elle exposait à la verticale de l’hôpital Shima, situé en pleine agglomération. L’explosion, équivalent à celle de 15 000 tonnes de TNT, rasait la ville immédiatement, tuant 75 000 personnes sur le coup : les deux tiers des victimes étant des civiles. Plus de 50 000 personnes décédaient, dans les deux semaines suivantes. Le total des morts serait de l’ordre de 250 000 personnes.

Trois jours plus tard, le 9 août 1945, à 11 h 02 du matin, le B-29 Bockscar, piloté par Charles Sweeney, décollait de Tinian (îles Mariannes du Sud) avec à son bord la bombe atomique « Fat Man » qu’il largua sur la ville de Nagasaki. La bombe explosait à 580 mètres du sol, sur le quartier Urakami. C’était une bombe au plutonium d’une puissance de 17 kilotonnes, différente de celle de Hiroshima, qui était à l’uranium 235. Elle était semblable à celle qui avait servi aux essais à Alamagordo, « Trinity ». 75 000 sur les 240 000 habitants de Nagasaki furent tués sur le coup et autant d’autres périrent plus tard à la suite de leurs blessures et des maladies occasionnées par la bombe.

Le 28 mars 1979, un accident se produisait à la centrale nucléaire de Three Mile Island, située sur la rivière Susquehanna, près de Harrisburg, dans l’État de Pennsylvanie, aux États-Unis. Le cœur du réacteur à eau pressurisée TMI-2 , fondait en partie. Cet accident était classé au niveau de l’échelle internationale des évènements nucléaires (INES) : cette échelle compte huit niveaux de gravité notés de 0 à 7.

Le 26 avril 1986 se produisait la catastrophe de Tchernobyl, en Ukraine, qui faisait partie alors de l’URSS. Cet accident conduisit à la fusion du cœur du réacteur et au relâchement de radioactivité dans l’atmosphère. Il y eut beaucoup de décès survenus directement du fait de l’explosion et de l’exposition aux radiations. C’était le premier accident au niveau 7 sur l’échelle internationale nucléaire (INES). L’accident de Tchernobyl est la conséquence de dysfonctionnements nombreux et importants : un réacteur mal conçu et d’autres temps, dépassé par l’âge. La centrale nucléaire est située sur un affluent du Dniepr à environ 15 kilomètres de Tchernobyl) et110 kilomètres de la capitale Kiev. Près de la frontière avec la Biélorussie. Les conséquences de la catastrophe sont importantes, aussi bien du point de vue sanitaire, écologique, économique que politique. Plus de 200 000 personnes furent évacuées et il y eut beaucoup de décès, des gens tuées immédiatement et d’autres qui moururent, suite aux séquelles des irradiations.

À la suite du tremblement de terre et du tsunami qui dévastaient une partie du Japon, le 11 mars 2011, les réacteurs 1, 2 et 3 s’arrêtaient automatiquement mais les systèmes de refroidissement, ainsi que les systèmes de secours, qui devaient prendre le relais, étaient endommagés. Dû à la perte de la source d’eau froide censée refroidir les réacteurs. C’était le deuxième accident nucléaire qui atteignait une telle amplitude sur l’échelle internationale nucléaire : amplitude 7, comme Tchernobyl (INES). Avant l’accident nucléaire de Fukushima, le Japon comptait 54 réacteurs nucléaires électrogènes en service, répartis dans 18 centrales. Aujourd’hui donc, le Japon en compterait 46 réacteurs de production, répartis sur 15 centrales et 10 réacteurs arrêtés. Le Japon est au 3e rang des pays producteurs d’électricité nucléaire dans le monde, après les États-Unis et la France. La production d’électricité d’origine nucléaire produite au Japon s’est élevée en 2010 à 279 230 GWh, soit 29 % de la production d’électricité produite dans le pays qui s’est élevée à 955 849 GWh (Données wikipedia).

448 réacteurs nucléaires de différents types en fonctionnement dans le monde. 30 pays en possèdent, et la position exceptionnelle de la France, qui est deuxième producteur mondial, après les USA. En France par exemple, la durée de fonctionnement autorisée par les autorités de sûreté (indépendantes de EDF) était à l’origine de 25 ans. Les résultats des examens de contrôle, les autorités ont donné leur accord pour prolonger leurs autorisations à 40 ans. Et l’on sait que cette autorisation pourra sûrement aller jusqu’à 60 ans pour pas mal d’entre eux. La majeure partie des réacteurs sont principalement installés dans les pays occidentaux, les pays de l’ex-URSS, le Japon, la Corée-du-Sud et Taïwan, tous arrivés à un degré important de développement. L’Allemagne, elle , vient de décider d’arrêter le nucléaire dans les plus brefs délais, ce qui ne fait pas du tout rire beaucoup de ses partenaires européens, conformistes peut-être, ou alors, réalistes : l’avenir dira qui avait raison. Les coûts de production du kilowatt-heure des réacteurs nucléaires sont grandement compétitifs, permettant à EDF d’exporter 10 à 15 % de sa production…

On peut donc affirmer que les centrales nucléaires sont l’un des moyens actuels les plus éprouvés et les plus fiables de produire de l’électricité. Que vaut –il mieux faire, alors ? Continuer à utiliser l’électricité qui paraît presque inépuisable (il semblerait que les mines d’uranium ne soient guère intarissables) et à bon marché ou s’apprêter à mettre la main à la poche, pour payer plus cher une énergie insuffisante pour les besoins domestiques et autres ; une énergie peut-être en abondance, dans le futur, mais inexistante en quantité actuellement. Soit qu’il y aura une Terre empoisonnée, polluée, avec un futur compromis, soit une planète saine, où il fera beau vivre, même s’il faudra en payer le prix. Puis, c’est bien connu. Une fois que l’on construit une centrale : pourquoi pas une deuxième ? Et une troisième ? Une quatrième, une cinq… jusqu’à la saturation.

 

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