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Le thème de l’argent dans la Littérature

S'il existe un thème qui ne saurait laisser quiconque de marbre en cette période de crise, c'est bien la question de l'argent.

La littérature qui ne vit pas dans des contrées éthérées s'est largement intéressée à ce thème sous différentes manières.

Cette problématique a ainsi inspiré de nombreux auteurs avec pour ambition notamment de décrire les mécanismes de l'argent lorsqu'il ne s'agit pas de dénoncer purement et simplement la cupidité de l'homme.

Relisons sous la plume de Jean-Jacques Rousseau, écrivain et philosophe du XVIIIème siècle, une célèbre problématique qu'il exprime sans détour.

Il nous livre le rapport contradictoire qu'il entretient avec l'argent et que l'on peut résumer en évoquant que l'argent n'est rien par lui-même, mais qu'il est indispensable si l'on veut jouir de la vie.

“Cela compris, on comprendra sans peine une de mes prétendues contradictions : celle d'allier une avarice presque sordide avec le plus grand mépris pour l'argent. C'est un meuble pour moi si peu commode, que je ne m'avise pas même de désirer celui que je n'ai pas; et que quand j'en ai je le garde longtemps sans le dépenser, faute de savoir l'employer à ma fantaisie; mais l'occasion commode et agréable se présente-t-elle, j'en profite si bien que ma bourse se vide avant que je m'en sois aperçu. Du reste, ne cherchez pas en moi le tic des avares, celui de dépenser pour l'ostentation; tout au contraire, je dépense en secret et pour le plaisir: loin de me faire gloire de dépenser, je m'en cache. Je sens si bien que l'argent n'est pas à mon usage, que je suis presque honteux d'en avoir, encore plus de m'en servir. Si j'avais eu jamais un revenu suffisant pour vivre commodément, je n'aurais point été tenté d'être avare, j'en suis très sûr. Je dépenserais tout mon revenu sans chercher à l'augmenter: mais ma situation précaire me tient en crainte. J'adore la liberté. J'abhorre la gêne, la peine, l'assujettissement. Tant que dure l'argent que j'ai dans ma bourse, il assure mon indépendance; il me dispense de m'intriguer pour en trouver d'autre; nécessité que j'eus toujours en horreur: mais de peur de le voir finir, je le choie. L'argent qu'on possède est l'instrument de la liberté; celui qu'on pourchasse est celui de la servitude. Voilà pourquoi je serre bien et ne convoite rien.

Jean-Jacques Rousseau qui se livre là, sans retenue, nous pousse ainsi à réfléchir sur notre propre rapport avec l'argent.

A la lecture de ce texte, on peut aisément conclure que la littérature nous ramène toujours à une quête de sens.


sources : Les Confessions
de J.J Rousseau (livre 1er) Wikisource

http://www.gazettelitteraire.com/article-32105266.html

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