Le fabriqué en France dans sa réalité. - Dmoz.fr | Actualité insolite
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Le fabriqué en France dans sa réalité.

L'approche de l’élection Présidentielle excite les actions politiques, le thème du « fabriqué en France » devient à la mode dans les médias, propulsé par les stratèges en communication électorale. Loin de rechigner sur l'aubaine d'une telle communication, nous souhaitons nous projeter sur la réalité économique locale.

Lejaby éclaire l'actualité mais ne doit pas faire oublier le marasme qui embourbe les dernières sociétés françaises de confection. Elles subissent de plein fouet la crise économique, la frilosité des banques et des politiques!

Comme Beatex, cette PME du Béarn vient d'être placée en redressement judiciaire le 24 Janvier, malgré un carnet de commandes bien rempli par plusieurs armées de l'OTAN. Le patron de cette PME, Pierre Lemoine, avait pourtant prévenu dans les médias, tel BFM TV, ou dans la presse, que la société, malgré les carnets de commande bien remplis, manquait cruellement de fonds de trésorerie. En cause, les délais de paiement de ses clients, une somme de 840 000 euros étant à trouver pour les six prochains mois.

Dans LA DEPECHE.FR, Pierre Lemoine explique: « Les associés en apportent 140 000. J'ai obtenu un accord de la banque de l'Armée, la Sofired, pour 280 000 euros et d'une banque locale pour 140 000 euros. Mais tous deux sont soumis à l'obtention d'une aide à la recapitalisation du conseil régional d'un montant de 280 000 euros. Or c'est bloqué à ce niveau-là » (le 15/11/2011). Voici donc un conseil régional qui vient de sacrifier 37 salariés, sans donner aucune explication sur l’absence de soutien à ce plan de sauvegarde, un fiasco régional et politique.

Autre exemple de l'extrême tension qui éreinte les petites PME françaises, La Voix du Nord publie ce matin sur son site un article sur la société Mia Confection de Tourcoing. Le jeune patron se bat pour sa société et ses emplois, sans aucune aide pour faire face à la concurrence chinoise. Sa société arrive pourtant, en vente directe dans son magasin, à concurrencer les tarifs des boutiques Made in RDC ! De quoi se poser des questions sur le rôle des intermédiaires et les marges produites sur le dos des ouvriers Chinois.

Pour apporter un peu de joie, regardons aussi les réussites françaises des créateurs “Made in France”, comme les chaussettes Archiduchesse, les écharpes Frantz Barons ou les carnets de poches Calepino. Des marques qui se positionnent stratégiquement sur le « fabriqué en France », par choix et par conviction. Des actions qui doivent être soutenues par l'ensemble des forces de la société.

Mais ces exemples ne montrent pas les fantômes de la presse: les artisans créateurs, inscrits à la chambre des métiers ou en auto-entrepreneurs. Ils sont pourtant la matière noire de l'espace économique français: majoritaires mais invisibles. Des “Anonymous” de l'économie qui font pourtant tourner le pays. Ce sont bien eux qui doivent être protégés pour consolider le tissu économique et social de la France. Ils sont les amortisseurs silencieux de la crise, mais jusqu'à quand ?

Nous ne pouvons critiquer à tout va, un monde ultralibéral et concurrentiel sans d'abord agir de nous-mêmes, par action citoyenne. Et à bien y réfléchir il semble que ce soit l”individu, “consomacteur”, qui soit la clé de réussite ou non de son propre avenir. Sa liberté d'achat et donc ses choix, obligeront les fabricants à revenir en France et en Europe. L'offre crée parfois la demande, mais au final c'est toujours la demande qui dirige l'offre.

La carte bancaire est un bulletin de vote extrêmement efficace pour influencer les stratégies économiques et politiques.


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