Délocalisation… Tout n’est pas perdu pour le made in France! - Dmoz.fr | Actualité insolite
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Délocalisation… Tout n’est pas perdu pour le made in France!

Depuis les années 1960, nous assistons à la délocalisation de pans entiers de notre industrie Française. Cette délocalisation s’est effectuée en 3 phases :

– Les années 1960 marquent la première phase de délocalisation de « proximité » vers le Maroc, la Tunisie, la Turquie avec une augmentation du pouvoir d’achat des Français par la baisse des coûts de production et principalement de la main d’œuvre. Nous sommes encore dans les trente glorieuses.

– Les années 1980 marquent la deuxième phase de délocalisation, tournée vers l’Europe centrale et orientale, dont la Hongrie, la Pologne, la république Tchèque, la Roumanie.

– Les années 2000 correspondent à la troisième phase de délocalisation en Asie, essentiellement vers la Chine et l’Inde.

Actuellement, les grandes entreprises délocalisent avec pour objectif de conquérir de nouveaux marchés plus que dans un objectif de délocaliser leur production contrairement aux PME dont on retrouve ces deux objectifs pratiquement dans les mêmes proportions.

Certaines grandes entreprises Française adopte la stratégie suivante :

– Maintien de la production en France (conservation de leur clientèle Française)

– Création de nouvelles antennes de production à l’étranger (récupération de la clientèle étrangère)

Exemple : MECANO

A l’opposé, la moitié des PME délocalisent la totalité de leur production, que celle-ci soit destinée à la France ou à l’étranger.
Les secteurs les plus touchés par la délocalisation sont le textile, l'électroménager, la chaussure, l’automobile, les jouets… presque tous les secteurs de grande consommation!

Mais rien n’est perdu pour le made in France.

Délocalisation, quelques constats :

– De 1960 (début de la délocalisation du textile) à maintenant, le nombre des salariés du textile est passé de 1 000 000 à 200 000. Environ 10 personnes sur 500 travaillaient dans le textile dans les années soixante contre 10 personnes sur 3200 actuellement.

– Quasi-disparition de la fabrication de tissus hors production de luxe. Les principaux fournisseurs actuels de textile dans le monde, sont la Chine au premier rang, suivi de la Turquie, de l’Inde, du Pakistan, des USA, de la Corée du Sud, et aussi étonnant que cela puisse sembler, la suisse en 7ième position…

– Il y a trente ans, la concurrence, surtout frontalière, était italienne dans le textile comme dans la chaussure, ou encore Allemande pour l’électroménager, ou Suisse pour l’horlogerie. Tout a changé… la concurrence est maintenant asiatique et d’Europe de l’Est.

– Il y a quelques années, les autos miniatures Majorette, les téléviseurs Radiola, les vélos Lejeune ou encore Manufrance avaient l’estampille Made In France. Les marques Lejeune et Radiola ont disparu, Manufrance œuvre dans le tertiaire, Majorette ne fait plus dans le made in France…

– Le secteur de l’électroménager est le deuxième secteur le plus touché par la délocalisation après celui du textile.
Quelques chiffres concernant l’importance du marché de l’électroménager en France: La moyenne d’équipement par foyer Français est de 7 gros appareils et 12 petits, soit au total 189 millions de gros et 308 millions de petits appareils électroménagers pour la France… Quel quantité d’emploi la production de ces équipements pourrait représenter en France ?

– 80% des biens de consommation vendus en grande distribution son made in China, ou Maghreb, ou encore d’Europe de l’Est.

– De 2003 à 2005, la moitié des grandes entreprises se sont implantées à l’étranger afin de conquérir de nouveaux marchés.

– De 2003 à 2005, une entreprise sur dix (de 10 salariés ou plus), s’est implantée dans un pays étranger, en délocalisant ou en implantant des sites nouveaux.

Le déficit du commerce extérieur de la France était de 67 milliards d'euros en 2012. Hors énergie, celui-ci s’établit à 15 milliards d’euros…

Tout n’est pas perdu pour le made in France!

Dans le textile:

Les secteurs porteurs dans l’industrie du textile en France, actuellement, sont ceux des textiles techniques dits aussi textiles intelligents, des textiles à fortes valeurs ajoutées. Ces textiles hautes performances pour des usages spécifiques sont utilisés par exemple pour les vêtements des pompiers pour leur résistances aux flammes, les parapentes, les géotextiles pour le renfort des routes, pour des moquettes lumineuses équipées de diodes, dans l’aéronautique (ex : fibres carbone), pour les moteurs, ailerons, freins, dans le sport tels que les vêtements dits respirant…

La France est placé au 4ième rang mondial de la production de textiles techniques derrière le Japon, les Etats-Unis, l’Allemagne, et représente 24% de la production européenne.

La région leader dans le secteur est la région Rhône-Alpes, qui représente 30% des entreprises du secteur en France, 26 000 emplois, 65% de la production, et 70% du chiffre d’affaire du textile technique français, soit 6.2 milliard d’euros. Les autres régions représentative sont le Nord pas de Calais et l’Alsace. Pôles de compétitivité : Techtera (Rhône-Alpes), Up-Tex (Nord-Pas-de-Calais), Pôles Fibres (Alsace)

Les secteurs de l’aéronautique, des produits chimiques, des parfums et cosmétiques, pharmaceutiques.

Le point commun de ces secteurs : ils sont tous en excédent commercial et principalement le secteur de l’aéronautique avec un excédent de 20 milliards d’euros, preuve que tout n’est pas perdu pour le made in France.
Dans les secteurs de la chimie et de la pharmacologie, la part d’implantations sur le sol Français (chimie: 14.4%, pharmacologie: 20.3%), est bien plus importante que la part des délocalisations (chimie: 6.3%, pharmacologie: 1.8%).

Les jouets

Depuis 2007, dans le jouet, 4000 entreprises chinoises sur 8000 ont fermé pour les raisons suivantes :

– Augmentation du coût de la main d’œuvre

– Problèmes de sécurité et de qualité

– Non-respect des délais de livraison

Certaines entreprises comme MECANO ont relocalisé leur production en France…

En conclusion

Aujourd’hui, aucun pays n’est à l’abri à plus ou moins long terme d’un changement de localisation, car l’attractivité d’un territoire est en perpétuelle évolution. Aucune implantation ne peut être estimée comme acquise, que cela soit dans un pays à bas coût ou ailleurs.

La France reste toujours un pays attractif, car elle possède plusieurs atouts, dont celui d’avoir l’une des meilleures productivités horaires de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), d’excellentes infrastructures, et d’être leader dans de nombreux secteurs comme aérospatiale, l’aéronautique, les cosmétiques…

Nous nous sommes tous habitués à consommer des produits venant des quatre coins du monde, sauf de France, et cela depuis les années soixante. Afin de renverser la tendance et d’inciter au retour du made in France, nous devons, consommateurs, créer un engouement pour les produits “Made in France” en consommant Français.

Soyons donc responsable dans nos achats pour l’avenir de nos enfants quitte à payer un peu plus cher (cela n’est pas obligatoire – voir 1083 Borne in France, fabricant de Jeans, ou encore AtelierPm, fabricant de chaussures…).

Source : MIFO

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