Les études les plus récentes en la matière ont poussé le cri d'alarme: entre 1950 et 1990 la consommation d'eau sur la Terre a triplé. Les dernières estimations prévoient que dans les 30-40 prochaines années la consommation d'eau doublera. Sans intervention à grande échelle, beaucoup de zones dans le monde pourraient se trouver avec les robinets fermés. Comment éviter ce danger? On peut réduire le gaspillage, pourvu que le besoin minimum en eau pour chaque être humain soit respecté, fixé à 40 litres par personne et par jour par les Nations Unies. La réduction du gaspillage est une voie obligée mais elle n'est pas suffisante.
L'impulsion de la technologie durant ces dernières décennies a permis de sonder à des profondeurs toujours plus importantes. Le forage pour la recherche de nouveaux puits et de nappes souterraines est une activité toujours plus indispensable pour la survie du genre humain. Ce n'est pas un hasard si le marché des machines de forage d'eau en profondeur est en ébullition. De nouvelles machines toujours plus puissantes, efficaces et sophistiquées permettent d'atteindre des profondeurs considérables, impensables au début du XXème siècle.
Mais comment est-il possible de vérifier la présence d'un puits d'eau sous la croûte terrestre? Avant-tout il faut savoir qu'il n'existe aucune méthode scientifique capable d'assurer un succès garanti. Ce qui ne veut pas dire qu'il vaut mieux s'en remettre a des sourceurs ou à d'autres experts improvisés. Pour chercher à comprendre si sous un terrain il existe une nappe souterraine ou un puits d'eau de pluie il faut s'en remettre aux conseils d'un géologue, si possible un géologue possédant une longue expérience et une solide connaissance du territoire.
Le technicien examine la composition superficielle du terrain et la séquence stratigraphique pour vérifier la présence d'éventuelles couches perméables. Les nappes souterraines sont des bassins naturels, plus ou moins grands, alimentés par les pluies. L'eau s'infiltre dans le terrain le plus perméable et descend dans les cavités jusqu'à arriver à une couche plus imperméable, typiquement roche solide. Cette couche empêche de nouvelles dispersions et favorise l'accumulation de l'eau dans le temps. Il est évident que si le terrain sondé ne révèle la présence d'aucune couche perméable, il sera quasiment impossible de trouver une nappe souterraine en profondeur.
Outre la vérification géologique plus superficielle, le technicien spécialisé peut également mener une étude géoélectrique, utile pour mesurer la résistivité, ou résistance spécifique, du sous-sol pour des profondeurs croissantes. Toutes ces études, il est important de le rappeler, ne révèlent pas avec certitude la présence d'une ou de plusieurs nappes souterraines: il s'agit toujours d'un calcul de probabilité. En cas de résultats positifs, on procède alors aux essais de forage. Il faut trouver le point le plus intéressant et procéder à un premier forage: avec un peu de chance, il suffira de creuser dans le terrain sur quelques dizaines de mètres avant de trouver la première veine d'eau. Durant cette phase, le diamètre de forage ne doit pas être particulièrement grand, ce qui limite le matériel demandé: une foreuse de moyennes dimensions est suffisante pour les essais de forage.
L'étape suivante consiste à comprendre la grandeur de la nappe souterraine et quels besoins elle peut garantir. La location, ou l'achat, d'une foreuse adaptée au fonçage du puits est plutôt coûteux. Pour cette raison, il faut évaluer avec attention le rapport entre les coûts et les bénéfices de l'œuvre. En cas de doute, il vaut toujours mieux procéder à de nouveaux essais de forage plutôt que de parier les yeux fermés sur une petite veine d'eau qui n'est pas adaptée aux propres exigences d'exploitation.