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Comment l’Etat français supprime discrètement des postes dans l’Education Nationale

L'objectif est clair pour la majorité : réduire le nombre de fonctionnaires en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux. Et en particulier dans l'Education Nationale où les enseignants toujours moins nombreux se voient enseigner à des classes de plus en plus fournies. Mais je ne souhaite pas polémiquer, d'autres le font très bien. Cependant, des coupes plus subtiles sont effectuées : les listes d'admission de différents concours liés à l'enseignement sont soigneusement manipulées.

Prenons un exemple, symbole de tout cela, le fleuron de l'Education Nationale, les Ecoles Normales Supérieures. Censées apporter l'élite des enseignants en France, les élèves ont le statut d'élève-professeur stagiaire tout au long de leur scolarité et sont donc rémunérés en tant que fonctionnaires. Sur le concours Math-Physique 2010, 40 postes de fonctionnaires ont été ouverts à l'ENS Paris et 24 à l'ENS Lyon, à titre d'exemple. Ces écoles sont parmi les plus prestigieuses pour les élèves ayant suivi une classe préparatoire MP. Sur les 40 postes à Paris, seuls 37 ont été pourvus, et sur les 24 à Lyon, seuls 18 ont été pourvus. On a donc 9 postes de fonctionnaires disparus dans la nature, et dans “l'élite” des fonctionnaires, des postes qui coûtent chers sur une carrière toute entière.

Explication : les écoles en question tiennent une liste principale sur laquelle Paris classe 40 personnes, et une liste complémentaire. Ils savent à peu près jusqu'où cela va chercher en terme de dernier admis, et raccourcissent volontairement les listes. Cela a pour effet de ne pas remplir la promotion, puisque le dernier classé sera appelé. Quand vous les interrogez sur cette pratique, ils vous répondent “si les candidats au-delà du rang N n'ont pas été classés, c'est parce que l'on a jugé qu'ils n'avaient pas le niveau pour suivre les cours proposés dans notre école”. Il faut savoir qu'il est possible d'intégrer ces écoles sur dossier, mais à ce moment-là, vous n'êtes plus fonctionnaires. Ainsi, les étudiants légèrement recalés du fait de cette pratique sont accueillis les bras ouverts dans ces ENS où, bien sûr, ils ont le niveau. En gros, on précarise : vous n'êtes pas assez bons pour être fonctionnaire, mais sinon c'est OK. Alors que les postes sont créés et publiés au JO, mais non pourvus…

Après, n'allons pas dire que l’enseignement et la recherche sont des priorités. Il est d'ailleurs étonnant que les syndicats ne se soient pas préoccupés de cette situation, qui s'est même empirée au concours 2011, bien que cela concerne les “élites” pour lesquelles c'est toujours un peu plus difficile d'intervenir…

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