Localisation du massif des calanques :
Marseille seconde ville française est connue pour son pastis, sa bouillabaisse et son soleil. Moins connus sont les massifs la cernant et orientant la ville vers la Méditerranée qui fut, de tout temps, la principale source de son économie. Le sud de la commune est une succession de reliefs sauvages couverts de garrigue s'étendant jusqu'à Cassis. Ce paysage est entrecoupé de vallées descendant jusqu'à la mer et de criques bordées de falaises : les fameuses calanques. De nombreux sentiers sillonnent le massif révélant des panoramas époustouflant et colorés sur le littoral et des plages secrètes à l'eau parfumée et chaude.
Formation des calanques :
une calanque est une vallée créée par la surrection des Alpes cassant le sol calcaire et surcreusée par le ravinement et les fluctuations du niveau marin durant les 65 derniers millions d'années. Ce calcaire très blanc, typique de la Provence, est qualifié d'urgonien en référence à la ville d'Orgon. Il provient de la sédimentation des coquilles des innombrables mollusques peuplant la mer tropicale et peu profonde recouvrant la région entre les ères carbonifère et crétacé, soit il y a entre 360 et 65 millions d'années.
Les principales calanques :
elles s'étalent entre Marseille et Cassis. À l'ouest, le massif de Marseilleveyre offre une vue magnifique tant sur la cité phocéenne que sur l'archipel de Riou. Il abrite les seules calanques habitées, celles des Goudes et de Callelongue dotées de leur village de pêcheurs typiques puis les imposantes calanques de Sormiou et de Morgiou. Ensuite le massif du Puget, culminant à 563 m, héberge la calanque de Sugiton assidûment fréquentée par les étudiants de la faculté de Luminy toute proche. À l'est de la Grande Candelle, domaine des grimpeurs, se trouvent les vertigineuses falaises des secrètes calanques du Devenson de l'Eissadon et de l'Oule. Au-delà, le massif de la Gardiole débouche sur l'étroit goulet de l'emblématique calanque d'En-Vau. Enfin, près de Cassis se dévoilent les calanques de Port-Pin ombragée puis la cassidaine Port-Miou et son long port.
Le parc national des calanques :
le site des calanques est prestigieux tant pour ses paysages que pour son patrimoine terrestre et maritime. La protection du site fut initialement envisagée pour empêcher l'exploitation des calanques comme carrières de calcaire puis l'idée d'un parc national chemina pour être finalement concrétisée par décret en avril 2012. Ce sera le premier parc péri-urbain d'Europe dont le cœur s'étendra sur 520 km2 terrestres et marins. Il sera entouré d'une aire adjacente de 1060 km2 intégrant les îles de Marseille à la Ciotat et les falaises du cap Canaille.
Mission du parc national :
il aura pour but de protéger la faune et la flore locales marines et terrestres contre les risques les menaçant au premier rang desquels le risque incendie. Une attention particulière sera portée aux déchets liés à la présence humaine. Le parc contiendra des réserves de pêche et de chasse et son règlement sera axé sur l'abolition des perturbations nuisant aux espèces locales. Non la moindre de ses taches sera de concilier les intérêts des défenseurs de la nature, des pêcheurs, des chasseurs, des randonneurs et des grimpeurs.
Histoire humaine des calanques :
le site possède les plus anciennes traces d'habitation humaine de Marseille. Environ 40m sous la surface, à l'extrémité du Cap Morgiou, se trouve l'entrée de la grotte Cosquer du nom de son découvreur en 1991. Elle comporte des peintures rupestres vieilles de 27 000 ans, époque où le niveau marin était plus bas de 120m à celui actuel.
Flore et faune des calanques :
Au delà du peuplement typique de la garrigue provençale, constituée de chêne vert et de romarin sous le chant des cigales et les cris des gabians (les goélands leucophées), cette zone présente une forte biodiversité avec des espèces adaptées à la sécheresse comme le pin d'Alep, au sel comme les salicornes ou aux éboulis calcaires comme l'endémique sabline de Marseille. Le site sert de refuge à l'aigle de Bonelli et à une chauve-souris nommée molosse de Cestoni. Le domaine sous-marin, sanctuaire du mérou brun ou du corail rouge, comporte de nombreux herbiers à posidonie.