Dans l'imagerie populaire, le chaudron est lié à la sorcière. Telle la belle-mère de Blanche-Neige, elle y accommode ses poisons et potions. Mais le chaudron est aussi l'insigne de la cuisinière, celle qui, par son art et son savoir, lie entre eux divers aliments pour créer un plat savoureux.
Dans la mythologie celtique, le chaudron transformateur est l'emblème du Dagda, dieu important. Son chaudron redonne vie aux guerriers morts, mais a aussi le pouvoir de tuer : tout est une histoire de sens, la gauche ou la droite.
Enfin, le chaudron est indissociable de la déesse Cerridwen : elle y prépare la potion de savoir qui doit rendre attirant son fils malgré sa laideur repoussante. Cependant, même chez les dieux, rien ne se passe comme prévu et c'est Gwydion, chargé par la déesse de surveiller la cuisson, qui récolte sans le vouloir les trois gouttes de savoir…Furieuse, la déesse le poursuit, changeant de forme au rythme des transformations de l'enfant. Devenu grain, il est avalé par la poule-Cerridwen, qui, neuf mois plus tard, lui donne naissance.
Le chaudron en lui-même n'est ni bon, ni mauvais. C'est la façon dont on s'en sert, ce qu'on y met, qui déterminera ce qui en sortira : quelque chose de bon ou quelque chose de mauvais. Le chaudron est comme notre corps, mais, s'il paraît évident que la mauvaise nourriture physique nous rendra malade, il est peut-être moins facile de se rendre compte que nos actes, nos points de vue, font également partie de nos ingrédients. Si nous pensons, agissons et interagissons avec les autres en étant persuadé que nous valons beaucoup plus ou, au contraire, beaucoup moins, alors c'est ce que nous récolterons.
Il est important, en toute chose, de choisir les bons ingrédients. Si nous faisons l'effort, toujours, de nous dépasser, de chercher à mieux faire (tout en faisant de notre mieux), alors notre chaudron intérieur nous apportera la nourriture dont nous avons besoin pour, enfin, nous sentir bien dans notre vie, bien avec les autres.