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Quand le lobbying était illégal aux Etats-Unis

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Le club des amis du cochon, le groupe des parlementaires pour l’espace ou le club des parlementaires amateurs de Havanes doivent clarifier leur statut. Un rapport de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique rendu public ce mardi, préconise un meilleur encadrement de ces associations de sénateurs et de députés souvent utilisées à des fins d’influence par le secteur privé.

Aux Etats-Unis, en revanche, le lobbying n’a rien d’infamant.

Il est protégé par le premier amendement de la Constitution qui garantit à chacun la liberté de parole et le droit d’interpeller le gouvernement. Pourtant, comme le rappelle la juriste Zephyr Teachout dans Corruption in America, l’acceptation sociale et légale de cette pratique est très récente. Les Etats de Géorgie et de Californie en ont longtemps fait un crime. Et « à travers tout le pays, du début des années 1830 aux années 1930, vendre son influence personnelle était considéré comme un tort civique aux yeux de la loi, écrit-elle. Un citoyen n’avait pas le droit de payer quelqu’un d’autre pour soutenir son projet législatif ».

Le lobbying, c’est l’argent, l’alcool et les femmes, proclame un dicton américain, réduisant ainsi les stratégies d’influence des décideurs à une caricature mêlant espèces sonnantes et trébuchantes et abus de convivialité alcoolisée, quand ne s’y ajoute pas faiblesse charnelle tarifée. Ce stéréotype du « pourri », largement entretenu par les romans de gare et le cinéma hollywoodien, a tellement imprégné l’imaginaire populaire que le grand public a bien du mal à s’en affranchir lorsqu’il s’agit de juger de la probité de ses élus.

Parlementaires et magistrats considéraient le lobbying comme l’antichambre de la corruption. Selon un juge de l’époque, cité par Teachout, un lobbyiste « est incité à utiliser son influence uniquement pour obtenir de l’argent ; quand, en tant que patriote et citoyen, il ne devrait agir que pour le bien de son pays. » Cette peur de la corruption était si prégnante que la plupart des contrats de lobbying n’étaient pas reconnus par les juges, parfois jusqu’à l’absurde. En 1866, un homme âgé et malade engagea un avocat pour le représenter auprès du Congrès afin de récupérer de l’argent que lui devait le gouvernement fédéral. A sa mort, son fils refusa de rémunérer l’avocat, qui l’assigna en justice. Le juge refusa de reconnaître le contrat, car cela aurait validé une pratique de corruption : « Si toutes les grandes entreprises de ce pays engageaient des aventuriers pour faciliter le passage d’une loi avec en vue la promotion de leur intérêts privés, le devoir moral de chaque homme sensé serait de dénoncer l’employeur et l’employé comme corrompus. »

Les États ont perdu le monopole des guerres au profit d’entrepreneurs multiples, religieux, tribaux, ethniques, claniques mais aussi économiques ou mafieux qui n’ont que faire de la souveraineté.
A l’heure de la privatisation, de la violence et de la criminalisation de la politique, plus aucune république n’est une et indivisible . Le recours à la barbarie et à la violence par les organisations criminelles leur aura permis de se doter progressivement de moyens financiers considérables, leur permettant de poursuivre cette guerre de conquête en utilisant la violence comme moyen de pression et la corruption comme moyen d’appropriation.

Il faut rappeler que beaucoup de pays et notamment la France, ont été longtemps partagés entre pays de droit coutumier et pays de droit écrit, la notion de pays étant elle-même à rapprocher de la notion de peuple.

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