Dopage et Olympisme : les Etats-Unis très impliqués dans cette "invention"... - Dmoz.fr | Actualité insolite
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Dopage et Olympisme : les Etats-Unis très impliqués dans cette “invention”…

Le Département américain de la Justice a ouvert une enquête à la suite des accusations portant sur l’organisation d'un système de dopage par la Russie, notamment lors des Jeux de Sotchi. Le phénomène n’a pourtant pas toujours été jugé immoral, rappelle le sociologue du sport Ian Ritchie dans « Cops and Robbers? The Roots of Anti-Doping Policies in Olympic Sport » et dans un livre à paraître.

L’idée même de dopage est à vrai dire moins liée à l’éthique qu’à la définition de l’esprit sportif. Jusqu’au milieu du XXe siècle, l’athlète professionnel est opposé à l’amateur, essence même du sportif glorifié par le mouvement olympique. Qu’il se dope ou pas apparaît accessoire. Les athlètes testent d’ailleurs divers produits et méthodes farfelus dès la fin du XIXe siècle : alcool, strychnine, cocaïne, tabac, rayons ultraviolets… Les supporters, les sportifs et les scientifiques de l’époque sont surtout curieux d’observer les effets de ces substances sur les corps et les performances. En 1870, Sir Robert Christison, président de l’Association des médecins britanniques, conclut aux vertus reconstituantes des feuilles de coca après une étude menée sur ses élèves et sur lui-même. Ses travaux ne manquent pas d’intéresser les sportifs. Et personne n’y trouve à redire.
En fait, la première mesure anti-dopage concerne les chevaux, rappelle Ritchie. Ironie de l’histoire, elle consiste à empêcher les entraîneurs de réduire les capacités de leurs bêtes pour mieux maîtriser la course. Mais la médecine progresse et les produits dopants aussi. Dans les années 1940, le microbiologiste Paul de Kruif défend les stéroïdes dans son bestseller The Male Hormone. La Guerre froide exacerbe bientôt la compétition entre les nations, les athlètes se professionnalisent et les premiers scandales autour de la médecine du sport éclatent. Le mouvement olympique doit défendre son idéal d’un « sport pur ».

Quand, en 1960, le cycliste danois Knud Enemark Jensen décède en course, il est impossible de ne pas faire le lien avec l’utilisation d’amphétamines. Le mouvement olympique se lance alors dans la lutte contre le dopage, cause qui lui permet de conserver sa légitimité au moment où les athlètes professionnels prennent définitivement le pas sur les amateurs, dans un renversement complet de l'éthique d’origine.

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