En Amérique latine, le football ne se joue pas seulement dans les stades - Dmoz.fr | Actualité insolite
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En Amérique latine, le football ne se joue pas seulement dans les stades

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L’Euro débute aujourd’hui mais, depuis quelques jours déjà, les fans vibrent au rythme de la Copa America de l’autre côté de l’Atlantique. Et en Amérique latine, le football ne se joue pas seulement dans les stades.

Sur le continent, sport, politique et culture s’entremêlent et s’influencent réciproquement depuis au moins un siècle, affirme l’Uruguayen Andreas Campomar dans Golazo !.

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Les Aztecs, au XVe siècle, se passionnaient pour un jeu qui consistait à propulser une balle en caoutchouc avec les genoux ou les fesses. Quatre cents ans plus tard, les colons importaient leur football. L’élite locale, qui cherche alors à grimper dans l’échelle sociale en adoptant les valeurs et les manières européennes, s’essaie à ce nouveau jeu. Avec le temps, il se popularisera dans l’ensemble de la population. Sauf au Brésil, où les Blancs refusent longtemps d’accepter des joueurs noirs.
Aux yeux de cette élite, l’équipe nationale doit être principalement blanche pour impressionner les étrangers par la pureté raciale du pays. En 1950 encore, le gardien de but noir, Barbosa, fait un bouc émissaire tout désigné après la défaite en finale de la Coupe du monde face à l’Uruguay. Mais si le football est, au Brésil, le reflet des tensions raciales, il se révèle aussi un moyen de les dépasser. Le jeu permet peu à peu au pays d’accepter sa diversité, assure David Goldblatt dans Futebol Nation. A partir des années 1930, le sociologue Gilberto Freyre diffuse dans ses travaux le message que la mixité est une source de fierté nationale et non de honte. Et il s’appuie notamment sur le football pour cela. Car c’est la diversité de la population brésilienne, dit-il, qui a donné des qualités uniques à la pratique nationale de ce sport : la ruse, la souplesse et l’art. Tout le continent s’entiche d’ailleurs de son style, déjà visible dans les équipes uruguayennes des années 1920. Là où les Européens misent sur le jeu collectif et rigide, les latino-américains valorisent l’individu, son dribble et sa souplesse. Ce style particulier, désormais connu dans le monde entier, a permis à la région de se donner une identité positive vis-à-vis du reste du monde, rappelle Andreas Campomar ; même aux heures les plus noires de son histoire politique.

!Golazo!: l'histoire du football en Amérique Latine (Anglais)ir?t=dmo 21&l=as2&o=8&a=1780870396

Quand le foot se jouait à l’église

Ferveur des spectateurs, communion des supporters avec leur équipe, joueurs quasiment sanctifiés… Les commentateurs aiment filer la métaphore religieuse. Selon certains, les stades seraient même les églises de notre temps. Une sorte de juste retour de choses, puisqu’il fut un temps où l’on jouait au ballon dans les églises. Dans Par ci, par là, le journaliste Georges Dubosc étudie cette tradition, où rien ne manquait du cérémonial du match moderne, mi-temps et fête d’après match comprises.
Très anciennement, on avait joué au ballon et à la balle dans les églises au moment de Pâques. Jean Beleth, un théologien de l'Université de Paris, qui vivait avant 1165, dit qu'on jouait à la balle et au ballon dans la cathédrale d'Amiens, où l'évêque lançait la pelote…

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