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Interview d’une tatoueuse

30 ans cette année ! Ce qui fait que je dessine depuis au moins 25 ans ; avec le temps c'est devenu une vraie passion qui me conduit sur le chemin de mes images, de mon expression.
Issue d'une famille d'artistes et d'artistes tatoueurs, je trainais déjà dans les ateliers et les shops toute gamine ; avec le temps j'ai fini par renseigner les gens entre deux dessins, puis j'ai soudé les aiguilles, participer de plus en plus au quotidien d'une boutique de tattoo et un jour j'ai remplacé mon crayon par le dermo.
Quoi que ce n'est pas tout a fait exact puisque ma vocation de tatoueuse s'exerçait déjà au pensionnat où nous faisons les folles le soir, avec un compas et un peu d'encre.
C'était l'époque de mes 16 ans… Je me suis empressée de quitter l'Éducation Nationale pour rentrer en apprentissage dans le shop de mon père qui ne voyait pas ça forcément d'un bon œil !

Les débuts ont été un peu « raides » car autant j'étais attirée par le contact avec les gens, autant j'ai eu quelques difficultés à vaincre ma timidité ; le monde du tatouage dans les années 90 était aussi bien différent d'aujourd'hui et plutôt « viril » ; c'était d'autant plus dur en tant que jeune femme.
Bref ! Quelques années plus tard j'ai pu transformer mon rêve en réalité et devenir tatoueuse. Le fait d'être un peu timide et peut-être sensible aussi m'a rapproché des gens ; c'est assez rapidement que j'ai pu être à leur écoute… tout en restant moi-même quels que soient leurs projets et demandes.

Même si j'adore déconner, je prends le tatouage très au sérieux et je ne suis pas là pour faire « genre » ou être en « décoration » dans la boutique ; j'aime que les personnes qui viennent me voir aient des projets sérieux afin de donner le maximum de moi-même.
Quand je tiens mon dermo, c'est complètement différent du dessin ou autre mais je cherche toujours une forme d'originalité et suis attirée par le symbolisme qui peut se trouver dans le tattoo en rapport avec celui qui le porte.
En même temps, je peux prendre plaisir à tatouer toutes sortes de motifs, que ce soit une fée clochette ou une petite fleur, un chat, un dragon car ce qui compte aussi c'est le rapport avec les gens , la qualité de la séance si je puis dire.
Et puis, il y a le travail perso et le quotidien ; ça fait partie du job !

Je partage mon temps entre tatouages et dessins et bosse aussi pas mal en numérique. Brive est un endroit idéal pour bosser au calme (Ha ! Ha !) mais je bouge aussi régulièrement en guest et aussi chez mon oncle en Avignon et à Paname. Ces dernières années on a aussi fait pas mal de conventions françaises et bossé sur Tatouage 21, Fused, les formations réglementaires, etc. Côté famille, un beau projet voit le jour en février 2012 avec le Chaudesaigues Award.
Les journées sont bien remplies et je trouve encore le temps d'aller sur le net (peut-être trop parfois 😉 mais on y fait de belles rencontres et pas mal de mes clients me contactent maintenant par ce biais.

Pour moi le tatouage reste significatif et peu importe l'acte ou le motif ; on est dans le symbole et je crois que le tatouage est comme une sorte de vocation, qu'il est une richesse et une réponse aussi pour les gens.
Le tatouage est une bonne école de la vie… C'est un monde qui côtoie le monde et ouvre toutes sortes de portes et d'opportunités.
J'ai pu ainsi réaliser des cadavres exquis avec Bernard Dumaine, artiste peintre surréaliste, exposer du coup au Salon des indépendants en 2008, faire des Art fusions (Luk Datura, Alban), des affiches de conventions, des portraits de potes musicos, des concours de dessins et des photos d'autres potes adeptes de sports extrêmes.

J'ai des projets plein la tête, du perso mais aussi du flash, la photo, mes portraits, etc. Ha oui, j'aime beaucoup le portrait que ce soit en dessin ou en tattoo et je le développerais de plus en plus dans l'avenir. Donc l'avenir c'est bosser, bosser et puis bosser…

 

Merci pour votre lecture

Cindy

Mon Site Officiel : http://www.cindychaudesaigues.com

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