Peintre, sculpteur et architecte, Michel Ange (1475 – 1564) a produit une oeuvre colossale, incluant les incroyables fresques de la Chapelle Sixtine où il a peint plus de trois cent personnages. La vénération de ses contemporains pour ce génie artistique était telle qu’ils l’ont surnommé le « Divin ».
Michel Ange n’a que treize ans lorsqu’il entre en apprentissage dans l’atelier d’un peintre, Domenico Ghirlandaio, qui détecte un talent hors pair chez ce jeune homme. Deux années plus tard, il passe à l’étude la sculpture. Il fait alors la connaissance de Laurent de Médicis, dont deux enfants vont devenir Papes et bénéficie alors du mécénat de cette famille. En 1496, lorsque les Médicis sont expulsés de Florence, Michel Ange doit lui-même quitter la ville. Il s’installe à Venise puis à Rome. C’est là qu’il réalise l’un de ses chef-d’œuvres, la Pietà en marbre (représentant la Vierge assise portant sur ses genoux le corps du Christ détaché de la croix).
En août 1501, Michel Ange s’en retourne à Florence qui a été proclamée République. Le 16 août, l’Opera del Duomo et la Guilde des Lainiers lui passe alors commande d’une sculpture représentant David. Cette gigantesque statue en marbre mesurant 4,34 mètres de hauteur, aujourd’hui à l’Accademia de Florence, fut réalisée entre 1501 et 1504. Michel Ange qui n’a pas encore 30 ans entreprend une sculpture de 4,34 mètres de hauteur et celle-ci va l’occuper durant trois années. Dévoilée le 8 septembre 1504 sur la place de la Signora à Florence, la statue géante (4,34 mètres de haut) fait l’admiration de tous. Elle va demeurer sa sculpture la plus célèbre. En parallèle, Michel Ange réalise ses premiers tableaux – pour La Bataille de Cascina, il se retrouve en concurrence avec Léonard de Vinci qui peint une autre bataille dans la même salle.
Le premier tableau de Michel-Ange est le Tondo Doni (vers 1504, Musée des Offices, Florence). Dans cette œuvre, Michel Ange tente de dépasser les limites de la peinture et de lui donner la maîtrise de la matière que possède la sculpture.
C’est en 1505, le page Jules II passe commande à Michel Ange des fresques de la voûte de la chapelle Sixtine. Le projet initial prévoit un plafond bleu constellé d’étoiles – la décoration conventionnelle des cieux et aussi la représentation des douze apôtres. Quand Michel-Ange rencontre le Pape, il conteste ce choix et propose de pouvoir peindre neuf histoires centrales représentant la Genèse. Il obtient gain de cause.
Pour pouvoir peindre le plafond de la chapelle Sixtine, Michel-Ange doit surmonter un nombre d’obstacles impressionnants.
Le premier défi consiste à pouvoir accéder au plafond, qui s’érige à 21 mètres du sol. Pour ce faire, il conçoit un échafaudage complexe monté sur rails, qui s’appuie sur des supports dans le haut des murs.
Le second est inhérent aux caractéristiques physiques du plafond lui-même, une voûte dont la surface est un cylindre continu. Avant même de pouvoir toucher à un pinceau, Michel Ange va devoir imaginer un moyen de créer des portraits de personnages réalistes sur ces surfaces inégales.
Troisième problème, esquisser les grandes lignes des fresques de façon harmonieuse pour le plafond entier. Michel-Ange quadrille la voûte en tirant des cordeaux recouverts de craie d’un bout à l’autre de la chapelle, avant de les aligner contre le plâtre préparé.
De 1508 à 1512, aidé d’assistants et d’amis peintres, l’artiste réalise une œuvre titanesque, peignant 340 personnages sur près de 500 mètres carré, démontrant une maîtrise de la représentation de l’anatomie humaine sans égale.
Michel Ange va réaliser d’autres sculptures et fresques majeures. À la fin de sa vie, va s’adonner à l’architecture, dessinant la place du Capitole à Rome.
Daniel Ichbiah extrait du livre 470 grammes de culture générale