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L’avènement de Jules César

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Depuis 509 avant J.C., la République a été instituée à Rome. A la place d'un roi, deux consuls élus par leurs pairs exercent le pouvoir suprême. Les législateurs ont certes prévu la perspective d'une situation de crise, obligeant à donner les pleins pouvoirs à un seul et même dirigeant. Toutefois, ce dictateur n’est investi du pouvoir absolu que pendant une durée de six mois, le temps de remettre de l'ordre dans les affaires de la cité. Il n’est nullement question de lui confier une domination sans partage ad vitam æternam.

La République est une forme de gouvernement évoluée qui, en apparence, donnait le pouvoir au peuple : l'expression res publica signifie “la chose publique” ? Dans la réalité, c'est une oligarchie liée à la fortune ou à la descendance qui détient les rênes du pouvoir. Les classes inférieures n’exercent qu'une influence réduite sur le cours des choses.

La conquête de territoires toujours plus reculés ont fait de la vertueuse Rome une adepte des plaisirs. Le pillage des territoires situés autour de la Méditerranée et la levée d'impôts immenses ont fait entrer des sommes considérables dans les caisses – dès 167 avant J.C., les Romains n’ont plus été assujettis à l'impôt direct. En conséquence, ils ont adopté un mode de vie plus léger, à l'image de celui que les soldats ont découvert dans les villes conquises en Grèce ou en Orient. Les sobres repas ont fait place à des festins plantureux où il est de coutume de dîner en position couchée, avec la distraction apportée par des musiciens, danseurs ou comédiens.

La décoration est devenue raffinée avec des statues, des mosaïques, de superbes fresques et bas-reliefs, ainsi que des meubles incrustés de pierres et de bronze. Quelques dirigeants, tels Caton le Censeur ou les frères Gracchus ont vainement tenté d'infléchir cette dérive d'une classe possédante vers une vie de luxe et de débauche.

Jeune homme séduisant et brillant, Caius Julius César est né vers 101 avant J.C. Il est entré en politique dès l'âge de 26 ans.

C'est en 60 avant J.C. que César a accédé aux fonctions suprêmes, en se joignant au premier triumvirat de la République de Rome, une alliance formée avec le héros de guerre Pompée et le très riche Crassus. César s’est attiré les faveurs du peuple en dispensant des jeux prodigues et en manipulant les opinions par une habile propagande. Pour imposer son image, il lui faut encore, à l'instar de Pompée, se distinguer par des faits d'armes remarquables sur le terrain de la guerre.

La gloire militaire va venir de la conquête de la Gaule qu'il opère en l'espace de sept ans, de 58 à 51, malgré la résistance acharnée de chefs valeureux comme Vercingétorix. Doté d'un véritable génie de la guerre, César est connu pour mépriser le danger et la mort. Le récit qu'il rapporte dans son journal, la Guerre des Gaules, fourmille de descriptions sur les lieux abordés et sur la méthode employée pour les conquérir. Brillant instrument d'autopromotion, ce récit sert admirablement une ambition précise : prendre le pouvoir à Rome, au détriment de son rival Pompée.

À son retour de Gaule, César franchit le Rubicon – le fleuve qui délimite la partie méridionale des provinces qu'il gère, la Gaule cisalpine – et prononce cette phrase historique : “alea jacta est !” (le sort en est jeté). Ses légions marchent sur Rome, bravant les lois en vigueur. Surpris par une telle agression, Pompée s’enfuit en Grèce, puis en Egypte où il avait été assassiné.

Sur le plan intérieur, César instaure le principe d'une dictature à vie. Il cumule tant de pouvoir qu'il abolit dans les faits la République. Il parvient à faire accepter une telle évolution au peuple de Rome en raison de réformes avisées, comme celle consistant à donner du travail aux plus modestes, plutôt que des aumônes. Il mène également de grands travaux d'aménagements des divers territoires que Rome supervise.

Au niveau extérieur, César avait étend l’influence de Rome jusqu'en Egypte, où règne la belle reine Cléopâtre, puis jusqu'en Asie Mineure, en Turquie et en Espagne.

Les prétentions toujours plus grandes de César à un pouvoir absolu fâchent les républicains fortunés de Rome. Une coalition se forme secrètement. Elle a pour membres, Trébonius, Cassius, Tillius Cimber, les frères Casca et aussi le propre fils de César, Brutus – et d'autres membres secondaires. En juillet 45, à Narbonne, Trebonius avait sondé Marc Antoine, le maître de cavalerie de César afin d'obtenir un potentiel ralliement. Marc Antoine ne donne pas suite.

En mars 44, lors d'un dîner chez Lépide, César et Cassius évoquent leur disparition potentielle. Le dictateur a alors eu cette phrase prémonitoire : “J'aime mieux une mort brutale, qui vient quand on ne l'attend pas”.

Le lendemain, alors qu’il se rend à la réunion des sénateurs, César est apostrophé dans la rue par Artemidorus, un professeur de logique. Ce dernier lui tend une lettre en insistant pour qu’il la lise immédiatement. César préfère pourtant la mettre de côté. Quelques minutes plus tard, il succombe aux coups de couteau portés par les conjurés. La lettre d’Artemidorus le prévenait en fait de la conspiration !

Daniel Ichbiah, extrait du livre 470 grammes de culture générale

 

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