par Patrick Giani
« En transit, la Lune Noire indique une certaine forme de castration ou de frustration, fréquemment dans les domaines du désir, une impuissance de la psyché, ou une grande inhibition. D'autre part, elle indique où sont les remises en question par rapport à nous-même, nos vies, nos travaux et nos croyances. Je pense que c’est important, puisque ça nous donne l’opportunité de “lâcher prise” sur certaines choses. La Lune Noire montre où nous pouvons laisser l’absolu circuler en nous, sans laisser le “moi ” interférer, sans ériger de barrière formée par notre ego. En même temps, elle n’indique pas la passivité, au contraire, elle symbolise la volonté ferme d’être ouvert et confiant, de laisser le monde supérieur s’infiltrer en nous, de s’en remettre entièrement aux lois de l’univers, celles qu’on appelle Dieu. Pour nous préparer à cette ouverture, la Lune Noire crée un vide nécessaire. »
C’est à dessein que je place ici cette citation de Joëlle de Gravelaine, afin que l’étudiant comprenne l’essentiel d’un transit de la Lune Noire. En effet il est souhaitable de toujours garder à l’esprit que, pendant toute la durée du transit sur l’une de nos planètes natales, c’est l’ego qui doit céder la place au divin en nous, le « petit moi » doit s’effacer devant le Soi, les désirs de la personnalité devant les besoins et les aspirations de l’âme.
Certes, ce n’est pas toujours évident en cette période sombre que traverse l’humanité, mais la pratique de l’astrologie karmique nous permet d’anticiper ces périodes cruciales, de positiver ces transits de la Lune Noire, et parfois même – nous le verrons dans les analyses qui suivent – de les dépasser, de les transcender.
Le plus souvent, l’étudiant s’angoisse à l’avance, guettant fébrilement le début du transit en se posant mille questions : « Que va-t-il se passer dans ma vie ? Comment vais-je traverser cette période ? Est-ce que risque de tomber malade, de perdre un proche, ou mon emploi ? »
Tout cela parce que la Lune Noire fait peur. Elle fascine mais dans le même temps, elle suscite de la crainte. La peur de quoi, en fait ? De l’inconnu, semble-t-il. La peur… d’avoir peur, en quelque sorte.
Or, nous le constaterons tout au long de ces pages, les transits de la Lune Noire ne sont pas forcément dramatiques. Le fait qu’ils opèrent essentiellement dans notre inconscient doit rassurer : à l’inverse de Saturne ou d’Uranus, ils ne sont pas liés aux événements de notre vie sur le plan physique. On ne doit pas craindre d’accident, de mise à pied ou de maladie grave lors d’un transit de la Lune Noire. Excepté, bien entendu, si nous faisons de la « résistance » que nous refusons de lâcher prise, de nous remettre en question et surtout : si d’autres transits dissonants interviennent dans le même temps.
En fait, les transits de la Lune Noire ressemblent en plusieurs points aux transits de Pluton. Pourquoi ? Parce que tous deux sont en rapport avec notre inconscient, ou plutôt notre subconscient, ce que Freud nommait le « ça », c’est à dire les couches basses de la psyché, ces couches qui s’apparentent à celles du cerveau archaïque. Cette partie du cerveau, que l’on nomme également le cerveau reptilien, a un rapport avec les mémoires les plus anciennes, les comportements les plus instinctifs de la race humaine.
La Lune Noire et le bas astral
Comme vous l’avez sûrement appris dans vos cours d’astrologie, la Lune est en rapport avec la plupart de nos émotions (à différencier des sentiments, qui sont plus en résonance avec Vénus). Ces émotions sont liées au monde astral, régi par notre satellite qui a une forte influence sur les êtres humains, surtout la nuit. Ainsi, lors de nos rêves, notre corps émotionnel (appelé aussi corps astral) vit toutes sortes de situations émotionnelles, guidé par les rêveries, les désirs, les fantasmes et les frustrations de la journée. Dans sa vie nocturne, il se permet de transgresser les lois, les interdits, les barrières socio-culturelles afin de satisfaire ses propres envies.
Comme l’ont souligné les théosophes (dont Arthur E. Powell dans « Le corps astral ») le plan astral, dans lequel évolue la conscience du rêveur, comporte plusieurs niveaux (sept selon les théosophes). Pour simplifier, nous dirons qu’il existe deux niveaux principaux : le haut astral régi par la Lune, dans lequel nous faisons des rêves lumineux, agréables, dominés par les émotions positives (joie, plaisir sain, allégresse, tendresse), et le bas astral régi par la Lune Noire, dans lequel nous faisons des rêves ténébreux, des cauchemars parfois, dominés par les émotions négatives et les tendances perverses (cruauté, plaisirs malsains, souffrance, tristesse).
Voilà pourquoi, lors de certains transits de la Lune Noire, nous sentons poindre en nous – le plus souvent malgré nous – des pulsions étranges, des désirs incontrôlables ou des pensées négatives qui semblent nous tirer vers le bas…
Or, si nous avons des attirances pour ces désirs et ces pulsions, c’est parce que nous en avons déjà fait l’expérience dans le « passé antérieur ». Que nous soyons passés à l’acte ou non dans l’une de nos vies précédentes, ils reviennent nous hanter de temps à autre, comme des fantômes. Ces mémoires anciennes se réveillent périodiquement, et plus précisément lors des transits de la Lune Noire sur nos planètes personnelles. Il semblerait donc que ces mémoires archaïques reviennent à la surface (le plus souvent inspirées ou guidées par les forces de l’ombre) pour nous éprouver, nous obliger à les dépasser ou à les transcender. Et comme c’est le but de toute évolution, dans la Nature comme chez l’être humain, autant relever le défi !
Lire l'article dans son intégralité : www.jupitair.org/livret_transit_lunenoire.htm
Pour intégrer la notion de “plan astral” et mieux comprendre les lois du karma, nous vous conseillons de lire le roman initiatique de Patrick Giani : Les Douze Vies d'Anatole�