L'écriture et le monde du livre tendent à évoluer chaque jour un peu plus. En effet, les nouvelles technologies de l'information et de la communication font évoluer considérablement les moeurs et les usages. Ces mutations et bouleversements en marche sont l'occasion d'un bref retour en arrière, aux prémices de l'écriture. Le principe même de l'écriture a profondément changé et donc fait évoluer le statut des auteurs.
Qu'est-ce que l'écriture ?
Avant toute chose, que désigne-t-on par le mot “écriture” ? Il s'agit tout simplement d'un moyen de communication très bien pensé. Au travers de signes, l'écriture représente le langage oral, et ce, couché sur une feuille de papier ou d'autres divers supports. On comprend bien que l'écriture est avant tout apparue pour retranscrire des données purement pratiques. L'esthétisme et la beauté du texte ne sont pas encore de rigueur. Le pragmatisme est au coeur des bases de l'écriture, comptes, échanges d'informations, lois, papiers administratifs… L'écriture se doit d'être utile.
Les premiers écrits
La naissance de l'écriture nous permet de distinguer deux grandes époques à savoir l'histoire et la préhistoire. En effet, grâce aux écrits retrouvés, on a pu dresser le portrait de civilisations et de modes de vie et ainsi les faire entrer dans l'histoire. Entre 3300 et 3200 avant Jésus-Christ, l'écriture fait sa grande entrée sur la surface de la Terre et plus particulièrement en Mésopotamie et en Égypte. Plus tard, vers 1400 avant Jésus-Christ, l'écriture chinoise apparait au Moyen-Orient. L'écriture est née. On se sert de son environnement naturel pour fixer l'écrit. Argile, bois, pierre… Tout est bon pour faire vivre la récente invention. On catalogue, on classe, on administre… L'écriture devient vite un outil de communication incontournable. En effet, là où la parole connait ses limites, l'écriture prend le relais notamment au niveau du stockage d'informations. Cette utilisation purement pratique de l'écriture va durer quelques siècles. La tradition orale se charge jusqu'alors de la transmission des légendes et autres contes d'une génération à l'autre. Apparaitront ensuite les premiers textes plus littéraires.
Les premiers livres
Cette culture du livre et de la narration écrite voit le jour en Grèce mais se répand vite dans tout le bassin méditerranéen où de grandes et sublimes bibliothèques se développent. En revanche, c'est à la grande Rome que nous devons la naissance de l'édition. Les livres latins sont alors partagés dans les cercles de lettrés de l'empire qui voient fleurir les collections et bibliothèques privées. Les écrits sur bois et argile sont bien loins. Le support du livre évolue et se pare de ses plus beaux atours. Papyrus et papier commencent à faire leur arrivée petit à petit. Mais les différents supports évoluent vite, faute de prix trop chers ou de praticité. Le premier livre est égyptien et nait sous la forme d'un volumen, à savoir l'assemblage de plusieurs papyrus en un seul et même rouleau. Cette découverte présente bien des avantages car pour la première fois, on peut transporter et partager facilement des écrits.
En revanche, pas évident de situer les premiers écrivains. Au sens strict du terme, les premiers à s'occuper de la comptabilité peuvent être considérés comme des écrivains. Néanmoins, au sens qu'on lui accorde aujourd'hui, les philosophes grecs seraient les premiers écrivains. À l'heure du web et de l'auto-édition où chacun est en mesure technique de publier un livre, les codes de l'écrivain ont été largement bousculés. L'évolution de l'écriture dans son essence est aujourd'hui appelée à changer en profondeur l'industrie culturelle.