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Le bruit articulaire et les traitements étiopathiques

Il est de notoriété publique que lors de certains traitements articulaires étiopathiques, un son sec se fait parfois entendre. Si le craquement articulaire est un des effets de la manipulation, il n’en est certainement pas le but. Le but du traitement articulaire étiopathique est de séparer très brièvement les surfaces articulaires afin d’obtenir un relâchement des tissus périarticulaires – capsule, ligaments…, soit les tissus à proximité de l’articulation proprement dite.

En effet, lorsque l’articulation est bloquée, ces tissus se retrouvent étirés en permanence ; ils deviennent alors le point de départ d’informations nerveuses erronées, qui vont provoquer des irradiations (sciatique ou cruralgie par exemple), des contractures musculaires ou des perturbations organiques (colopathie fonctionnelle, reflux gastro-œsophagien).

Le traitement qui consiste à séparer un court instant les surfaces articulaires a été utilisé de tout temps, en toute innocuité, pour redonner de la mobilité à l’articulation bloquée. Depuis Hippocrate ou Galien, des manipulations articulaires ont été décrites et faisaient partie de l’arsenal thérapeutique disponible. Utilisée en étiopathie, ces manipulations articulaires permettent de traiter nombre de dysfonctionnements du corps sans utiliser de médicaments.

Les Anglo-Saxons qualifient ce geste de « High-Velocity Low-Amplitude », soit « de faible amplitude à haute vitesse » : une manipulation extrêmement brève et qui reste dans les limites physiologiques de l’articulation. On appelle cette brève séparation la décoaption. Le bruit qui l’accompagne n’est que le témoignage sonore que l’articulation a bien été décoaptée. Ce bruit articulaire peut avoir différentes caractéristiques : parfois sec, parfois sourd, aigu ou grave. Il est difficile d’établir une corrélation spécifique entre la qualité du bruit articulaire et la taille de l’articulation ou l’ancienneté de la lésion.

L’articulation

Les articulations ont des surfaces en contact qui permettent le mouvement. Appelées « surfaces articulaires », elles sont recouvertes de cartilage et sont entourées d’une capsule fibreuse qui rend l’articulation étanche. La face interne de la capsule est tapissée par une membrane, appelée synovie, qui sécrète un liquide incolore, transparent et filant (le liquide synovial). Ce liquide réduit la friction entre les surfaces, amortit les chocs, fournit de l’oxygène au cartilage et élimine les déchets métaboliques générés lors du fonctionnement de l’articulation.

Dans une articulation au repos (au réveil, par exemple), le liquide synovial est plus visqueux. La mise en mouvement va faire diminuer la viscosité et stimuler la sécrétion synoviale. D’où l’intérêt de l’échauffement articulaire avant l’action physique (sport ou travaux…). Plus la synovie est fluide, moins il y a de pression et d’effort sur l’articulation. L’exercice ou le geste sportif pourra être effectué à plus grande amplitude sans risquer d’altérer l’articulation. Préparée à être utilisée, celle-ci répondra pleinement aux sollicitations et sera moins exposés aux blocages articulaires.

Le phénomène de cavitation

Aussi étonnant que cela puisse paraître à prime abord, le bruit articulaire, c’est le son de bulles qui implosent. Dit d’une façon un peu plus sérieuse, c’est un son de cavitation. Cette dernière se produit lorsque lorsqu’un gaz dissous dans un liquide est soudainement comprimé ou décomprimé. On observe alors une sorte d’ébullition par pression (et non par la température), le gaz se rassemblant sous forme de bulles au sein du liquide. L’implosion de ces bulles provoque un son.

Le liquide synovial qui lubrifie l’articulation contient de l’azote et du gaz carbonique en petite quantité. L’articulation étant fermée, l’augmentation rapide de l’espace entre les surfaces articulaires provoque un phénomène de cavitation : les gaz dissous dans le liquide synovial forment une microscopique bulle qui implose rapidement en générant un son. L’ensemble du cycle pression-cavitation dure quelques millisecondes et il faut environ 20 minutes avant de pouvoir le reproduire, le temps que les gaz se dissolvent à nouveau dans le liquide synovial.

C’est pour cela que si vous faites craquer vos doigts, il vous faudra attendre quelque temps avant de pouvoir recommencer.

 

 

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