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Le cinquième mur

L’administration pénitentiaire considère officiellement les familles comme un facteur important de la réinsertion sociale des personnes incarcérée et un soutien essentiel à la vie en prison. L’incarcération constitue souvent à la foi une surprise, un choc psychologique, une rupture des liens vie familiaux. Elle entraîne du désarroi, des interrogations parfois des sentiments de honte ou de révolte. Commence aussi le temps de l’attente, des démarches souvent compliquées, de la réorganisation du quotidien, de la fragmentation de l’emploi du temps.

Localiser le lieu de détention, apporter un premier sac de vêtements de rechange, demander un permis de visite, envoyer éventuellement un peu d’argent, se rendre pour la première foi au parloir, subir le regard et les commentaires des autres, organiser la défense, garantir les droits, voilà le lot de toutes les familles ou proches d’un détenu.

Dans un livre récent « La famille à l’épreuve de la prison » Edition le lien social aux PUF Caroline Touraud sociologue note que selon l’INSEE plus d’une union sur dix est rompue dans le mois qui suit l’incarcération ce chiffre passe à 20% à la fin de la première année et atteint 36% au bout de cinq ans.

Par ailleurs le ministère de la justice estimait en 2010 à 140 000 le nombre d’enfants concernés chaque année par l’incarcération d’un de leurs parents.

Enfin pour la personne incarcérée au-delà de la privation de liberté c’est un peu une double peine qui s’installe, ce que l’écrivain Abdel Hafed Benotman appelait « le cinquième mur » et en dépit des dispositions du code de procédure pénale qui prévoit dans son article (D 104 ) qu’il sera « particulièrement veillé au maintien et à l’amélioration de leurs relation avec leurs proches »

Alors comment la société civile peut-elle se saisir de ces constats et venir en aide à la fois aux proches et aux détenus ?

Prison Justice 44 (PJ44) est une association caritative crée en 1983 à Nantes qui dans sa charte prend pour principe que « toute personne qui enfreint la loi ne peut être réduite à ses actes ». Elle s’est donné pour objectifs : la réinsertion à terme des détenus, le soutien moral et psychologique et l’information de leur famille, la sensibilisation du public et la réflexion sur la prison et la justice.

En pratique, fort de sa cinquantaine de bénévoles, l’association assure par la présence d’un ou deux bénévole à chaque demi-journée de parloir un accueil et un temps d’écoute pour les visiteurs. Il leur est également proposé un assortiment de boissons chaudes et froides et de friandises pour les enfants. Cette présence est actuellement garantie au Quartier Maison d’arrêt de Nantes (plus de 600 personnes détenues) et à l’Etablissement pour mineur d’Orvault proche de Nantes. Cette activité représente plus de 800 demi-journées chaque année

L’association organise également des activités de type couture, bricolage, décoration pour les détenues à la Maison d’Arrêt des Femmes de Nantes. Par leurs réalisations, certaines détenues revalorisent leur image et en particulier vis-à-vis des surveillants et, au delà de l'amélioration d'un court temps de détention l'objectif de cette action est aussi le maintien de liens entre la personne détenue et l'extérieur (échange de menus objets mères/enfants), condition d'une meilleure sortie et réinsertion.

L’association tente d’informer les proches des personne incarcérées par une permanence tous les mercredi matin au siège de l’association 8, rue d'Auvours ; 44 000 Nantes ; tél : 02 40 12 05 25 et par un espace dédié sur son site :

En fin l’association veut informer et sensibiliser le public le plus large sur le fait social de la prison. A cet effet trois action sont mise en place. D’abord tous les ans fin novembre, le relais à Nantes de la Journée Nationale Prison en collaboration avec le « Collectif Prison » qui est un regroupement d’une dizaine d’associations locales intervenant sur le secteur de la prison; en deuxième lieu la participation à des journées forum et des interventions dans des établissements scolaires et enfin des rubriques sur le site de l’association présente et donne des liens sur des blogs et publications web, des livres, des radios et télévisions, des films et des vidéos, des expositions, des articles de presse etc. tous traitant des faits prisons et justice. Afin de poursuivre ses différentes mission Prison Justice 44 recrute en permanence des bénévoles auxquels elle apporte encadrement et formation.

Enfin toutes les informations sur le site

 

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