dmoz Mettre la fête d'un autre au faîte... - Dmoz.fr | Actualité insolite
Aller au contenu

Mettre la fête d’un autre au faîte…

  • par

Une fête réussie, ce serait comme une alchimie collective à laquelle se grefferaient des éléments à haute valeur émotionnelle. Un mariage, par exemple, quelle complexité pour mener l’opération festive à son terme : choisir les bons prestataires, retenir le lieu qui charmera les invités, avoir les idées qui touchent l’assemblée tout en prenant en compte les individualités. Tout cela s’anticipe et semble ne mobiliser que les futurs mariés et les très proches. Mariage plus vieux, mariage heureux : voilà l’expression exacte qui n’a strictement rien à voir avec une prétendue aubaine climatologique mais qui suppose l’expérience des années pour atteindre la quintessence maritale. Et bien cela vaut aussi pour la maîtrise de la journée d’union, avec ce petit tremblant de l’inattendu, de l’improvisé ou du très préparé pour une surprise totale avec l’émotion qui submerge.

Et pourquoi cette réussite ne dépendrait que de la seule volonté des protagonistes investis dans cet événement unique ? Des invités plus périphériques peuvent décider de rédiger, ou de faire concevoir, des paroles qui vont aller au-delà des simples discours convenus, redondants ou dormitifs : faire de cette réunion un instant rare dont chacun se souviendra. Difficile à atteindre sans la fibre poético-littéraire, mais le résultat peut dépasser toutes les prévisions : des mariés au bord des larmes, des familles en communion et des invités sous le charme. Rien de l’artificiel consensus, mais le sentiment de vivre un moment d’exception à l’aune de ce que chacun escomptait pour ce jour d’union.

L’époque est assez folle pour oser parfois le présent singulier : celui qui va trancher sur l’ordinaire et laisser de belles traces dans la mémoire collective de ce microcosme d’une journée. L’interprétation de ces paroles précieuses, sur un air que l’on sait important pour les mariés, cela permet de transcender la présence de chacun.

Une fête sans fausse note s’obtient aussi par ce que chaque invité va y mettre, dans sa générosité d’être et dans la prise en compte des autres, même de ceux que l’on ne reverra peut-être jamais. C’est l’intime mais joyeuse conviction que l’on doit concilier avec les impératifs de ce genre d’événement. La même exigence peut animer un anniversaire, un hommage professionnel, une réunion familiale, une fête de voisinage… L’essentiel est de savoir sublimer notre quotidien et ses contraintes pour mieux les gérer dans l’entre-deux fêtes.

La part du rêve festif, bien moins dangereuse que la part du feu, c’est l’embrasement des sens, l’élan vers cette harmonie espérée, l’entretien du bien-être pétillant, tout ce qui va colorer cette œuvre si personnelle de la relation humaine. Cela commence par des attentions affectives élaborées en amont, se poursuit par l’incarnation devant les hôtes et s’achève par le surplus d’âme laissé comme en suspens pour le reste du moment partagé.

S’approprier un instant de la fête pour la rendre au centuple par sa prestation : voilà la sagesse épicurienne.

-
Étiquettes: