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Connaissez-vous le roi de l’art vidéo ?

Signal Hill, une enclave dans la ville de Long Beach, qui jouxte Los Angeles. C’est là, dans le sud de la Californie, à l’extrême ouest des Etats Unis, que Bill Viola a installé son atelier vidéo en 1981. Bill Viola est né avec la vidéo, il en a accompagné tous les développements, de la révolution électronique à l’âge numérique, du tube aux écrans LCD. Si sa production depuis les années 1970 est considérable et déjà exposée dans de grandes institutions (au MoMA de New York, à la National Gallery de Londres, au Mori Art Museum de Tokyo…), elle n’avait encore jamais fait l’objet d’une véritable rétrospective en France. C’est le défi de l’exposition phénoménale proposée par le Grand Palais. Ce voyage introspectif s’articule ainsi autour des grands thèmes et motifs récurrents de l’artiste: la vie, la mort, la transfiguration, l’assomption, la chute, la renaissance, les rapports entre le temps et l’espace.

Le parcours n’a pas une structure normale, avec un début, un milieu et une fin, mais s’articule autour des grandes questions métaphysiques: « Qui suis-je? Où suis-je? Où vais-je? » Les premières bandes vidéos de Viola témoignent de sa passion ininterrompue pour l’invention technologique et renvoient à sa formation scientifique à l’université de Syracuse de New York où il s’intéresse à la musique d’avant-garde, découvre Edgard Varèse et John Cage. Ses premiers gestes, entre Wild Horses (1972) et Playing Soul Music to My Frecckles (1975), inaugurent cette période d’étude des systèmes de perception et des propriétés du signal électronique: effets Larsen, de réverbération, de feed-back où l’artiste met en place les éléments qui vont structurer ses recherches à venir sur l’espace-temps et la mémoire.

En 1979, la vidéo Chott-el-Djerid (A Portrait in Light and Heat), filmée sur un lac asséché de désert tunisien, est une description presque hallucinatoire du passage du temps, avec ses mirages et figures fantômatiques. Avec la trilogie The Passing(1991), The Messenger (1996) et The Crossing (1996), installations monumentales qui contribuent à sa reconnaissance muséale, Viola plonge dans les eaux profondes et mystiques d’un monde sensible qui nous serait commun. A partir d’éléments biographiques (la naissance de son fils, la mort de sa mère), elles résument la portée métaphysique et métaphorique de son oeuvre. Son processus créatif contient une longue période maturation, il lit et prend inlassablement des notes, à tel point que son journal se décline en 40 tomes. Tout d’un coup, une image surgit. « Cela ressemble au fichier d’un ordinateur. J’ai l’icône, il faut aller chercher à l’intérieur des images . C’est comme un don. Quelque chose qui me pousse à continuer. Je ferai ça jusqu’à ma mort. » Bill Viola est dicté. Seul le mystère a de l’importance pour lui.

Décryptage par Jérôme Neutres, commissaire de l’exposition

The Fire Woman

Cette oeuvre faisait partie initialement de l’opéra « Tristan und Isolde ». Il y a de l’eau, du feu et une femme qui disparaît dans son propre reflet. Bill Viola travaille sur les éléments porteurs de création et de destruction. Eau de la naissance, de notre corps et dans le même temps du déluge, de la noyade. Feu de Prométhée de la mythologie grecque, qui permet la création, et feu qui incendie et qui détruit. Chez l’artiste sont toujours représentés le ying et le yang de chaque élément.

The Dreamers

C’est un environnement sonore et visuel qui comporte sept personnages immergés dans l’eau, dans une salle plongée dans le noir. Ils ne ressemblent pas à des noyés, ils respirent et dorment sous l’eau. Ces dormeurs sous l’eau symbolisent l’immortalité selon Bill Viola.

« Bill Viola », du 5 mars au 21 juillet au Grand Palais.

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