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Dracula de Bram Stoker

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Abraham Stoker, dit Bram, est né en 1847 près de Dublin, alors que l’Irlande traversait deux années de grande famine qui ont réduit de moitié sa population.

De santé fragile jusqu'à l’âge de huit ans, Bram a été couvé par sa mère, une ardente féministe, fervente de récits surnaturels. Charlotte Stoker aimait conter à son rejeton de vieilles légendes irlandaises mais parfois aussi, elle s’attardait sur les événements vécus au cours de la grande famine. Bram fut à jamais marqué par de tels récits.

À l’âge de 20 ans, Bram s’éprend des représentations théâtrales auxquelles il assiste régulièrement. Devenu journaliste en parallèle à une activité de fonctionnaire, il se voit invité dans les salons à la mode, comme celui tenu par les Wilde, parents de Oscar. Au cours de l’une des ces réunions en 1872, il découvre le roman Carmilla de Sheridan Le Fanu, qui décrit une histoire d’amour entre un vampire et sa féminine victime. Attiré par la littérature, Stoker publie son premier roman, The Chain, en 1875.

À Londres, Stoker fréquente la « Compagnie des Beefsteaks » et y rencontre maints passionnés d’histoires surnaturelles. Il publie plusieurs essais, nouvelles ou romans puis, progressivement, décide de se consacrer à une œuvre majeure ; l’histoire d’un vampire. À la suite d’intenses recherches notamment dans la bibliothèque du British Museum, il crée un personnage élégant, d’une morphologie grande et mince, compensée par une forte pâleur. Le nom de Dracula a été inspiré à Bram Stoker par le surnom d’un oppresseur roumain nommé Vlad Tepes, tristement fameux pour sa brutalité extrême.

Bram Stoker attribue à Dracula la plupart des caractéristiques traditionnellement associées aux vampires : une activité nocturne, une force herculéenne, l’absence de reflet dans un miroir, la capacité de se métamorphoser, une répulsion pour la croix chrétienne et l’ail…

Dans le roman Dracula, le docteur hollandais, Van Helsing, chasseur de vampire, recense ainsi les caractéristiques de celui qu’il traque sans relâche, quitte à nourrir en abondance le mythe de l’être fantastique :

« Il peut apparaître où et quand il veut et sous l’une ou l’autre forme de son choix ; il a même le pouvoir, dans une certaine mesure, de se rendre maître des éléments : la tempête, le brouillard, le tonnerre, et de se faire obéir de créatures inférieures telles que le rat, le hibou, la chauve-souris… (…) Il prospère aussi longtemps qu’il peut se nourrir du sang des vivants ; nous avons pu constater qu’il rajeunit, qu’il devient plus fort et qu’il semble se refaire quand il trouve en suffisance sa nourriture préférée. »

« Son pouvoir cesse, comme d’ailleurs celui de toutes les puissances malignes, dès les premières lueurs de l’aube. (…) Et puis il y a des choses qui lui ôtent tout pouvoir, comme l’ail, nous la savons assez ; comme ce symbole, ma petite croix d’or, devant laquelle il recule avec respect et s’enfuit. » Et d’ajouter que si l’on enfonce un pieu dans son cœur, il peut alors et alors seulement trouver le repos éternel.

Publié en mai 1897, Dracula a rencontré une popularité immédiate, que ce soit auprès du public que de la critique – le roman s’est vu comparer aux grands chefs-d’œuvre de la littérature anglaise.


Daniel Ichbiah
, extrait du livre 470 grammes de culture générale

 

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