C'est en 1964 que naît l'idée d'un nouvel aéroport, près de Nantes (Loire-Atlantique), afin de suivre l'expansion attendue du trafic aérien, qui conduirait à la saturation de l'aéroport existant, au sud-est de la ville. Rapidement, le choix d'emplacement se porte sur Notre-Dame-des-Landes (NDDL), à une vingtaine de kilomètres au Nord de Nantes. Les arguments pour le transfert, outre la saturation de l'aéroport existant, résident dans le survol régulier de la ville, générateur de nuisances sonores, et surtout le besoin d'« ouverture sur le monde » et de « désenclavement » de l'Ouest (à savoir les régions Bretagne et Pays-de-la-Loire).
En 1974, une Zone d'aménagement différé (ZAD) de 1225,50 hectares est créée à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), mais le projet va se mettre en pause jusqu'aux années 2000, où il est relancé. L'opposition à la construction de l'aéroport, initialement le fait d'agriculteurs et habitants locaux, s'étend au cours de la décennie pour fédérer de nombreux mouvements écologistes, anarchistes, alternatifs.
Médiatisation de l'opposition
Malgré la déclaration d'utilité publique, en février 2008, la lutte ne cesse de se renforcer, mais la médiatisation du combat n'augment exponentiellement qu'en octobre 2012. En effet, depuis 2009, plusieurs dizaines de personnes se sont installées sur la ZAD, dans des fermes désormais inhabitées (après leur rachat par le groupe Vinci, constructeur et futur concessionnaire de l'aéroport). Courant octobre 2012, près de 500 CRS sont mobilisés pour les expulser, attirant l'attention des médias, et par la même occasion, une certaine sympathie du public. Fin octobre, une nouvelle vague d'expulsion a lieu. Elle engendre une manifestation à Notre-Dame-des-Landes, le 17 novembre, qui rassemble plus de 30 000 opposants à la construction de l'aéroport.
Dès lors, la médiatisation est très forte, le projet et son opposition faisant l'objet de multiples articles de presse, reportages vidéo et radio, regroupés au sein d'une revue de presse.
Dans les jours qui suivent, le nombre de Zadistes augmente fortement tandis que de nombreuses cabanes sont construites sur la ZAD. Jean-Marc Ayrault, ancien maire (PS) de Nantes et fervent soutien du projet d'Aéroport Grand Ouest (son nom officiel), qui est désormais Premier ministre, se résout à la création d'une « commission de dialogue » censée auditionner les pro et anti-aéroports. Il met ainsi fin, temporairement du moins, à toute expulsion. La commission du dialogue doit rendre ses conclusions courant mars 2013.
Le dossier est éminemment politique, Europe Ecologie Les Verts (EELV) participant au gouvernement de Jean-Marc Ayrault depuis un accord pré-électoral, mais se positionnant clairement contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. PS et UMP sont très largement favorables à l'aéroport, ce qui engendre nombre de tensions au niveau local, notamment au sein du conseil régional.
L'historique complet du projet d'aéroport de NDDL est disponible sur le site presse-nddl.e-monsite.com.
Aujourd'hui, ce projet d'aéroport concentre des oppositions variées et devient un symbole pour les mouvements écologistes, alternatifs et des objecteurs de croissance.