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Casanova en numérique

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Il faut donner à lire aux tablettes et aux smartphones et, en priorité, des choses gratuites, c’est pourquoi pour ma part j’ai contribué modestement à cette entreprise en numérisant aux formats epub et mobi les 8 tomes des Mémoires de Casanova – Ce n'est peut-être pas la meilleure édition mais elle est gratuite et j'espère que cela permettra à ce singulier personnage dont tout le monde connaît le nom de raconter ses exploits au plus grand nombre:

Don Jacob Casanova, né à Saragosse, capitale de l’Aragon, fils naturel de don Francisco, enleva du couvent, l’an 1428, dona Anna Palafox, le lendemain du jour où elle avait prononcé ses vœux. Il était secrétaire du roi don Alphonse. Il se sauva avec elle à Rome où, après une année de prison, le pape Martin III releva Anna de ses vœux, et leur donna la bénédiction nuptiale à la recommandation de don Juan Casanova, maître du sacré palais et oncle de don Jacob. Tous les enfants issus de ce mariage moururent en bas âge, à l’exception de don Juan, qui, en 1475, épousa donna Éléonore Albini, dont il eut un fils nommé Marc-Antoine.

En 1481, don Juan, ayant tué un officier du roi de Naples, fut obligé de quitter Rome, et se sauva à Côme avec sa femme et son fils ; mais, en étant reparti pour aller chercher fortune, il mourut en voyage avec Christophe Colomb, l’an 1495.

Marc-Antoine devint bon poète dans le goût de Martial, et fut secrétaire du cardinal Pompée Colonna. La satire contre Jules de Médicis, que nous lisons dans ses poésies, l’ayant obligé de quitter Rome, il retourna à Côme, où il épousa Abondia Rezzonica.

Le même Jules de Médicis, devenu pape sous le nom de Clément VII, lui pardonna et le fit revenir à Rome avec sa femme. Cette ville ayant été prise et pillée par les Impériaux en 1526, Marc-Antoine y mourut de la peste : sans cela il serait mort de misère, car les soldats de Charles V lui avaient pris tout ce qu’il possédait. Pierre Valérien parle assez de lui dans son livre De infelicitate litteratorum.

Trois mois après sa mort, sa veuve mit au monde Jacques Casanova, qui mourut fort vieux en France, colonel dans l’armée que commandait Farnese contre Henri, roi de Navarre, devenu depuis roi de France. Il avait laissé à Parme un fils qui épousa Thérèse Conti, de laquelle il eut Jacques, qui, l’an 1680, épousa Anne Roli. Jacques eut deux fils, Jean-Baptiste et Gaëtan-Joseph-Jacques. L’aîné, sorti de Parme en 1712, n’a plus reparu ; le cadet quitta aussi sa famille en 1715, à l’âge de dix-neuf ans.

C’est tout ce que j’ai trouvé dans un capitulaire de mon père. J’ai su de la bouche de ma mère ce que je vais rapporter.

Gaëtan-Joseph-Jacques quitta sa famille, épris des charmes d’une actrice, nommée Fragoletta, qui jouait les rôles de soubrette. Amoureux et n’ayant pas de quoi vivre, il se détermina à gagner sa vie en tirant parti de sa propre personne. Il s’adonna à la danse, et, cinq ans après, il joua la comédie, se distinguant par ses mœurs plus encore que par son talent.

Soit par inconstance, soit par des motifs de jalousie, il quitta la Fragoletta, et entra, à Venise, dans une troupe de comédiens qui jouait sur le théâtre de Saint-Samuel. Vis-à-vis de la maison où il logeait, demeurait un cordonnier, nommé Jérôme Farusi, avec sa femme Marzia et Zanetta leur fille unique, beauté parfaite, âgée de seize ans. Le jeune comédien devint amoureux de cette fille, sut la rendre sensible et la disposer à se laisser enlever. C’était le seul moyen de la posséder, car, comédien, il ne l’aurait jamais obtenue de Marzia, bien moins encore de Jérôme, aux yeux desquels un comédien était un personnage abominable. Les deux jeunes amants, pourvus des certificats nécessaires et accompagnés de deux témoins, allèrent se présenter au patriarche de Venise, qui leur donna la bénédiction nuptiale. Marzia, la mère de Zanetta, jeta les hauts cris, et le père mourut de chagrin. Je suis né de ce mariage au bout de neuf mois, le 2 avril 1725.

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