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On a tous rêvé d’ouvrir son commerce…

C'est un souhait bien communément partagé par nombre d'entre nous. Adieu mon job bien confortable passé en tant que cadre d'une boîte quotée, fini d'être considéré comme le rouage numéroté d'une multinationale en progression de cash-flow constante, au revoir la réunionite aiguë, les “emails-prioritaires-de-23H30-à-traiter-immédiatement”… Terminé ! Vous aspirez à prendre votre vie en main et ouvrir votre affaire ; aussi modeste soit-elle, elle sera le royaume dans lequel vous exercerez vos légendaires talents d'accueil, de goût et de savoir-vivre !

C'est vraisemblablement au lendemain de la démission posée royalement sur le bureau du supérieur, à la vue du siège social s'éloignant dans le rétroviseur, s'enfonçant dans la grisaille d'un passé révolu, que commence la réalité du terrain ; parce qu'ériger son royaume, demande malgré tout effort, persévérance et moyens.

La première étape consiste à trouver la terre d'asile où poser ses valises. La nature a mis au monde deux types de futur commerçant : le réaliste et le rêveur. La grande distinction entre ces deux êtres ? Le rêveur souhaite détenir l'affaire dans laquelle il aime s’attabler avec ses amis ! L'autre ? Et bien c'est tout le contraire. Ses aspirations personnelles sont dépassées par le constat objectif de l'adéquation entre le lieu, la demande, ses moyens et ses capacités.

Ces deux entrepreneurs-sapiens vont donc évoluer différemment ! Le rêveur fera l'objet d'un roman ; un menu recto-verso devrait suffire au réaliste

L'aventure consiste à faire le point sur ses moyens : que sais-je faire pour l'avoir déjà fait, quelle clientèle suis-je à même de traiter et de combien dispose-je pour y parvenir. Les trois réponses honnêtes à ces questions définissent d'entrée le futur recours à du personnel qualifié, la cible de clientèle (touristes ou habitués, bureaux ou clientèle de quartier, festif ou traditionnel, etc.), et le montant potentiel de l'opération envisagée, lequel se résume par la formule : Apport personnel + 70% du CA existant doit être au moins égal à : Achat + frais + trésorerie.

Suite à cette introspection commence la recherche, voire la Quête du Graal ; Pour ce faire, il vaut mieux multiplier les sources. Trois solutions coexistent. Les deux premières sont les plus courantes à savoir les annonces entre particuliers et le recours aux agences. Une troisième, bien moins pratiquée, consiste à vous-même chasser les lieux qui vous semblent répondre à votre critères. Cela suppose de prendre son courage à deux mains, de vaillamment franchir les portes de l'affaire qui vous plaît, étouffer sa timidité maladive qui vous a auparavant empêché d'aborder cette inconnue dans le métro et demander tout de go au gérant s'il souhaite vous vendre son affaire ! Dans le lot des refus cuisants, vous parviendrez finalement à recevoir le “oui” tant espéré.

Votre affaire trouvée, le prix et les conditions assortis d'un serrement de main, l'accord célèbre ses fiançailles au travers d'une promesse de vente, aussi appelée, compromis. C'est en réalité le document le plus important d'une cession de commerce. Il stipule l'ensemble des clauses et conditions liées à la cession et vous permet d'entreprendre vos démarches de financement (d'acquisition et de travaux). Il se signe chez un Avocat ou un Notaire. Il est donc préférable d'éviter de vous improviser rédacteur d'actes ou d'utiliser des polycopiés existants.

Le temps entre la promesse de vente et l'acte final s'élève communément à trois mois et vous permet prioritairement de préparer votre demande de financement. Il est toujours bon d'avoir recours à un comptable pour gérer la partie prévisionnelle et déposer un dossier convenable aux organismes bancaires. Ceux-ci mettent en moyenne un mois pour vous communiquer un accord écrit. Il vaut mieux multiplier les organismes bancaires afin d'augmenter vos chances de réussite, voire mettre en concurrence les taux d'intérêt. Quoi qu'il se passe, personne d'autre que vous ne ressentirez en temps venu l'absolue nécessité de disposer de trésorerie pour lancer l'activité. Rappelez-vous que vous vous êtes lancés dans cette aventure pour devenir le patron de votre activité. Dans ce contexte, vous devez vous habituez à la solitude du chef d'entreprise.

Votre précieux sésame financier obtenu (par écrit), vous disposez désormais de deux mois avant de prendre les commandes de votre commerce. Il est bon de mettre à profit ce temps presque incompressible pour passer du temps dans votre futur commerce et observer avec l'œil du futur gérant son activité. Les premiers mois d'activité sont chronophages, donc vous gagnerez à sélectionner sans tarder les fournisseurs qui vous accompagneront au quotidien, procéder au recrutement de personnel, réunir l'équipement dont vous pourriez avoir besoin. C'est le temps de la préparation.

Ces deux mois écoulés, vous êtes convié à la signature de l'acte définitif de vente, soit la réitération de la promesse. La remise des clefs du commerce a lieu ce jour là, marquant ainsi le début d'une nouvelle aventure passionnante.

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