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Une reconversion professionnelle dans l’année de mes 30 ans

Vous hésitez à quitter votre travail ? Comme le dit l’adage : “ vous savez ce que vous perdez mais pas ce que vous gagnerez”, et l'hésitation est d'au temps plus grande surtout dans une société où le taux de chômage dépasse les 10%, quitter son CDI est quelque chose d’impensable. Et pourtant, à l’ère de la tinderisation et de l’uberisation, les jeunes d’aujourd’hui ne restent plus dans la même entreprise contrairement à nos parents. Nous sommes une génération plus connectée, moins carriériste…

J’étais directrice de communication dans une entreprise en plein essor à 30 ans, l’âge propice pour faire monter sa carrière. Et pourtant j’ai choisi de tout arrêter pour consacrer 70% de mon temps à ce qui m'épanouissait vraiment et non pas à enrichir un quelconque patron qui me déconsidérait. Cet article n'est pas une autobiographie, mais un partage d'expérience qui peut aider certains à réfléchir et prendre une décision.

Le temps des études et des premiers boulots:

Après un Master 2 en communication, les portes de la vie active s'ouvrent à moi

J’avais déjà des idées bien arrêtées sur ce que je voulais faire et devenir: entrer dans une grande entreprise, escalader les échelons pour finir au top de l’échelle hiérarchique.Bien sûr ça ne s’est pas passé comme prévu. C’était le début d’une grande Odyssée. Un an après l'obtention de mon diplôme je n’étais toujours pas dans la GRANDE entreprise de mes rêves. J’ai donc revu mes exigences à la baisse et j'ai trouvé mon premier vrai emploi.

Chargée de communication pour une petite entreprise de luxe, je veux prouver que je suis excellente dans mon domaine. Et ça fonctionne, pendant 3 ans. Puis un sentiment de lassitude se fait sentir, une sensation de vide s’installe. Et après ? Oui j’ai prouvé que j’étais bonne, mais en quoi cela m’animait ? Me passionnait ? Pourtant je mélangeais plusieurs de mes passions: la mode, le luxe. Et je faisais un travail en adéquation pour mes études. Mais plus les jours passaient et plus j’étais insatisfaite.

Un peu de culpabilité envers mon employeur, j’avais l’impression d’enfiler la tenue de femme infidèle à son mari, prise sur le fait, le jour où j’ai posé ma démission sur le bureau de mon responsable.

Le temps du boulot qui compte:

J’avais trouvé une annonce, pas vraiment aguicheuse, mais l’entreprise me faisait envie, une ‘startup’, qui prône l'innovation, la confiance et le talent. Ces valeurs me correspondaient, je n’avais pas hésité un seul instant.

J’ai décidé de prendre le recul et de faire le point

J’ai commencé en tant que chef de projet, je laissais mon métier de prédilection de côté, j’apprenais de nouvelles choses, l’ambiance était bonne enfant. Mais cette fois-ci le sentiment d’ennui et de ne pas être à ma place est apparu plus vite que prévu, cependant, je voulais rester dans cette entreprise, où je me sentais à ma place et utile. Ressenti que je n’éprouvais pas dans mes précédents expériences. J’avais le sentiment d’être indispensable, mon envie de grimper les échelons était redevenue une priorité, c’est donc un an après mon entrée dans l’entreprise que l’on créa un poste pour moi, un poste pour lequel j’étais taillée. Pendant deux ans j’ai donné de ma personne, à tout faire pour que cette petite société rayonne; je ne comptais plus mes heures, seul le résultat comptait. L’entreprise grandissait, j’avais plus de responsabilité, j’ai pu choisir mon équipe. J’éprouvais enfin ce sentiment de reconnaissance. Et pourtant ! Le burn out m’attendait au tournant, deux semaines sans pouvoir aller travailler, l’envie était trop faible pour me faire quitter le lit.

C’est en cette période difficile que j’ai décidé de prendre le recul et de faire le point. J’allais avoir 30 ans dans 6 mois, qu’est ce que la moi de 20 ans avait imaginé pour la moi maintenant ? Je travaillais bien, j’avais un bon salaire, je n’étais pas complètement épanouie, mais la bonne ambiance de cette startup me plaisait. Je me suis donc convaincue que ce travail en valait et qu’il fallait que je me reprenne en main.

Rien n’y fait. Deux mois plus tard je ne vais toujours pas mieux, je refais alors ce même point, mais à l’envers: qu’est ce que je veux vraiment ? Certes je m’étais endettée pour payer mes études, les missions et le poste que je remplissaient me convenais mais c’était vide de sens. Je ne travaillais pas pour moi, je ne me voyais pas donner au tant de mon temps pour un autre patron. Une remise en question profonde.

Je voulais consacrer mon temps pour moi.

J’ai posé ma démission et je suis partie un mois me ressourcer.

Le temps pour moi:

J’avais le temps pour moi, je savais ce que je voulais faire. Passionnée par la mode, le luxe et le vintage, le métier d’architecte d'intérieur me paru comme une évidence.

S’en est suivit alors une période de recherche, d’abord au près de ma conseillère chez Pôle Emploi, qui me proposa des offres de formations dans le design, mais je voulais quelque chose de plus concret, je voulais vraiment mettre mes idées sur papier. Néanmoins, ma conseillère me dégota une formation sur Paris de décoratrice d’intérieur, c’était parfait. De mon coté, je m’étais renseignée sur les capacités que devais avoir une architecte d’intérieur, et j’ai trouvé ce qu’il me manquait : la maîtrise du logiciel Sketchup ! Je télécharge donc gratuitement le logiciel, je regarde quelques tutoriels pour essayer d’apprivoiser le logiciel au maximum. Mais je me rends compte vite que ce n’est pas suffisant. J’avais ma formation à Paris, mais il me fallait maîtriser la planification 3D. Un stage de formation aurait été trop compliqué à organiser en même temps que celui de décoratrice d’intérieur. Je savais que beaucoup de mes stagiaires de l'époque faisaient de MOOCs ou de l’e-learning, ce sont des cours en lignes, à faire à notre rythme, et j’ai trouvé mon bonheur dans un organisme de formation sketchup. Ils proposent, comme ma formation Pôle Emploi, des stages en groupes mais aussi de l’e-learning.

Je me suis donc lancée, je suis montée sur Paris faire ma formation de décoratrice d’intérieur qui devait durer 5 mois, et le soir je faisait mon petit cours Sketchup sur mon ordinateur.

La finalité de cette expérience est de démontrer que personne n’est voué l’ennui au travail.

Vous pouvez faire ce que vous voulez de votre projet professionnel. La reconversion est une étape longue, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Renseignez vous au tour de vous, auprès de vos proches, consultez des articles. Mais sachez que la personne la plus importante c’est vous, et que c’est de cette personne qu’il faut prendre le plus soin.

Prenez confiance en vous. Et osez la reconversion.

J'espère que certains d'entre vous pourront se reconnaître dans cette expérience et feront le pas.

 

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