Trouver un trésor? Non, cela n’arrive pas que dans les films…
Les films d’Indiana Jones et les contes de barbe noire ont popularisé l’idée de pouvoir découvrir des trésors enfouis depuis notre plus tendre jeunesse. L’on pourrait croire ces rêves de découvertes propres aux enfants et pourtant, la découverte de trésors, volontaire ou par le biais du hasard, est très courante dans le monde, y compris en France.
L’histoire de l’humanité est aussi riche que sanglante et depuis des millénaires les territoires occupés par certains peuples sont envahis par d’autres armées. C’est toujours dans ces moments d’instabilité politique que les richesses sont enterrées : lors des invasions barbares ou plus récemment pendant l’occupation, la population dissimulait toujours ses économies. En dehors de ces périodes agitées, les tombeaux royaux constituent aussi des trésors très convoités. À l’instar de celui de Toutankhamon, les tombes royales sont généralement décorées avec nombres d’objets en or, pierres précieuses et bijoux rares. Trouver un trésor n’est pas impossible, loin s’en faut!
Des exemples de trésors découverts dans le monde… et en France.
Ils sont indénombrables tant leurs découvertes sont nombreuses et parfois tues. Néanmoins, si l’on se concentre uniquement sur les dernières années écoulées, on dénombre plusieurs découvertes de trésors tout simplement incroyables. En 2009, en se promenant avec son détecteur de métaux, un anglais a découvert le plus gros trésor d’Angleterre : près de 7 kilos d’or, bijoux et autres artefacts qui se verront, après la revente auprès du British Muséum, exposés en vitrine. En 2011, c’est en Inde qu’un trésor de près de quatorze milliards d’euros était découvert sous un temple hindou. Des chaines en or de plus de cinq mètres de longs, des sacs remplis d’émeraudes et de diamants, des statuettes en or massif dormaient depuis plusieurs millénaires, dans ce qui semblait être une chambre funéraire. (Le Monde, édition du 04/07/2011). D’autres trésors, à moindre échelle, ont été découverts dans notre pays. L’an passé, dans la bonne ville de Bordeaux, un bocal a été découvert dans une cave squattée par des toxicomanes. À l’intérieur, plusieurs lingots et des bijoux d’une valeur de 200 000 euros. Le butin a été mis en lieu sûr alors que pendant des années il était dissimulé dans une simple cagette au milieu des immondices. (Source France soir, édition du 02/06/2012). Plus récemment, un mur abattu pour l’agrandissement d’un salon de coiffure à Aix en Provence a laissé apparaître plus de 300 monnaies en or, datées de 610 avant J.-C. L’heureuse propriétaire a partagé sa trouvaille avec le maçon qui a fait la découverte. Toujours en 2012, sur l’île de Jersey, deux archéologues amateurs ont trouvé un trésor après quelques recherches sur carte : un véritable trésor de plus de 700 kilos d’or et d’argent sous forme de monnaies, dont certaines ont plus de deux milles ans.
Des trésors au fonds des eaux… pour ceux qui ont l’audace de s’y aventurer.
Les épaves de galions tapissent le fond de beaucoup d’océans de mers et même de fleuves. Déjà au temps des vikings, les raids, qui se faisaient furtivement, étaient la source de somptueux butins, transportés à fond de cale, sur les bateaux plats, les fameux drakkars. De nombreux récits racontent que ces navires ne parvenaient pas toujours à rejoindre les Fjords du nord et se faisaient couler directement depuis la rive, emportant les trésors dans la vase des grands fleuves de France.
En mer, c’est bien entendu les galions de sa Majesté la reine d’Espagne qui font toujours rêver, car les preuves sont irréfutables quand à la charge inouïe d’or qu’ils contenaient avant de sombrer. Mais il faut hélas, un équipement bien spécifique pour les atteindre.
En 2012, Greg Brooks, chercheur de trésors, déclarait dans un article publié par le Figaro (édition du 02/02/2012) avoir retrouver l’endroit de l’épave du Port Nicholson, navire torpillé en 1942 et qui transportait la somme faramineuse de 3 milliards de dollars en métaux précieux.
Quel équipement pour trouver un trésor ?
N’allez pas croire qu’une simple boussole et qu’une carte jaunie suffisent à trouver l’emplacement d’un trésor. Pour ceux qui les trouvent sans les chercher, le facteur chance suffit amplement. Pour ceux qui s’attèlent au contraire à dénicher le magot enterré, des études approfondies sont nécessaires. L’équipe de Chasseur de trésors du forum detecteur-de-metaux.com conseille de préparer sa prospection longtemps en avance, d’étudier le terrain, de parler aux populations locales. Cette équipe de chercheurs de trésor, menée par Alexandre, a déjà été au devant de plusieurs trésors partout dans le monde : Pérou, Inde, Mexique, Algérie. Spécialisée dans l’exploration de fosses et tunnels, elle dresse l’inventaire de l’équipement idéal :
– Beaucoup de courage et de persévérance : même si tous les indices sont au rendez-vous, il faut accepter de repartir bredouille, voire même, de reporter sa découverte à quelques mois ou années. Ainsi, une mauvaise traduction italienne avait fait capoter la recherche d’un trésor privé situé en plein champs, près de Milan. L’équipe avait prévu de chercher le tunnel après la moisson mais il s’est avéré que l’endroit réel du dépôt se trouvait à plus de 200 mètres de là. Il a fallut attendre deux étés de plus pour trouver le trésor.
– Une bonne pelle, une pioche et une caméra serpent, qui permet de prospecter dans les fissures et dans les maisons sans trop abîmer les murs.
– Un détecteur de métaux pour chercher à une profondeur maximum de 80 centimètres et un radar de sol pour trouver des cavités et des grosses masses quelques mètres sous la terre.
Au-delà de cet équipement, il est nécessaire d’avoir de bons indices. Ainsi, David, vendeur chez King Détection, rappelle qu’une simple rumeur ne suffit pas à crédibiliser l’existence d’un trésor. Il est également nécessaire d’avoir des pistes sérieuses plutôt que de simples « on dit ». En ce qui concerne les trésors privés, ceux cachés dans les maisons et autres demeures de particuliers, il convient de connaître la personnalité de la personne qui a caché le trésor, ses habitudes, ses pièces préférées. Bien souvent, les personnes âgées n’ont qu’une confiance relative en notre système bancaire et préfère dissimuler des bas de laines conséquents directement chez eux. Mais une fois de plus, le bons sens prévaut et plutôt que de passer des semaines à ratisser une vieille demeure, il est préférable de partir sur un objectif plus aisé.
J’ai trouvé un trésor : que dois-je faire ?
Si vous venez de découvrir un trésor, vous devez vous empresser de le déclarer. Vous serez désormais nommé comme étant « l’inventeur » (= celui qui a découvert) le dit trésor. Après avoir alerté la gendarmerie et, le cas échéant, les services archéologiques, vous serez libre de jouir de votre trouvaille. Si vous avez trouvé un trésor chez vous, dans vos murs, il vous appartient entièrement. Si vous avez trouvé un trésor dans votre sous-sol ou dans votre jardin, la loi est plus ambigüe dans le sens où le sous-sol appartient à l’État. Si vous avez trouvé le trésor chez un ami, vous devez partager celui-ci à 50/50. Si enfin, vous trouvez un trésor hors de chez vous, chez une personne qui ne vous a pas autorisé à détecter chez lui, ou dans un bois communal, vous n’aurez droit à rien, sinon à des problèmes avec la justice si le propriétaire décide de porter plainte contre votre intrusion. Ce fut le cas dans le trésor de Boucq où deux amis furent poursuivis par la mairie de leur village pour avoir trouver un trésor de 110 monnaies d’or dans un petit bois du village. Au regard de cette malheureuse anecdote, espérons que la France prenne exemple sur son voisin, le Royaume-Uni. En effet, depuis quelques années la loi du trésor, « Treasure Act », permet aux inventeurs de conserver ou revendre leurs trouvailles. Un utilisateur de détecteur de métaux a même été récompensé pour avoir trouver un atelier de fausses monnaies daté du 4e siècle et qui se trouve aujourd’hui au musée Bucks. Depuis que cette loi a été adoptée, le nombre de déclarations outre Manche a tout simplement explosé, pour le plus grand bonheur des archéologues britanniques.
