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En Alsace, du pétrole au renouvelable

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A 35 minutes au nord de Strasbourg, après avoir traversé la forêt de HAGUENAU, le voyageur se trouve dans ” l'Outre forêt “.

Cette région limitrophe du palatinat allemand, se situe dans le Parc Régional Naturel des Vosges du Nord. Agréablement vallonnée, nantie d'une riche végétation, elle offre une agriculture variée, en plus des vignes qui ornent les coteaux et les forêts de feuillus qui couvrent les pentes vosgiennes.

L'architecture préservée des maisons à colombages fleuries du printemps à l'entrée de l'hiver et le très fort attachement des habitants à leur folklore font de ce coin d'Alsace un petit paradis.

Mais la vraie curiosité est l'histoire pétrolifère de ce coin d'Alsace, particulièrement de la commune de MERCKWILLER – PECHELBRONN qui a abrité une raffinerie jusqu'en 1970.

Cette histoire commence dès la fin du Moyen – Age, durant lequel les habitants avaient remarqué que les sangliers se roulaient dans les flaques de bitumes issus de schistes pour se débarrasser de la vermine.

Les vertus de ce produit pour non seulement guérir des maux de dents, de la goutte mais aussi graisser les roues des chariots, ont petit à petit favorisé le développement industriel du secteur.

En 1734 eurent lieu les premiers essais de raffinage, immédiatement suivi par une exploitation minière pour extraire les sables.

De 1885 à 1955, le pétrole est extrait par forage, mais la rentabilité n'est plus assurée dès lors que l'on peut transporter le brut extrait des fabuleux gisements du Moyen – Orient.

L'activité meurt doucement, mais l'expérience acquise va se diffuser dans le monde entier grâce aux hommes sortis de l'école de forage de PECHELBRONN, qui ont parcouru tous les champs pétrolifères du monde.

Aujourd'hui subsistent encore 2 ou 3 puits qui remontent une maigre production, bien que les particuliers qui ont investi dans la réhabilitation des puits abandonnés se frottent aujourd'hui les mains, on comprend pourquoi !

La fermeture de la raffinerie et des puits a bien entendu entraîné la mise sur le marché d'une main d'oeuvre très nombreuse, par contre très qualifiée.

De nombreuse entreprises allemandes voulant pénétrer le marché français au lendemain de la 2ème guerre mondiale, ont su saisir l'opportunité à la foi de l'exceptionnelle qualification des ouvriers et ingénieurs, de la pugnacité qui caractérise les Alsaciens, mais aussi de leur bilinguisme culturel.

L'histoire n'est pas terminée : les relevés de températures du sous sol faits lors des forages a démontré un réchauffement du sol supérieur à la normale au fil des profondeurs atteintes.

EDF, associée à son homologue italienne et bénéficiant de fonds européens, a foré à plus de 5000 mètres pour injecter le l'eau sur des roches chaudes, la récupérer à 250 °C et faire tourner un générateur de 20 MW.

Selon les spécialistes, on pourrait installer une telle centrale tous les 40 kilomètres, parallèlement au Rhin.

De telles expériences mettent bien en évidence qu'il existe d'autres ressources que les énergies fossiles, et très probablement partout dans le monde.

 

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