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Journal d’une élève aide-soignante sourde profonde

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Atteinte de surdité profonde bilatérale, ce journal raconte toutes les étapes depuis la préparation du concours d'aide-soignante jusqu'au concours puis mon année d'étude pour obtenir mon Diplôme d'Etat d'Aide-Soignant (DEAS).

Mon récit a pour objectif de :

– donner de l'espoir aux personnes sourdes, aux parents d'enfants sourds en leur montrer que la surdité n'empêche pas d'avoir une vie normale, d'avoir un emploi et en particulier dans le domaine de la santé,

– pour montrer que les personnes sourdes sont autant capables que les personnes entendantes,

– pour aider les personnes qui préparent le concours d'aide-soignant dans leurs démarches et les aider à se projetter dans l'avenir, qu'elles soient sourdes ou entendantes,

– pour permettre aux élèves aides-soignant(e)s qui consultent ce journal d'avoir un retour d'expérience,

– et pour permettre à mes proches de suivre mes aventures dans ce nouveau monde.

Il est difficile d'imaginer la bulle invisible dans laquelle vit un sourd profond, quand on ne la vit pas soi-même… essayez d'imaginer, ne plus rien entendre, rien, aucun son, si intense soit-il. Plus rien, pas forcément le tic-tac de l'horloge, la musique, mais votre propre voix, la parole de l'autre, votre rire. Plus rien n'existe. L'univers d'un sourd est fait de silence.

Il n'y a que les vibrations des sons graves très puissants qui sont ressentis, un camion qui passe près de nous, le sol de la gare quand un train passe. Mais dans la rue, les voitures font peur, dans les magasins, dans la rue, les personnes arrivent derrière nous et nous bousculent sans prévenir.

Vivre dans le silence, c'est vivre dans un univers parallèle. Nous entendons le monde avec les yeux. Nous entendons avec nos yeux. La surdité totale, ca n'est pas seulement ne pas entendre, c'est vivre coupé du monde.

Grâce à l'implant cochléaire, je sors de ce silence lorsque mes appareils sont allumés. Grâce à eux, je vis dans un monde sonore. J’ai toujours besoin de retourner dans ma bulle silencieuse, c’est un confort, mais aujourd’hui, je ne pourrais plus me passer de cette « connexion » au monde sonore. Les sons de la vie sont si beaux quand on a cette chance de les entendre, même si c’est avec des oreilles artificielles.

Je vous invite à découvrir mon univers :

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