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S’en sortir

Etre ou ne plus être.

L'analyse de l'enfant par un adulte “analyste” ou l'histoire d'une analysante accompagnée par un psychanalyste.

Telle est la question.

Etre en psychanalyse.

Il y a les enfants et, l'enfant dans l'adulte.

Aujourd'hui, être est un véritable parcours du combattant: un terrain miné sur lequel reste peu d'espace pour respirer.
Une cours de récreation dans laquelle jouent des enfants et également des adultes pensant “être” dans la cours des grands.
Ce qui donne une incroyable “Confusion de langue entre les adultes et l'enfant” (Sandor Ferenczi), ou encore des propos incohérents entre tous ces chérubins d'âge different, tous en quête de la même chose: reconnaissance et affection.

Pousser ou tirer la porte d'un psychanalyste, c'est un acte bien difficile, quand on sait, enfin depuis “je” sais, que c'est l'enfant qui arrive devant un accès fermé, va frapper et dire: “j'ai besoin d'aide pour grandir”.
Mais pas n'importe laquelle: celle d'un psychanalyste ayant fait sa propre chevauchée, son propre tour de manège, sa propre cure et, qui va devoir conduire avec une extrême habilité à ce que le l'inconscient du patient le laisse entrer.

Le psychanalyste est l'adulte qui impose à l'analysant enfant, le langage de la passion alors que celui-ci ne demande regressivement que de la tendresse.
C'est la dénonciation de l'inadéquation entre un analysant-enfant et un analyste adulte ou une relation parent-enfant: ce qu'est une véritable analyse . (Sandor Ferenczi)

Si je retourne la page cela donne: une “soi-disant” adulte “moi”, prenant ce premier rendez-vous avec un thérapeute, puis lors de cet entretien, essayer de “parler”, de définir ce pourquoi on est là.
On prend, j'ai pris un sujet, quelque chose qui ne tournait plus rond chez moi: il faut bien commencer par “avouer” qu'un tout “petit” quelque chose ne va pas, alors que je sentais que rien n'allait.

Mais auparavant.

Avant de parler, ou d'écrire ou de décrire, quels sont les moyens qui permettent un jour “peut-être” et le “peut-être” est important de se détacher de l'enfant, retour sur ce qui se passe aujourd'hui ou un phénomène de société qui fait penser que vous êtes dans la cour des grands.

Un jour, à une heure soi-disant de grande écoute, retentit une obligation de devenir adulte: entrer en action, pour fuir un schéma familial pesant: quelque chose d'imposé que l'on fera pour faire plaisir, quelque chose que l'on s'impose pensant que tout se passera pour le mieux, mais surtout, fuir.
Travailler, se marier, voyager, étudier, devient: je veux de plus en plus pour paraître grand, et, inexorablement tomber dans une insatisfaction de plus en plus profonde, condamné à remplir ces tonneaux continuellement percés, car l'on n'accepte pas d'être frustrés: l'enfant n'accepte pas la frustration.

Alors dans ce cabinet, comment ce satané psychanalyste va faire pour que cette merveilleuse analysante (on n'est jamais mieux servi que par soi-même) arrive progressivement à:

Disparaitre en psychanalyse.

C'est le franchissement d'une porte: un être (l'enfant), va inconsciemment demander à un psychanalyste adulte, de l'aide.
Mais “l'adulte” qui entre, ne sait pas encore qu'il va, au fur et à mesure des séances , avec son “inconscient” et celui du psychanalyste, disparaitre ou regresser pendant un temps indéfini, ce, afin de purger des névroses infantiles enkystées ou enlever des vêtements d'enfant trop petits pour, enfin renaitre à lui-même.

Et, qu'est ce qui fait si peur ?
Ce qui effraye, c'est cet attachement progressif à la figure représentée (l'analyste) et sur laquelle va être projetée toutes nos scènes infantiles.

Se met alors en place un jeu ou un “je” de séduction.

Les analystes séduisent leurs patients en leur “imposant le langage de la passion” comme les parents leurs petits enfants innocents qui ne souhaitent qu'une “tendresse douce et enfantine”.
C'est la tendresse qui caractérise la demande infantile, alors que la passion concerne celle de l'adulte (Sandor Ferenczi)

Ce qui surprend, paralyse, c'est cet attrait soudain pour ce personnage analytique qui n'est autre qu'un récapitulatif maternel, paternel vers lequel va se décharger toutes les décharges pulsionnelles, tous les affects refoulés.

Alors, pour vous mes lecteurs, je la retranscris en images ou en mots de la vie quotidienne:
L'envie de coucher avec mon psychanalyste, j'en étais ou j'en “en suis” encore amoureuse, c'est l'homme de ma vie: j'en suis sure, c'est le bon!!!!

Florence, c'est du grand n'importe quoi ( oui, là aussi je me sers toute seule): exactement la même scène qui se rejoue: courir derrière, après, le même homme toute sa vie (mon père), fantasmer sur un état, une figure: le même schéma d'insatisfaction puisque je ne peux épouser “mon père”
Dans ce cabinet, “je” me conduis en petite fille, tout est rejoué, parfois je régresse à un point où je m'amuse à tourner sur une chaise ou avec des pièces de monnaie.

Donc, voilà comment ça se passe: Un être (enfant) demande à un psychanalyste (adulte car il est analysé) de l'aider à disparaitre (régresser), ce afin de “peut-être” Renaitre.

Et oui, le peut-etre, c'est la résistance, qui, sans prévenir pointe le bout de son nez et qu'il faudra contourner, ne pas l'éviter, car un psychanalyste est là, pour nous aider à la traverser et elle fera l'objet d'un prochain sujet.

Florence Gaillard

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