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La finance d’après la crise : le changement s’impose

Théoriquement, les gouvernements sont des instances indépendantes dont la mission principale est d’œuvrer pour le bien-être des citoyens. Or, la réalité est toute autre ! Les gouvernements n’ont plus le monopole du pouvoir et sont obligés de le partager, lorsqu’ils ne le cèdent pas entièrement, avec les détenteurs de capitaux. Ces derniers, on le sait bien, servent leurs propres intérêts sans se soucier le moins du monde de l’intérêt général.

La crise financière a mis le monde face à lui-même

La crise financière qui a secoué le monde a le mérite de démontrer ce fait. Dans de nombreux pays, lorsque les mouvements sociaux sortent dans les rues pour réclamer des conditions de vie meilleures et des salaires plus élevés, on leur dit que les finances de l’Etat ne permettent pas de telles dépenses et que cela compromettrait les efforts du gouvernement et le développement du pays. Au moment où en France par exemple, les étudiants non-boursiers éprouvent d’énormes difficultés à financer leurs études: 17% finissent par abandonner, selon une étude du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, les gouvernements n’hésitent pas à mobiliser des milliards d’euros pour sauver les banques de la faillite !

Les détenteurs de capitaux sont ceux qui tirent réellement les ficelles de la finance et sont confortablement bien positionnés pour pouvoir influencer et faire fléchir les pouvoirs publics en leur faveur. La finance a acquis ce pouvoir suite à la déréglementation systématique du secteur. La privatisation et l’interdiction pour l’Etat de demander des financements auprès des banques centrales ont joué un rôle déterminant également dans l’émergence de cette situation.

Après la crise financière de 1929, on a procédé à la mise en place de certaines règles afin d’éviter une nouvelle crise, mais ces règles ont été progressivement annulées ouvrant ainsi la voie à des outrances parfois dangereuses et mal calculées. A titre d’exemple, en 1933, le Président Roosevelt avait imposé une loi séparant les banques de dépôts des banques d’investissement. Cette séparation avait le mérite de protéger l’argent des épargnants de tout investissement en bourse pouvant mettre en péril la besogne de toute une vie. Mesure contraignante pour les banques, ces dernières ont fini par l’ignorer à partir des années 70 avant qu’elle ne soit complètement annulée dans les années 90. Les banques de dépôt ont ainsi pu obtenir l’autorisation d’investir et de vendre des assurances.

La finance doit être mieux contrôlée

Les banques ont pu renforcer leur situation de façon exponentielle et ont acquis un pouvoir rivalisant avec celui de l’Etat. Suite à l’effondrement de la bourse, l’Etat a préféré donc recapitaliser les banques en y injectant des sommes d’argent astronomiques pour les sauver de la faillite et éviter que les épargnants ne perdent leurs dépôts.Quant aux produits financiers complexes élaborés par les banques et commercialisés sans être soumis à aucune surveillance, ils se sont avérés extrêmement toxiques et leur valeur a fondu avec la crise.

Il est clair donc que les institutions financières privées ont pris des dimensions tellement grandes qu’elles arrivent à contrôler non seulement les dépôts de paiement mais également la totalité des systèmes de paiement, ce qui revient à dire que si les banques venaient à s’effondrer, elles emporteraient toute l’économie avec elles. Pour éviter ce scénario catastrophique, l’Etat n’a d’autre choix que de refinancer ces établissements en puisant dans l’argent des contribuables.

L’amélioration de la sécurité des marchés des dérivés doit être une priorité. L’Union Européenne a tout intérêt à œuvrer pour augmenter la transparence de la finance et améliorer l’intégrité du marché financier en mettant en place des réglementations plus rigoureuses afin de redonner confiance aux citoyens européens à la finance. Pour ce faire, il faut une volonté politique forte afin d’imposer des changements qui prennent en considération les intérêts des citoyens européens.

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