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Du Moujik, de ses morses et de la dette Française

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Un ami DJ me disait récemment goguenard, 2012 l’année du blues , 2013 année balaise, c’est dire si l’électro a de beaux jours devant elle. J’ai tenté de renchérir …… je n’ai pas pu finir réalisant que 2017 allait arriver très vite et que ma rime serait très pauvre. La musique pour solutionner le déficit abyssal de l’Etat voilà un concept novateur. Rendre l’usage de platine disque obligatoire, le retour du vinyl en force, pour tous, tout le temps. Sus au CD, haro sur le MP3, retour de la taille et de la gabelle pour ceux qui n’utilisent pas le vinyl. T’as ton vinyl , un abonnement chez www.backtovinyls.fr ? Non ? 100 grammes de sel, 25 de poivre et un collector des Stones, sinon c’est la galère et la Guyane.

Un certain Valery GE, organisateur de soirées accordéon middle-classe dans les années 70 déclarait sérieusement au grand journal de Canal+ en Décembre 2012 que les finances publiques n’avaient pas connu de déficit sous sa mandature. C’est oublier que le dernier budget équilibré de l’état Français date de 1972, avant le choc pétrolier et avant sa présidence. Un certain Jacques D, pourtant économiste chevronné, rétorquait timidement dans la même émission que sous les mandatures socialistes, les déficits avaient été maitrisés et qu'il fallait demander des comptes aux derniers présidents. Il est vrai qu’il était assis à gauche de Valery lors de l’émission (véridique) mais oubliait (au bas mot) que les déficits de l’état Français sont passés de 40 milliards de francs annuels à 40 milliards d’Euros (les bonnes années) quel que soit le gouvernement. La crise de 2008 ou les alternances politiques n’expliquent pas les errements budgétaires permanents.

Le rapport à la musique me direz-vous ? Peut-on gérer l’Etat comme on gère sa discothèque ou son portefeuille en bourse et avec quel résultat. Et pourquoi pas ? Il faut écouter, comprendre, entretenir, diversifier, protéger, anticiper, transmettre un patrimoine tout en gardant le fun. Les Français ont un rapport à l’économie du même ordre que leur rapport à la musique. On oublie les fondamentaux, les artistes majeurs, on écrit sur les pochettes de disques (une date, un nom), on les raye (il faut de la délicatesse), ils trainent par terre, ne sont pas nettoyés, ou sont utilisés avec un saphir qui ressemble plus à un burin qu’à un diamant. Bref c’est une tradition et un patrimoine qui sont gaspillés dans un pays qui a produit Melmoth, Gainsbourg, Nougaro, Mogwai, Mass Hystéria, Alain Chamfort ou Vitalic. Ecouter du Alkana, Everlast, Rammstein, B52 ou même Benson n’est pas incompatible avec une gestion saine des finances publiques, c’est même recommandé. Les Anglo-Saxons l’on bien compris alors que de notre côté nous fêtons toujours allègrement le bicentenaire de la Révolution, la fin ( ou le transfert) des privilèges, le rasoir de Mr Guillotin et les 25 années de remboursement des Jeux Olympiques d’Albertville. Autant dire la gueule de bois budgétaire permanente depuis 40 ans.

C’est le même principe pour l’économie Française et son suicide annoncé. L’Allemagne présente un budget équilibré en 2012. Obama chante le blues avec classe et les Stones, pendant que la France chante la complainte du déficit et s’étonne du sifflotement de l’exilé fiscal. La balance commerciale allemande est créditrice chaque année depuis 2002 (170 milliards d’Euros) alors que celle de la France est débitrice pour la même période de 70 milliards chaque année. On consomme des biens et services venus de l’étranger mais on ne produit plus et surtout plus en France. L’Italie assoie son économie sur un tissu de 6 millions de PME alors que dans le même temps la France n’en compte que 2 millions. Coluche avait dit en son temps, – rigolez pas c’est avec votre pognon qu’ils font ça -, on pourrait ajouter que quand le bal est fini, il faut payer l’orchestre.

Pas de budget décent pour l’éducation, la police, la Justice et les hôpitaux. Normal, on ne peut pas rembourser la dette et financer la justice sociale dans le même temps.

La musique porte de sortie du réchauffement de la banquise économique Française ? Pas si farfelu, pourquoi pas mettre un peu de swing dans la morosité ambiante? Un échange entre un Abacus et un Buffalo, c’est un swap de collector. L’arrivée du Led Zep en Janvier 2013 sur www.backtovinyls.fr , en précommande, c’est un préplacement de bloc. Si la demande est trop forte, le préplacement est sur-souscrit et la distribution ne pourra pas satisfaire tout le monde. Un premier album, c’est une introduction en bourse après avoir été une start-up et une entreprise en devenir. Après il faut confirmer, l’actionnaire est exigeant. Un collector de Deep Purple, scellé, jamais joué, en plus d’être une pépite, c’est un emprunt 10 ans avec triple A de rating. Pas de danger de le voir se déprécier. Acheter le dernier Pogues déjà sorti ou attendre d’acheter le prochain Led Zep à venir, un arbitrage taux long taux courts, tout est question de moyens et de stratégie. On trouve la pédagogie économique ou on peut.

Parler d’économie Keynésienne liquide (en réalité l’ouverture en grand des vannes de la dette), ça fait sérieux alors que parler du financement de la société par la dette, c’est moins vendeur . Allez voir la définition de la nouvelle économie Keynésienne sur Wikipédia et revenez avec un commentaire si vous avez compris. On préfèrerait des cours dispensés par John Lord, immense pilier disparu du légendaire Deep Purple, mais aussi grand frustré de la musique symphonique, son premier dada. Moins orienté économie mais bien plus fun.

L’idée même des 35 heures, concept destroy et No Future que ne renieraient pas les Pistols, est l’exemple symbolique du désamour entre la France et l’Economie. Pour avoir éloigné le spectre d’une cassure massive du modèle Français, il n’en est pas moins une aberration. C’est constater le décès du pâtissier (suicidé aux charges sociales) sans chercher son remplaçant. Mangeons les derniers gâteaux tant qu’il en reste, on verra le marché mondial de la ganache plus tard. Les 35 heures, c’est aussi couper un disque vinyl en 2 pour ne pas faire de jaloux. Le disquaire est fermé, coupons le disque en attendant de voir si chacun peux jouer quelque chose avec son bout de galette noire. Le problème c’est que recoller un disque ou une carte de crédit, ça ne marche pas, il faut un exemplaire neuf. La mélodie du modèle Français et sa partition sont donc à réinventer en attendant un chef d’Orchestre sérieux.

Les DJ Français l’ont bien compris. Pas de 35 heures, le mix Français s’exporte comme l’industrie du luxe, se vend à l’étranger et truste les premières places depuis Laurent Garnier. C’est pourtant un milieu ultra-concurrentiel et ultra internationalisé. Toujours pas vu le rapport à la musique? Si le DJ aux platines est mauvais, il ne faut pas s’étonner que les danseurs désertent le bal. A ne pas vouloir faire cette révolution culturelle pourtant essentielle le risque est de voir le patron de la salle de bal changer en 2017, avec une programmation musicale très différente. Les oreilles du Moujik et de ses morses déjà égratignées par la comparaison constante entre musique et économie de cet article n’auront qu’à bien se tenir.

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