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L’art de la vulgarisation scientifique

C’est bien connu, un communicant doit s’adapter à son public. Et quand celui-ci n’a pas le même niveau de connaissances que lui, il doit vulgariser. Le célèbre et regretté généticien français Albert Jacquard est l’auteur d’une formule très amusante à ce sujet : C’est un défaut français de dire «Personne ne me comprend donc je suis plus intelligent que les autres.» Je crois qu’au contraire il faut dire : «Si personne ne me comprend, c’est que je me suis mal exprimé.»

Vulgariser, c’est-à-dire rendre simples des notions complexes, est cependant un exercice difficile. Parce qu’il demande de prendre du recul par rapport à sa discipline. Et parce qu’évaluer le niveau de connaissances de son public n’est pas aisé. Jusqu'où aller dans la simplification ?

Au travers de nos expériences de formation à la communication scientifique et technique, chez Agent Majeur, nous constatons que rares sont les communicants qui vulgarisent trop. En général, ils ne réalisent pas à quel point leur sujet d’expertise est loin de leur public. A l’oral, le résultat pourra se lire sur les yeux égarés – voire endormis – de son auditoire. A l’écrit, les rapports et autre notes trop techniques finiront dans une corbeille à papier.

Puisque chacun d’entre nous écrit pour être lu et parle pour être écouté, je vous propose de découvrir comment vulgariser. Plusieurs outils sont à votre disposition. Dans cet article, nous nous intéresserons à trois d’entre eux :

1) Replacer votre travail dans son contexte

Il est intéressant de placer votre travail dans un contexte plus global : enjeux scientifiques, sociaux, économiques, voire culturels. Prenons un exemple dans le domaine médical. Un chercheur a réalisé une prothèse avec capteurs électroniques intégrés. Son innovation permet au patient de recueillir lui-même, depuis son domicile, des données sur l’état de sa prothèse. Le chercheur, afin de nous aider à mieux comprendre la portée de son innovation, aura intérêt à nous indiquer combien de patients peuvent être concernés chaque année ou quelles économies ce dispositif pourra permettre de réaliser sur le budget de la Sécurité Sociale.

2) Faire un lien entre votre discipline et votre public

Expliquez à quoi votre travail peut servir à votre auditoire, quelles applications il pourra avoir dans son quotidien, demain ou dans 10 ans. Imaginons que vous ayez à faire un discours sur la sécurité des données informatiques devant un public d’étudiants néophytes. Vous pourriez commencer votre intervention en leur demandant : « Qui, parmi vous, utilise Facebook ? ». Laissez-leur le temps de lever la main puis enchaînez : « Qui réalise parfois des achats sur Internet ? ». Deuxième temps de silence pour les laisser s’exprimer. Votre pari est gagné : ils se sentent désormais concernés par votre sujet. Ils sont prêts à vous écouter avec attention.

3) Manier analogies et métaphores

L’idée ici est de rapprocher un terme simple d’un terme plus complexe pour faciliter sa compréhension. Prenons cette analogie d’un célèbre physicien, Otto Frisch : « Si un atome était agrandi jusqu'à la taille d’un bus, le noyau serait comme le point sur ce i ». C’est une image facile à comprendre et à visualiser.

Maintenant, c’est à vous de jouer. Appliquez ces outils à votre propre sujet d’expertise et voyez comment votre public réagit.

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En savoir plus sur la formation Vulgariser au bon niveau

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