effet larsen

Comprendre, maîtriser et éviter l’effet « Larsen »

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L’effet « Larsen » est un effet de résonance par rétroaction acoustique découvert par le physicien Danois S.A. Larsen lui même. On le sait tous, cet effet se produit lorsqu’on approche un micro trop près de l’enceinte de sonorisation à laquelle il est relié. Un bruit aigu insoutenable se produit alors.  Mais que se passe t-il vraiment ? Y a t-il un moyen de limiter voire supprimer cet effet ?

Initialement, une onde sonore captée par un micro est amplifiée et transmise à l’enceinte de sonorisation qui reproduit cette onde, qui est alors recaptée par le micro, réamplifiée, retransmise, reproduite à nouveau et ainsi de suite jusqu’à la limite propre à chaque composant. On ne le sait pas toujours mais un effet Larsen ne produit pas toujours un bruit aigu. Il y a des Larsen graves et aussi des Larsen médium. Il faut savoir que chaque composant va intervenir et personnaliser l’onde produite. Le micro déjà, il a ses caractéristiques propres. Le signal électrique qu’il transmet ne décrit pas parfaitement l’onde sonore captée. Vient ensuite l’ampli de sonorisation. Même le meilleur ampli sono va modifier légèrement ce signal. Il en va de même pour l’enceinte sono (telle qu’on peut en trouver sur http://www.sonopourtous.fr/) qui a des caractéristiques bien à elle. Résultat, l’onde captée par le micro est déjà différente de l’onde reproduite par l’enceinte de sonorisation. Cette onde va ensuite se propager dans la salle dont chaque éléments (murs, sol, chaises, tables etc) va renvoyer un écho totalement différent. La somme de ces échos représente une onde complexe dont certaines fréquences seront plus accentuées que d’autres. Tout cela sera recapté par le micro, réamplifié etc.. On voit donc que l’onde de Larsen est unique à chaque configuration car elle dépend des éléments de sonorisation mais aussi des éléments de la salle.

Comment éviter l’effet Larsen ?

Le choix du matériel est très important. Déjà, d’une manière générale, le matériel haut de gamme sera moins accrocheur de Larsen que les autres. En effet, les grandes marques prennent ce problème en considération en investissant dans des bureaux d’études dont les chercheurs arrivent à trouver des solutions d’optimisation. Dans sa conception et dans sa fabrication, le matériel de marque est donc optimisé pour moins accrocher le Larsen. Ce dernier est composé d’une chaîne « captage » + « Reproduction ». Pour le minimiser, le mieux est d’éviter que le « captage » soit directement dans l’axe de la « Reproduction ». Pour cela, deux choses à respecter: mettre les micros derrière les enceintes et utiliser des micros et des enceintes à angles de captation/diffusion serré. Eh oui ! Chaque micro et chaque enceinte sono possède un angle de captation ou de diffusion. Pour les micros on appelle ç ala directivité qui se décline en omnidirectionnelle, bi-directionnelle, cardioïde ou supercardioïde, respectueusement d’un angle large à un angle serré. Plus la directivité est fine (angle serré), plus le micro aura tendance à capter les ondes venant directement dans son axe et à ignorer les autres. Il en va de même pour les enceintes de sonorisation. Plus leur angle de diffusion est serré, moins l’effet Larsen sera alimenté par des ondes venant d’echo ou directement des enceintes. On trouve des exemples d’enceinte avec un angle de diffusion serré sur le site http://www.sonopourtous.fr/ rubrique « enceintes de sonorisation ».

Il y a donc la disposition, le choix du matériel et il y a aussi des petits appareils appelés « Anti Larsen ». Le plus simple est l’équaliseur. En effet, nous avons dit que l’onde Larsen est unique à chaque installation. Du coup, en plaçant un équaliseur dans la chaîne de reproduction sonore, il est possible d’isoler cette onde et de la diminuer. Il suffit initialement de provoquer un léger Larsen en montant le volume de la table de mixage et des enceintes, puis de baisser un à un chacun des curseurs de l’équaliseur jusqu’à ce que le Larsen diminue. Et le tout est joué ! Autre solution: le véritable Anti Larsen qui numérise le signal en temps réél, le décompose en un ensemble d’ondes sinuosidales  « de base » composant le signal complexe et détecte l »Onde qui pose problème. cette onde est retirée du signal numérique et ce dernier est reconverti en analogique sans Larsen. L’inconvénient est que ce processus prend du temps et il s’opère généralement un temps de latence de quelques centaines de millisecondes.