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Photo : privilégier le matériel ou les logiciels?

Photo : Privilégier le matériel ou les logiciels?

Photographe depuis plus de 40 ans – avant et depuis l'arrivée de la photographie numérique – la technologie actuelle ne cesse de m'étonner par la qualité et la puissance du matériel proposé par les fabricants de boîtiers, d'objectifs et les logiciels des différents éditeurs.
La valse des nouveautés, des mises à jour, me laisse néanmoins perplexe sur le bien fondé de cette surenchère continue et j'aimerais vous faire profiter de quelques réflexions que je me fais lors de mes investissements.

Tous les photographes n'ont pas les mêmes besoins, distinguons grossièrement deux grandes familles :

1) « Le baroudeur » : vous faites de la photo en extérieur, de sport ou de la prise de vue animalière extrême, vous souhaitez obtenir un résultat rapide, documentaire, le matériel doit être solide, réactif, les « cailloux » lumineux, bref, il va falloir « casquer » pour les boîtiers et objectifs! En général vous réglerez le logiciel interne de l'appareil pour obtenir des « jpeg » prêts à l'exploitation et un logiciel de catalogage pour classer vos photos et effectuer quelques corrections basiques vous suffit.
Les logiciels « propriétaires » des fabricants doivent en général vous apporter le service nécessaire, sinon vous avez surement acquis « Lightroom » ou similaire qui vous fera ça très très bien pour environ 130€ actuellement.
Dans votre cas, vous l'avez compris, pas beaucoup d'économies à espérer sur le matos…

2) Vous faites du portrait, des cérémonies, de la photo de personnages, de la nature morte, du paysage, de l'architecture, etc. Vous avez des besoins similaires aux miens pour 98% de mon travail ; voici comment je gère ma politique d'investissement :

a) Le matériel –
Je ne me précipite jamais sur le dernier modèle de boitier dès sa sortie, j'attends quelques mois, lorsque le prix à chuté de 10% à 20% et je saute un modèle sur 2, ainsi j'attends le Canon 5dmkIV pour remplacer mon 5dmkII.
Pour les objectifs, je privilégie les focales fixes, souvent remarquablement calculées, lumineuses, légères en poids comme en prix et je zoome avec les pieds;)
Par exemple, deux merveilles chez Canon ignorées de beaucoup de confrères et néanmoins copains : le EF 50/1,8 à moins de 100€ ou le « pancake » EF 40/2,8 aux alentours de 170€ – Tous les deux au piqué époustouflant! Je vous parle de la marque que j'utilise mais on peut trouver bien sûr des équivalences chez les autres fabricants et chez les indépendants compatibles ;
Ainsi j'ai eu besoin d'un ultra grand angle pour un travail d'architecture et la demande étant trop exceptionnelle pour acquérir le canon 14mm f/2,8 à 1800€ que je n'aurais jamais amorti; j'ai fait un tour d'horizon sur les blogs photos pour avoir des avis sur le Samyang 14mm f/2,8 à 350€ – pas de couplage des diaphragmes, mise au point manuelle et grosse déformation en moustaches mais super piqué dès que l'on ferme de 2 diaphs! – Pour un travail sur trépied avec mise au point en LiveView, c'est parfait, à condition…

b)…a condition d'utiliser les ressources logicielles que l'on peut trouver sur internet : avec 20€ (25$) pour le téléchargement de Ptlens, les déformations de cet ultra grand angle sont parfaitement corrigées : un objectif qui me revient à 350 + 20 = 370€ versus 1800€.

Pour mon activité courante, j'utilise Adobe Lightroom pour gérer les fichiers raw (car vous travaillez en raw, n'est-ce pas!) et chaque mise à jour apporte une significative amélioration dans le dé-matriçage des bruts de capture. Pour preuve, lorsque je retraite de vieux fichiers sortis de mes premiers boîtiers numériques (Kodak DCS par ex.) je redécouvre ces images, tant le gain est évident.
Pour ne pas se cantonner à un seul éditeur, je vous signale également d'autres dérawtiseurs très performants : DxO, CaptureOne, CanonDPP, Nikon NX, Bibble…

En résumé, si j'attends avant d'acheter un nouveau boitier, je privilégie les mises à jour et actualise immédiatement les versions logiciels, j'améliore ainsi à peu de frais mon matériel en corrigeant mieux les images des boîtiers et les défauts des objectifs.
J'essaye aussi beaucoup et parfois utilise professionnellement des pépites d'intelligence numérique comme :
AutopanoPro de Kolor, ViewPoint de DxO, HDR Efex de Nik, etc. qui complètent Lightroom.

La liste n'est pas exhaustive, faites vos découvertes, adoptez et travaillez avec plaisir en exploitant toujours mieux les informations que les capteurs et les objectifs délivrent.

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