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Créer un vrai site internet, mous du genou s’abstenir !

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Le titre est à dessein provocateur. Pour avoir réorienté mon parcours professionnel à 47 ans, l’idée un peu barrée de monter un site Internet de vente de vinyls s’est imposée après une réflexion approfondie d’une année. Avoir 47 ans est un âge charnière et il ne faut pas se tromper.

Il ne sera donc pas question ici d’aborder les problématiques (tracasseries ?) administratives, le choix du statut d’entrepreneur, ou les problématiques de logistiques après-vente, on se limitera à la partie Internet, support de développement de l’activité. Tout part donc d’un concept, évidemment « LE » concept que personne n’a encore mis en place, celui qui va faire que notre site va devenir incontournable. C’est l’énergie du débutant, l’envie d’entreprendre et d’innover. Cette innocence qui est le moteur de la reconversion masque en fait l’amateurisme et le manque de préparation, l’absolue inconscience du patron de site internet qui n’a aucune idée de ce qui l’attend. Mais c’est aussi ce qui fait le charme d’une telle aventure.

Il y a trois principales étapes pour monter son propre site. Faire un tour des options techniques, choisir un prestataire, lancer et faire vivre le site. Ces trois étapes sont essentielles, elles déterminent la suite des évènements.

Dans le cas de notre site www.backtovinyls.fr , faire le tour du marché a été très rapide. Les sites déjà construits ou modulables à 1 euro sont très chouettes pour une agence immobilière, un avocat, un restaurant mais ne permettent pas de mettre en ligne un gros catalogue, ne permettent pas une comptabilité, un export de catalogue vers de plus gros sites et n’avaient pas l’offre internationale multidevise nécessaire à un site de vente de disque vinyls Pan-Européen comme peut l’être www.backtovinyls.fr . Ces mêmes prestataires proposent d’ailleurs une autre gamme de sites plus professionnels, à un prix très supérieur. Il nous a donc fallu trouver un développeur free-lance (pages jaunes ou Internet) parce que les agences spécialisées offrent des prestations à 15000 euros de base. C’est cher, mais c’est un arbitrage. Soit ils font tout le boulot pour vous (et cela a un prix) soit vous le faites. C’est moins cher mais il faut du temps, de l’énergie et la motivation …….

Là aussi parcours du combattant. Pour avoir travaillé sur des systèmes de Finance internationale complexes en France ou à l’étranger, l’idée de complexité à propos d’un site internet de vente en ligne de disques vinyls ne m’effrayait pas vraiment. Erreur d’appréciation. Il faut avoir un lien fort avec le développeur, trouver un hébergeur sérieux, blinder le contrat de développement, définir le timing de mise en production, comprendre le fonctionnement d’un site et le relationnel avec l’hébergeur. Tout définir champ par champ, le look du site : pas d’ami désigner/graphiste ? A vous la création des images à mettre en place, du logo (Jpeg /GIF/Png). Les modules sont tous à paramétrer : vente, gestion, catégories de produit, place des images, taille des images, traductions, tout tester avant finalisation du développement, définir une campagne de test et donc disposer d’un environnement de test. Et même après une campagne de test intense, vous découvrez encore des options non paramétrées 2 heures avant le lancement. Le module de paiement est-il vraiment raccordé à la banque ?

Votre développeur vous a accompagné correctement, le site est en place au bout de trois mois ! Pas le temps de souffler. Reste l’étape finale du processus, faire vivre le catalogue et le site. C’est finalement la partie la plus rude. Pour rentrer un catalogue de disques vinyls sur un tel site, on interface une database externe, manuellement !!!! pour une grande partie des références sans code barre avant les années 80. Mais même avec un code barre, il faut initialiser la référence, soit 20 champs minimum, pour un catalogue de 4000 titres , 20 nouveautés par jour……

Pour vendre le dernier Neil Young à des clients sur Dublin, il faut ouvrir la place de marché Dublin, avec le transporteur et les frais de ports associée à l’Irlande. Potentiellement donc 30 pays à ouvrir si le moteur transport de votre site n’est pas flexible et que vous travaillez au-delà de la France.

Le site, il faut le faire connaitre. La journée va donc se répartir entre l’alimentation du catalogue et le référencement (la mise en avant commerciale) du site, c’est-à-dire entre 7 heures du matin et 23 heures le soir. Backlinks, balise, ancrage, SEO, référencement naturel, Url, moteur de recherche, community management, c’est le nouveau langage à employer 20 heures sur 24. Faire indexer le site par les gros moteurs classiques est la première étape (l’hébergeur offre cette fonction). Ça prend du temps, il faut être patient. Mais pour by-passer ce temps d’attente, il faut évidemment faire le tour des sites gratuits de référencement, ouvrir une page Facebook, un lien Linkedin, Twitter, un blog , tout ce qui permet de faire connaitre le site positivement, après de vos amis, des amis de vos amis, de vos anciens collègues etc.

On peut aussi choisir un ou deux prestataires payant (15/20 euros) pour accélérer le processus. On a enfin le choix de faire rentrer des liens (backlinks) sur son site ; un visiteur peut ainsi cliquer sur le lien pour être redirigé vers un partenaire. C’est un choix éditorial que nous avons laissé de côté chez www.backtovinyls.fr pour laisser notre site propre, sans pollution. Le référencement est plus long mais ça donne d’avantage de lisibilité pour le client.

Enfin, en marge du référencement (dont le livre de chevet est « Optimiser son référencement pour les nuls ») démarre le job de l’entrepreneur. Mailings, recherche de clients, participation aux salons professionnels (www.backtovinyls.fr est présent aux gros salons Européens ou en France) voir les magasins physiques, participer aux grosses sorties de disque (Neil Young, Ac/Dc, Pogues pour 2012, Led Zep pour 2013) être présent partout, tout le temps. Et vendre (la bonne offre au bon prix). Le site est beau, l’offre fournie, mais si vous n’avez pas de visite transformée en vente, si le site n’est pas connu ou visible, les deux premières étapes et la dépense d’énergie associée n’auront pas servis à grand-chose. La dernière étape est essentielle.

Monter son propre site internet, une boutique en ligne ou un site de vente, ce n’est donc pas monter une page Facebook. Le E-commerce bien que dématérialisé reste la somme de fonctions bien réelles : travail, motivation, esprit d’entreprise et sens du client : à l’instar de boutiques traditionnelles, de centre-ville ou de centre commercial.

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