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Petits conseils pour la copie -prépa concours inp – suite

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Après avoir vu « se questionner » et les 2 premiers paragraphes de « préparer sa copie », SUITE de la méthode :

c) Poser ses croquis devant soi, non comme plan de montage mais comme aide-mémoire.

d) Effectuer une mise au carreau, c'est-à-dire un cadrage de repères visuels, si du moins l’on dispose d’un document le permettant (photo papier de l’œuvre). Dans le cas contraire, l’un des croquis préalablement effectué, le plus poussé, peut servir pour tracer vos repères. Il convient d’ajouter ici que l’étudiant habitué au croquis, c'est-à-dire celui qui a régulièrement entraîné son œil au dessin à vue n’a aucun mal à réussir cette étape et vérifier sans faille ses mesures de représentation.

La mise aux carreaux est ici pratiquée sur un tirage papier imprimante de 80 grammes, ce qui n'est hélas pas toujours possible en condition de concours. La qualité de croquis / l'éducation de l'oeil du candidat, sa gestuelle au crayon pour vérifier ses directions (impossible au fil à plomb, celui-ci ne pouvant suivre les diagonales et horizontales) le permet par contre à partir d'un croquis poussé.

– Monter la copie :

a) Avec un fusain H – demi-sec – il convient de tracer la mise au carreau sur la toile. Constitué de charbon et non de graphite ou de houille, votre fusain est un amas de pigments noir, peu gras, qu’un un simple coup de plumeau ou de chiffon frappé suffit à quasiment effacer. D’autre part, son pouvoir colorant quasi inexistant ne risque pas de ternir par mélange les couleurs à l’huile ou autre que l’on posera ensuite dessus.

b) A partir de couleurs acryliques (eh oui !), déposez des jus colorés qui vont simuler les principales masses colorées. Ces jus, constitués de 80% d’eau pour 20% de peinture vinylique – et qui seront secs en moins de 20mn contre plusieurs heures si vous les faisiez à l’huile – permettent une première correction visuelle des dimensions des masses. Point positif du jus acrylique (corps maigre), celui-ci sépare l’imperméabilisant (corps gras) et la peinture à l’huile (corps particulièrement gras !). Vous serez alors surpris de la rapidité de séchage de vos couches huileuses !

Gain de temps… Ces travaux préparatoires vous auront généralement pris 8 heures. Mais un constat prévaut à l’acte de copier :

. Vos proportions dessinées sont bonnes,

. Vous avez créé un confortable visuel entre votre original et votre future copie,

. Vous pouvez passer au travail de copie aux huiles.

– Copier :

a) Commencez par monter l’ensemble des fonds – qui ont ici la qualité d’être sur une même tonalité, notamment dans les toniques et les médiantes.

. brun noir de fond / du miroir / de la chevelure / du visage.

. brun noir + rouge de la manche.

. terre sienne de la chevelure, terre sienne + ocres du bâtit du miroir.

. carnation (blanc/rouge/jaune/terre sienne) de la peau.

. blanc + terre d’ombre + bleu de la chemise.

b) Peignez toujours des fonds vers les avants plans. Tout artiste classique travaillait généralement ainsi afin qu’aucune touche des masses colorées d’arrière-plan ne vienne par inadvertance mordre sur une masse d’avant plan. Peignez donc les masses générales, hors détails. Ceux-ci viendront après, comme on attend que le gâteau soit apte à recevoir la cerise dessus.

. empâtez le bâtit du miroir, la carnation (excepté les mains).

. empâtez les décos de la manche avec un brossage à sec.

. empâtez la chemise puis la chevelure.

. peignez les mains, puis terminez les détails du visage.

c) Organisez également votre acte en respectant la nature de la peinture classique à l’huile, à savoir qu’une teinte sombre est toujours moins empâtée qu’une teinte claire. Ainsi, le chemisier de notre jeune fille est forcément plus empâté que le miroir, ou que le fond. L’artiste a peint en exprimant les matières ; vous devez faire de même. Ce qui ne s’improvise guère ! Rappelez-vous que copier revient à redécouvrir par soi-même toute la grammaire de la peinture : comment exprimer une peau vivante, un verre transparent, une fleur humide, un fer tranchant. Et pour cela il ne suffit pas toujours de déposer la bonne couleur sur la toile…

Enfin, deux petits conseils utiles (à mon avis) :

– Respectez les passages colorés à bords francs ou fondus. Pour fondre, déposez les deux couleurs en bords francs puis tirez entre la bordure une brosse douce, propre et sèche. Ayez une gestuelle lente, sans à coup, en dosant la pression de votre main – donc de votre outil – sur la peinture. Pour ma part, j’inspire, je bloque ma respiration à l’instant de poser la brosse sur la bordure puis j’expire en en suivant le tracé. Je répète ce geste le nombre de fois nécessaire. C’est moins la qualité de la brosse que le poids de ma main sur celle-ci qui fera la réussite du fondu.

– Si vous ne maîtrisez pas parfaitement l’opération de glacis, ou si vous ignorez si l’artiste en a fait pour l’œuvre à copier, évitez d’en faire ! Notamment lors de votre épreuve de concours. Le glacis est une suite de minces couches transparentes (la peinture est beaucoup plus constituée de liant et/ou de colle que de pigments dont la faible densité ne permet alors pas d’obtenir une pâte couvrante) mais le temps de séchage est proportionnel au nombre de couches ! Leur adjoindre un siccatif peut être judicieux pour accélérer leur séchage, mais d’encore plus contribuer à diluer l’effet couvrant des pigments cette adjonction mal maîtrisée risque de faire « glisser » les couches les unes sur les autres. Vous encourez une « noyade » de vos couches.

J’ajoute enfin que toute essence brûle un pigment.

Le détail copié, cinq jours après son début.

Si cette approche de cours vous a intéressée, m’en informer, j’en ai d’autres sur le dessin au trait, le nu… koronin@infonie.fr

Par PhMorin professeur à l’atelier koronin

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