dmoz Mieux affronter les drames de la vie ? Réagir pour ne pas seulement subir… - Dmoz.fr | Actualité insolite
Aller au contenu

Mieux affronter les drames de la vie ? Réagir pour ne pas seulement subir…

  • par

Extrait de l'ouvrage disponible en librairie et sur Internet : “Solutions pour se construire un moral gagnant” publié par les auteurs de cet article, Jean-Marc GANDY et Françoise FAURE. Editions Afnor (mai 2011). Des informations complémentaires sont données sur le site www.moral-gagnant-solutions.com

“Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts” Friedrich Nietzsche (philosophe)

“I will survive” Gloria Gaynord (chanteuse Disco)

Résumé : nous ne pouvons malheureusement pas échapper à un certain nombre de drames qui frappent notre vie. La plus grande modestie reste de mise. Aucune philosophie au monde n'a de solutions magiques. En revanche nous pouvons apprendre à surmonter ces drames mieux et un peu plus vite…

S'en sortir malgré tout ?

De si nombreux petits riens nous “pourrissent la vie”. Alors que dire quand survient ce que l'on peut qualifier de vrais “drames de la vie” ?

Face au décès d'un proche, face à la mort totalement injuste d'un enfant; face à la maladie grave, face à la séparation d'un couple, et même face à un
licenciement, aucune solution miracle ne peut exister. Aucune sagesse au monde, aucune religion ou croyance ne peut apporter la solution. La modestie doit être évidemment de mise : il ne sera pas possible d'éviter la souffrance, les angoisses, hélas parfois la dépression. Nous n'aurons donc surtout pas la prétention d'apporter à notre tour une solution. En revanche, il n'est pas inutile de comprendre comment font les personnes qui, après avoir été abattues par le drame, s'en sortent plus rapidement que la moyenne. Ces personnes qui parviennent, contre vents et marées à redresser la tête auraient-elles, une capacité innée, hors norme, à surmonter les évènements ? Les psychologues parlent de “résilience”, une force intérieure qui nous aide à relever la tête et à nous reconstruire.

Certains sortent détruits par un drame de la vie alors que d'autres s'en relèvent plus forts qu'avant.

Mais attention, rien n'est joué d'avance. Une personne que l'on imaginait fragile peut faire preuve d'une capacité remarquable à s'en sortir. Telle autre
personne qui paraissait indestructible peut s'effondrer suite à un évènement que l'entourage aurait pourtant jugé plus “mineur”, comme la perte de son emploi.…

Alors, justement, comment réagissent les personnes qui relèvent assez vite et durablement la tête ? Existe-t-il un secret expliquant ce que l'on appelle “résilience” ?

L'acceptation difficile de la réalité des faits…

Tout d'abord ces personnes ne cherchent surtout pas à nier l'évènement mais, au contraire elles acceptent sans doute un peu plus vite l'inéluctable, le
changement irrémédiable. L'attitude habituelle et normale est de plus ou moins nier une partie de la réalité, c'est-à-dire l'impossibilité totale d'un retour en arrière. Nier la réalité est aussi une attitude d'autoprotection dans le but de moins souffrir. En réalité la souffrance pourra être un peu atténuée sur l'instant mais au profit d'une souffrance que l'on trainera ensuite beaucoup plus longtemps et qui pourra nous empêcher de “rebondir”
suffisamment. Les personnes qui réagissent le mieux sont souvent celles qui admettent le plus lucidement ces changements irrémédiables. La première chose importante est donc de comprendre cet aspect irrémédiable des évènements : cela s'est passé, aucune force au monde ne permettra de remonter l'horloge du temps. Nous ne retrouverons jamais (du moins sur cette Terre, pour ceux qui sont croyants), les êtres chers disparus. A un degré en apparence moins dramatique, nous ne retrouverons jamais non plus l'emploi que nous avons perdu. Les spécialistes en psychologie parlent d'effet de deuil (et pas seulement dans le cas d'un décès…). Tant que le deuil n'est pas fait, il est difficile d'évoluer vers de nouveaux horizons.

L'effet de deuil prend incontestablement du temps et il est impossible de court-circuiter cette phase. En effet, cela reviendrait à ne pas admettre ce qui s'est passé. La sagesse populaire l'affirme : le temps qui passe finit toujours par apaiser les douleurs, même les plus vives.

Cependant, certaines personnes sont capables de renforcer cette sensation du temps qui passe et qui guérit. Un peu comme si l'on s'éloignait du drame en marchant. En accélérant son pas, on mettra plus rapidement de la distance avec les évènements. Comment accélérer cette impression d'écoulement du temps, d'éloignement par rapport à l'instant du drame ? Les témoignages convergent tous : après un temps inévitable et normal d'abattement et d'inaction il faut rapidement remettre en douceur la machine en route, s'occuper à nouveau, reprendre ses activités. Au début cela revient à se forcer la main. Abattu par les évènements, le plus souvent, nous n'avons aucune envie de bouger, de voir du monde. Pourtant nous devrons à tout prix et résolument nous placer dans l'action. Soyons clairs : il ne s'agit absolument pas de s'étourdir dans un tourbillon artificiel qui nous empêcherait de penser à ce qui nous est arrivé. Il ne s'agit surtout pas de tenter de jouer une mauvaise comédie où l'on se donnerait une image artificielle de battant.

Bien au contraire, il s'agit de s'occuper suffisamment pour sentir que nous reprenons notre marche, que nous allons de l'avant. A titre professionnel ou
personnel, il faut donc s'occuper, prendre des initiatives. L'action mesurée, réfléchie est donc l'un des meilleurs remèdes face aux drames de la vie. Mais
l'effort à faire est bien d'abord d'oser se jeter à l'eau, alors que celle-ci est froide et que l'on n'a pas vraiment envie de se baigner… Bien entendu, il faut accepter de se faire aider, y compris médicalement. Il n'y a aucune fausse honte à avoir. Ce qui compte, c'est de pouvoir s'en sortir le mieux possible.

Une recette pratique pour accélérer l'impression du temps qui passe…

Cette recette pratique est souvent relatée par les personnes qui ont surmonté un drame dans les “meilleures” conditions imaginables. Ces personnes ont multiplié les petits déplacements de quelques jours chez des amis, en famille ou même seules. Pas forcément besoin de partir à l'autre bout du monde. Ces déplacements, qui entrainent un changement de cadre de vie, peuvent contribuer fortement à faire en sorte que les évènements traumatisants s'éloignent plus vite. En clair le temps s'est écoulé plus rapidement que si l'on était resté dans son coin. Ces déplacements agissent comme une multitude de jalons qui s'interposent entre le drame vécu et l'instant présent. Lorsque l'on se retourne, nous ressentons alors l'impression d'avoir fait du chemin. Donc, oui, chacun d'entre-nous a le pouvoir d'accélérer le passage du temps. Mais répétons-le : il ne s'agit pas d'agir dans l'excès, ni de tomber dans une frénésie d'actions qui ne viserait qu'à masquer les évènements et à éviter d'affronter la dure réalité.

Enfin, un dernier point important à considérer est sa propre capacité à envisager l'avenir, à se dire qu'il y aura un “après”. La vie reprend le dessus et, forcément des évènements plus positifs se produiront. Le proverbe “Après la pluie, le beau temps”, bien que paraissant dérisoire est à profondément intégrer dans notre manière d'être et de penser. Il est vrai que cela est plus facile face à des évènements moins graves que la perte de proches, l'accident ou la maladie, notamment face aux “drames professionnels”.

Les “drames professionnels” : nous en servir pour un nouveau départ !

Vivre un “drame professionnel” comme la perte de notre emploi sera toujours pénible à vivre mais, à terme, cette situation pourra se révéler bénéfique. Il est fréquent que des salariés licenciés, rencontrés quelques années après estiment que leur licenciement s'est finalement révélé une excellente opportunité d'évoluer vers autre chose. Certains en auront profité pour trouver un travail plus intéressant ou pour mettre à profit un vieux rêve tel que, par exemple, lancer son entreprise…

Mais pour que cela fonctionne correctement, il nous faut là encore suivre un certain cheminement de pensée, une certaine maturation intellectuelle. Une fois l'évènement passé nous devons accepter de faire le deuil de notre situation précédente. A un moment donné rien ne sert plus de ressasser le passé en boucles sans fin. Impression d'injustice, de trahison, erreurs personnelles éventuellement commises… il faut accepter la réalité : tout retour en arrière, même rêvé, est rigoureusement impossible. Regrets, amertume ou colère, bien que compréhensibles sont des attitudes totalement stériles. Se focaliser sur une possible vengeance est illusoire, ne serait-ce que par le fait que cette vengeance sera le plus souvent impossible. Donc nous sommes dans une phase d'acceptation indispensable si nous souhaitons nous reconstruire.

Tirer les leçons de l'expérience vécue, comme le ferait un observateur extérieur, est important. Il s'agit d'être capable d'analyser le plus objectivement possible la situation : “Là j'ai été bon”, “Là, c'était moins bien”. Tout d'abord parce qu'il y a un effet d'apprentissage. Même dans une situation très désagréable, nous avons le pouvoir d'en tirer profit et de nous “enrichir”. A une condition : considérer que nous allons apprendre quelque chose qui pourra nous être directement utile pour la suite.

En clair, au-delà de l'analyse de ce qui vient de se passer, un licenciement est une occasion extraordinaire (au sens littéral du terme) de faire un point
approfondi. Un accompagnement personnel par une tierce personne, consultant ou coach, peut nous aider à faire ce bilan qui va au-delà d'un traditionnel “bilan de compétences”.

Après cette phase d'analyse peut venir la phase des projets. Petit à petit nous retrouvons notre équilibre mental et un enthousiasme parfois disparu depuis de longues années. L'existence reprend alors du sens…

En conclusion, écoutons ce que nous disent deux personnages devenus des célébrités :

– Dennis Conner, quadruple vainqueur de la Coupe de l’America (voile) mais qui a aussi été personnellement confronté à des drames et à des échecs : “De nombreux cadres ayant réussi, et que j’ai pu rencontrer, ont eu des hauts et des bas dans leur carrière. Quand cela vous arrive, vous pensez que c’est la pire des choses de votre vie. Mais en regardant en arrière, cela ressemble davantage à un nouveau commencement plutôt qu’à une fin. Parfois, perdre peut être la clé pour ouvrir la voie à des futures victoires. En fait, perdre peut être plus constructif que gagner car cela vous force à grandir ou à renforcer votre démarche pour triompher de l’adversité”. Petite précision : bien entendu, peu importe que l'on soit cadre ou non…

Aimé Jacquet, le médiatique sélectionneur de l'équipe de France de football (vainqueur de la coupe du monde 1998) : “Les plus gros progrès, les meilleures idées, je les ai puisés dans l'échec ! C'est dans la victoire que l'ont fait les plus grosses conneries”.

Que ces quelques réflexions puissent vous aider dans votre vie si vous traversez une passe difficile. Et, si vous n'êtes pas confrontés à de tels drames, surtout, sachez profiter plus intensément de tous les petits bonheurs que nous offre notre quotidien : nous réveiller en bonne santé, pouvoir marcher, courir, bavarder avec nos proches ou nos collègues, regarder un bon film, assister à un beau coucher de soleil…

 

 

-