Les taux de crédits immobiliers baissent de nouveau en mai 2016. Le record de fin 2015 a été battu. Toutefois, les emprunteurs peinent encore à obtenir un prêt immobilier.
Taux de crédits immobiliers : Le record de fin 2015 battu…
Les taux des crédits immobiliers poursuivent leur chute en mai jusqu’à battre le record historique enregistré il y a deux ans. Les prêts sur 15 ans sont actuellement consentis à 1,92 % en moyenne, soit quelque point de moins comparativement au chiffre publié au mois de décembre 2015. En outre, les taux moyens se stabilisent aux alentours de 2,13 % sur 20 ans et 2,44 % sur 25 ans. Et il n’est pas rare que les emprunteurs obtiennent des décotes. Après négociation, la réduction peut aller jusqu’à 0,30 %. Ce qui fait qu’en réalité, les ménages français peuvent s’endetter à 1,60 % sur 15 ans et à moins de 2,80 % sur 20 ans, souligne Ayoub El amrani, président du cabinet de courtier en rachat de crédit EmpruntGO.
Et au regard de la situation actuelle, caractérisée par une forte baisse du nombre de transactions, une nouvelle baisse pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Toutefois, en ce qui concerne l’année 2017, il serait encore très difficile d’avancer une prédiction fiable. Mais s’il arrive que les agences de notation dégradent à nouveau le pays, les crédits immobiliers pourraient devenir encore plus onéreux, conclut Ayoub El amrani.
… mais n’encourage pas les emprunteurs
Mais bien que les conditions soient très avantageuses, paradoxalement, la production bancaire a fondu sur l’ensemble de l’année par rapport à 2014. Dans un contexte de fragilité économique, entre chute du volume de l’emploi et baisse du pouvoir d’achat, les emprunteurs se montrent de plus en plus prudents. Le risque à prendre est gros, reconnaît l’économiste Michel Mouillart, l’incertitude gagne de plus en plus du terrain, expliquant en partie cette situation, poursuit-il.
Pour preuve, la durée moyenne des prêts a connu une forte fluctuation en 2015. Il en est de même pour le montant emprunté. Force est de reconnaître que les ménages ont peur de se retrouver dans une situation de surendettement. Et à cela s’ajoute la suppression du PTZ (Prêt à taux zéro) dans l’ancien qui est intervenue au début il y a quelques années, une décision qui a fait de nombreuses victimes, notamment les emprunteurs modestes. Pour mémoire, ce dispositif était constitutif de l’apport personnel de quelque 260 000 ménages l’année passée. Et pour couronner le tout, les conditions d’octroi de crédits ont été durcies en 2015. Désormais, les banques ne financent que les dossiers les moins risqués. Non seulement l’apport personnel des candidats à l’emprunt a été relevé, mais également, le respect du ratio d’endettement de 33 % est de nouveau de rigueur. Résultat, les primo-accédants sont exclus du marché.
Une baisse des demandes de crédits immobiliers subsiste
L’observatoire Crédit logement a observé sur ce début d'année une importante baisse du crédit immobilier. L’organisme révèle que les crédits se sont contractés de près de 26% en l’espace d’un an.
Voici les raisons qui peuvent expliquer ce net recul :
– Tout d’abord la demande ne cesse de chuter. En effet, le contexte économique ainsi que la forte montée du chômage sont des éléments qui peuvent expliquer cette baisse. A noter que cette baisse touche surtout les primo-accédants. Le PTZ 2016 ne pouvant s’obtenir que sur les logements neufs ou en cours d'achèvement n’incitent pas les jeunes actifs à devenir propriétaire. Enfin, la baisse peut s’expliquer l’approche des élections présidentielles. En effet, les futurs acquéreurs attendent de voir si le prochain gouvernement va mettre en place ou non des mesures permettant un accès facilité à la propriété.
– La deuxième raison est le resserrement des conditions d’octroi du crédit. Les banques sont plus exigeantes (et nous sommes bien placés pour le savoir).
– Les taux arrivent en troisième position des raisons de ce recul. En effet, les taux étant au plus bas depuis quelques mois, ils ne peuvent qu'encouragez les français à franchir le pas.