Hâtez-vous lentement ou comment progresser en course à pied - Dmoz.fr | Actualité insolite
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Hâtez-vous lentement ou comment progresser en course à pied

Tant de gens, simples ouvriers ou directeurs de banques, s'emballent comme des jouvencelles dès qu'ils ont retrouvé l'usage de leurs jambes et de leurs poumons ! L'excès en tout est un défaut, telle blessure soudaine le leur rappellera bientôt. Gardez donc assez de sagesse pour ne pas oublier qu'il y a quelques semaines vous n'étiez qu'un Homo sedentaris. Il faut un certain temps à votre organisme pour mâcher la nouvelle besogne que vous lui imposez, pour digérer littéralement ces longs efforts auxquels il n'était pas habitué. Bref, hâtez-vous lentement, sachez ménager votre monture.

Prévenir c'est guérir : prévenez donc la monotonie qui guette tout nouveau venu à la course à pied qui doit apprendre à courir. Pour cela, d'une part ne courez pas chaque jour la même distance ou durant le même laps de temps. Les progrès seront plus sûrs si vous aurez su alterner parcours longs, courts et moyens. La raison en est qu'après une course plutôt éprouvante il vous faudra 48 à 72 heures pour récupérer complètement.

Une fois par semaine, augmentez la distance, juste pour voir ou vous en êtes ; le samedi ou le dimanche sont l'idéal pour cela. Allez alors jusqu'à deux fois la distance à laquelle vous êtes habitué. Mais pas au-delà. Et les deux jours qui suivent, courez à l'aise mais pas trop longtemps.

Restez loin des blessures

Progressez lentement, régulièrement. Et si vous voulez faire connaissance avec une blessure ou le découragement (en général l'un suit d'ailleurs l'autre), un bon truc : augmentez trop rapidement la distance ou le rythme d'entrainement.

Dites-vous bien aussi, dès que vous pensez au marathon, que vous n'avez besoin que d'une heure d‘entrainement à la course par jour. C'est amplement suffisant, sauf pour les premiers classés. Et chaque semaine, sachez cesser l'entrainement durant une journée, le vendredi par exemple, pour laisser votre organisme recharger ses batteries. Si vous ne tenez pas en place ce jour-là (quel malheur que de ne pas savoir déguster un bon libre, savourer un hobby, ou regarder un excellent film !), alors faites une bonne séance de gymnastique spéciale ou de natation.

Les entraineurs des coureurs d'aujourd'hui commencent à se persuader que cette gymnastique d'assouplissement et d'élongation est presque aussi importante, à longue échéance, que la course elle-même. A la fin de votre heure d'entrainement quotidien, consacrez 10-145 minutes à cette gymnastique, c'est indispensable. Vous préviendrez ainsi de graves ennuis, tels que la sciatique, l'arthrose ou les tendinites.

Extraverti ou introverti ?

Préférez-vous courir le matin ou le soir ? La chose est plus importante que vous ne pourriez le penser. Alors au maximum de ses moyens, un introverti courra de préférence le matin. Au contraire, un extraverti préférera courir le soir, car c'est alors, en fin de journée ou vous vous sentez si souvent des ailes.

Une parenthèse. Ce domaine des rythmes biologiques ou circadiens, peu importe – est encore quasiment inexploré. On sait pourtant que, de même il y a le jour et la nuit, l'été et l'hiver, la jeunesse et la vieillesse, on sait que tout dans notre monde est apogée et périgée, temps de travail et temps de repos, période pleine forme et période de décompression. Au cours de célèbres expériences auxquelles s'est prêté l'éminent spéléologue français Michel Siffre, on a par exemple essayé de déterminer s'il existe un cycle hormonal mensuel chez l'homme. Cela en recherchant une corrélation entre les urines, la poussée de la barbe et la variation du poids et en enregistrant les pulsions. Sans nous y attarder outre mesure, entrouvrons une fenêtre sur cette zone encore nébuleuse. Car il est probable que demain – sinon même aujourd'hui pour ceux qui préparent les futurs champions olympiques – chacun sera tout à fait familiarisé avec ces notions, qu'un coureur de fond a intérêt à ne pas négliger… et à ne pas surestimer !

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