Jade

Il y a jade et… jade : comment s’y reconnaître parmi les différentes qualités de jade

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Il n’existe pas de nomenclature particulière pour distinguer les différentes qualités de jade néphrite : certains vendeurs ajoutent un adjectif (très belle qualité, qualité moyenne, etc.) ou une lettre ou plusieurs lettres (A, AA, AAA) pour évaluer la qualité de leur produit mais il n’y a pas de consensus parmi les professionnels comme pour le jade jadéite.

En effet, le jade jadéite est soumis à des règles bien précises, la qualité (appelée dans le monde gemmologique « type ») étant associée à une lettre qui indique clairement si le jade est naturel ou a subi des traitements divers.
Dans un monde idéal, toute jadéite devrait être vendue accompagnée de la mention de sa qualité ou type. Dans la réalité, un nombre infime de vendeurs est capable de donner la qualité du jade proposé, soit par ignorance (dans la majorité des cas, les vendeurs ne connaissent pas le produit qu’ils vendent), soit pour tromper le client.

Jade (jadéite) de type A : jadéite naturelle, non traitée. Seule la cire d’abeille est utilisée (depuis des siècles) pour remplir les microfissures en surface de la pierre.

jade A

Le jade teint existe déjà depuis des décennies, mais c’est seulement au début des années 1980 qu’une nouvelle sorte de jade est apparue sur les marchés d’Asie de l’Est. Ce matériau, de couleur claire et lumineuse, présentait une bonne translucidité. A l’observation au microscope, l’apparence était celle d’une « toile d’araignée ». Les prix étaient raisonnables. Cette époque marque le début du jade de type B, qui continue d’être le jade le plus commun parmi le marché du jade traité.

jade B

Jade B : jadéite blanchie à l’acide puis imprégnée de résine polymère. L’acide enlève les taches et unifie la couleur du jade.

Jade C : jadéite blanchie à l’acide, teinte et imprégnée de résine polymère. Cette jadéite est une jadéite de type B teinte.

Jade D : jadéite teinte. L’existence de ce type de jadéite est presque toujours préexistante à celui de la jadéite B et C, donc à l’utilisation de la résine polymère.

Comment déterminer le type du jade ?

Il est extrêmement difficile de déterminer, même pour un expert, la qualité d’un produit en jade. Les tests gemmologiques standard ne marquent pas de différences probantes (l’indice de réfraction et la densité demeurent inchangés ou ne sont pas assez déterminants). La dureté peut être affectée, mais le test est destructeur.

Si la pierre est calibrée et est lumineuse et translucide, il convient d’être suspicieux d’autant plus que le prix est peu élevé. Ce type de pierre « parfaite » est très rare. Un oeil aguerri pourra voir à la loupe une apparence de toile d’araignée à la surface ou une couleur « flottante » dans la pierre, signes de traitement.

Le plus important est de vous adresser à un vendeur de confiance : s’il est sérieux et honnête, il sait d’où viennent ses produits et en connaît la qualité. Cependant, certains vendeurs se sont approvisionnés chez des fournisseurs qui eux-mêmes ne connaissent pas la provenance exacte de leurs produits, et ainsi l’information erronée se propage de fournisseur à vendeur et de vendeur à consommateur final.

N’oubliez jamais votre bon sens : le jade est cher, même très cher lorsqu’il s’agit d’une qualité supérieure. Dites-vous bien que si le rapport qualité-prix est trop beau pour être vrai, il faut vous poser des questions…

Bien souvent, les bijoux qui ont été vendus comme étant en « jade impérial » (au Cambodge, au Vietnam, en Thaïlande, en Chine… pays qui, rappelons-le, ne sont pas producteurs de jadéite, mais aussi au Myanmar, pays producteur mais grand fournisseur de jadéite traitée) sont quasiment toujours en jade traité dont la valeur est sans aucune mesure avec elle du jade naturel.