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La phytothérapie aujourd’hui

Un champ de découvertes de grandes molécules
  • La phytothérapie dispose d'un arsenal impressionnant de préparations à base de plantes qui ont été utilisées pendant des siècles en Europe et par les médecines traditionnelles de Chine, d'Inde, d'Amérique du Sud et d'Afrique.
  • Un “réservoir” potentiel d'environ 300.000 espèces végétales dont 70% restent à étudier est à la disposition des chercheurs.
  • Les moyens analytiques actuels permettent de s'attaquer à ce gigantesque chantier : les techniques de criblage et quelques tests simples permettent d'analyser des milliers d'espèces végétales et d'identifier les substances actives qu'elles renferment en un temps record
Le potentiel de la phytothérapie
Si la phytothérapie est une activité ancienne, c'est aussi et surtout une pratique actuelle puisque 80% de la population mondiale l'utilise quotidiennement. C'est encore aujourd'hui la forme de médecine la plus répandue à travers le monde.
Malgré des millénaires d'expérience, la phytothérapie n'en est probablement qu'à ses débuts si l'on considère le potentiel dont elle dispose : plus de 800.000 espèces végétales poussent à la surface du globe, on en connaît 250.000, l'OMS a répertorié plus de 22.000 plantes utilisées par les médecines traditionnelles, environ 1.200 plantes sont inscrites à la pharmacopée française alors que quelques centaines seulement sont utilisées couramment.
Le futur
La recherche de nouveaux constituants actifs va se poursuivre. Les efforts vont porter essentiellement sur la détermination la plus précise possible des profils chimiques et pharmacologiques des extraits ou de leurs combinaisons et la rationalisation de leurs effets thérapeutiques.
L'utilisation de la phytothérapie en remplacement ou en association avec des spécialités synthétiques devrait se développer parallèlement à leur capacité à prouver leur efficacité thérapeutique.
La Phytothérapie s'inscrira pleinement dans l'évolution générale de la stratégie médicale en faveur des multi-thérapies (récemment développées pour le SIDA, l'hypertension, etc.) et d'une thérapie “multi-cibles” où l'on s'attaque aussi de manière indirecte aux causes de la maladie.
La préservation du savoir
La phytothérapie se situe actuellement à la charnière entre un savoir empirique transmis et enrichi au fil d'innombrables générations et une connaissance de plus en plus précise du mode d'action des constituants actifs des plantes sur les fonctions biologiques essentielles.
Cependant, le développement des activités humaines (déforestation, pollution, destruction des modes de vie des populations indigènes) a un effet négatif sur la préservation du savoir ancestral concernant l'utilisation des plantes médicinales. Pour éviter la perte définitive de ce savoir, L'OMS et d'autres organismes internationaux se sont engagés dans un recensement des usages traditionnels des plantes, créant ainsi une nouvelle discipline scientifique : l'ethnopharmacologie.
Le but de l'ethnopharmacologie est d'établir une relation entre les savoirs ancestraux et les connaissances scientifiques. Il ne s'agit pas d'un simple recensement des plantes médicinales mais d'effectuer toutes les vérifications expérimentales et scientifiques au laboratoire des propriétés attribuées.
Des moyens insuffisants
Cette prise de conscience n'empêche pas que les moyens mis en oeuvre restent modestes dans le domaine de la recherche et du développement de la phytothérapie comparés à ceux de l'industrie pharmaceutique classique.
La raison en est évidemment simple : qui va financer à coup de millions de dollars ou d'euros des recherches démontrant l'efficacité de la racine de pissenlit pour soigner le foie sachant qu'on ne pourra jamais breveter le pissenlit afin de rentabiliser son investissement ?
UNE APPROCHE GLOBALE
Qu'il s'agisse d'un extrait ou de poudre totale, une préparation à base de plantes contient toujours un très grand nombre de substances. Parmi ces substances, il y a plusieurs constituants actifs mais aussi d'autres constituants susceptibles d'intervenir dans l'activité du produit de phytothérapie. C'est ce caractère “multisubstances” qui fait toute la spécificité de la phytothérapie.
La Synergie
On admet de plus en plus que l’efficacité sur la santé d’une plante provient non seulement de ses constituants actifs mais aussi d’un effet de synergie de ses divers constituants
Exemple Saule et acide salicylique
Un essai clinique récent a montré qu’un extrait d’écorce de saule permettait l’obtention d’un effet analgésique identique à celui de l’aspirine sans procurer d’irritation gastro-intestinale. Dans l’écorce de saule, on considère que le principal constituant responsable de l’activité thérapeutique est la salicine qui libère de l’alcool salicylique qui est ensuite oxydé en acide salicylique.
Le mode d’action de l’aspirine est a priori identique. Cependant, plusieurs éléments distinguent l’action des extraits d’écorce de saule par rapport à l’aspirine :
1 – La faiblesse de la dose d’acide salicylique libéré.
2 – L’apport progressif de l’actif, ce qui explique l’action plus douce et plus prolongée de la plante.
3 – La présence d’autres substances dont le rôle n’est pas négligeable.
4 – Les effets biologiques et physiologiques : Contrairement à l’aspirine, l’écorce de saule n’a pas d’effet d’inhibition de l’enzyme COX-1. Or, il est admis que cette inhibition est à la base d’effets secondaires sur le système digestif.
Ces différences sont bien la preuve d’un mode d’action spécifique du produit de phytothérapie par rapport à un constituant isolé.
Ou bien il y a d’autres substances dans l’écorce de saule qui ont, elles aussi, une action anti-inflammatoire, ou bien ces substances potentialisent l’action de la salicine. C’est ce type de comportement, constaté sur de nombreuses plantes, qui est à l’origine de la notion de synergie.
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