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Les dessinateurs sont-ils obligatoirement des copieurs?

Je me présente, je m'appelle Roy je suis un dessinateur passionné et depuis un an entretient un blog sur cette thématique. Comme tout dessinateur qui gribouille depuis plusieurs années, je me suis posé la question de la légitimité à copier. La plupart des débutants qui se lancent dans cette activité ont le réflexe, non pas de dessiner selon leur imagination mais de prendre une photo qu'ils essaient de reproduire le plus fidèlement possible.

Si vous visitez un petit peu les forums sur l'art, vous allez voir qu'il existe au moins une rubrique consacrée à cette éternelle question « la copie est-elle un art ? » Alors moi je pense que c'est assez difficile d'y répondre (sinon le débat ne perdurerait pas si longtemps dans le temps) mais il y a certainement un « art de la copie ». Celui-ci n'arrive pas dans les premières années mais se développe au fur et à mesure que le dessinateur prend de l'expérience et le plus important, qu'il oriente cette technique de la copie vers un propos artistique. En clair, il faut que le fait de copier ne soit pas une finalité (c'est-à-dire copier pour uniquement « faire du ressemblant ») mais un moyen de matérialiser un propos, une réflexion.

C'est à cette condition que selon moi « la copie » trait pour trait d'une photographie ou d’une quelconque image de film se justifie en tant qu’oeuvre artistique. Je prends comme exemple les artistes tels que Gilles Barbier, qui depuis 1992 reproduis page par page un dictionnaire en utilisant une feuille et un crayon de papier, Robert Longo qui est connu pour ses dessins hyperréalistes au fusain, à la pierre noire et à l'encre ou encore Ernest Pignon Ernest. Ces artistes ont su flirter avec cette idée de la copie, synonyme de « non-art », de « manque de créativité » ou encore de « manque d'inventivité » et rebondir pour créer leur propre manière de s'exprimer tout en ayant l'humilité de reconnaître que sans copie il n'y a pas d'art.

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