Avant, l’avenir c’était mieux.
Désormais, rien n’est plus facile que de réaliser des enregistrements audio, des photos ou des vidéos numériques. Appareil photo, caméscope, téléphones ou plutôt Smartphone, webcam… une multitude d’appareils peuvent enregistrer, filmer et diffuser nos souvenirs et émotions.
Je me rappelle de mon père et nos vacances à la Grande Motte. A la sauce sixties ou seventies caméra Super8 au poing, il arrachait trois minutes de films aux plages non textiles. 180 secondes qui faisaient les bonheurs de tous les jours de l’an familiaux. On dépliait l’écran, introduisait la bobine récalcitrante dans le petit trou, un détrompeur dirait-on aujourd’hui. Dans un ronronnement joyeux, la bobine s’élançait, entrainée par sa courroie dentée, parfois elle reprenait le chemin inverse, se coupait, se ficelait. Il fallait recommencer, recouper le bout avec le coupe-cigare scellé au projecteur. Amorce envolée, dix secondes découpées et perdues, et pendant deux minutes cinquante de bonheur ronronnant, papa était le roi des cinéastes. La nouvelle vague, c’était la plage à papa. Les premiers Paparazzi étaient mignons, les images volées se méritaient. Quel effort pour sauvegarder les images d’une vie qui passe. La valeur ajoutée sentimentale ne se chiffrait pas en octets ou en bit, en fichiers ou en clics, mais en patience et en temps. Tous les dimanches matin, papa sortait colle, colleuse et visionneuse, pendant des heures il coupait, ponçait, raboutait ses petites bandes perforées. Il était fier de dire à tous, j’ai presque deux heures de films ! Mais aujourd’hui, comme mes pairs, j’ai perdu la notion du temps et de l’espace. Dans mon Smartphone, des milliers de photos inutiles mais gratuites, des milliers d’heures de vidéos ridicules mais gratuites et que je peux instantanément envoyer à l’autre bout du monde. Papa ne comprends rien à tout ça, mais lui ne se pose pas de questions, c’était comme ça.
Mais un jour, par manque de place dans nos appareils ou simplement par désir de changement, il faut penser à transférer ces données sur un autre support, et là, mille questions se posent car mille et une options s’offrent à nous. Faisons donc le point sur ces solutions de sauvegarde, mais pas d’illusion, seuls les diamants sont éternels.
Le CD, le DVD ou le Blu-ray.
Médias grand public, peu chers, standardisés et presque faciles d’utilisation, mais une question demeure : Quelle est la durée de vie d'un CD ou d’un DVD ? Si vous effectuez une copie de sauvegarde correctement stockée, sa durée de vie devrait excéder les 20/30 ans. Au delà de ce délai, de toute façon, le lecteur dvd sera dépassé, obsolète et peut-être totalement inusité. Il faudra passer donc à nouveau passer à d'autres supports.
Le PC
– Stocker sur un disque dur d'ordinateur ? Non ! La durée de vie ce ces matériels est inférieure à celle d'un DVD. Usure, chutes, chocs, humidité, virus… et tout est perdu.
Le prestataire
– Stocker sur un nuage (cloud) chez un prestataire ? Non ! Il y a un coût et nul n'est à l'abri d'une défaillance, d’une faillite , d'un accident, d’une destruction, d'une catastrophe naturelle , d'une attaque informatique, d'un problème de légalité ou d'un attentat. Alors chacun chez soi et les octets seront bien gardés.
La clé USB
– Stocker sur des clés USB ? Voilà une très mauvaise idée. N'y pensez même pas ! (fragilité mécanique, pléthore de virus, format des vidéos peu intéressant, lisibilité et taille limitées, pertes fréquentes).
Le disque dur
– Stocker sur un disque dur externe ? Oui, mais en doublon avec vos CD ou DVD.
Le meilleur compromis est donc d’effectuer 2 copies DVD (une pour la lecture et l’utilisation, l’autre conservée dans un boitier à l’abri du soleil et de la chaleur) et une copie supplémentaire sur un disque dur externe. La solution parfaite serait même de conserver un 3ème DVD chez parents ou amis en cas de vol, incendie, inondation, ou invasion extra terrestre.
Tout ceci semble fastidieux, mais ces quelques minutes de travail et ce faible investissement restent votre meilleure garantie. Perdre des années de souvenirs ou de photos lors de la chute malencontreuse d’un disque dur pendant un déménagement serait certainement très contrariant pour la plupart des gens. Si un homme avertit en vaux deux, une sauvegarde réfléchie en vaux trois. Mais quoi qu’il en soit, sachez que les photos papiers de nos ancêtres sont toujours là, parfois jaunies ou abimées, en noir et blanc ou sépia, en Polaroïd ou sous passe partout, mais le charme centenaire et la nostalgie opèrent toujours, alors pensez aussi au tirage papier ou à l’album photo.
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