Cet article s’adresse en priorité aux créateurs d’entreprises, mais aussi aux entreprises existantes qui souhaitent développer leur activité en faisant de la publicité.
L’arrivée des ordinateurs, dans les années quatre-vingt-dix, dans la publicité et les arts graphiques a complètement bouleversé le cours des choses.
Bien qu’il me soit impossible de me passer de mon « PC à la pomme », l’informatique a littéralement tué un bon nombre de professions de la publicité et de l’imprimerie tout comme la photographie numérique a eu la peau de Kodak, mais aussi celle de nombreux photographes !
Avec l’émergence d’Internet, ceux qui ont survécu à cette vague impitoyable sont désormais confrontés à un double péril, celui d’une concurrence débridée sans limite et celui des éditeurs de logiciel qui veulent absolument que tout néophyte puisse devenir un crac, en deux clics et trois mouvements. C’est pourquoi nous voyons fleurir bon nombre de publicités aux qualités douteuses et aux couleurs verdâtres car RVB et CMJN, au final, on s’en fout ! (Mes confrères graphistes comprendront 😉 )
Nous avons la technologie, et cependant nous baignons dans une sorte de médiocrité qui consiste à vouloir tout faire par nous-même…
Alors, il faut le dire, ne devient pas graphiste ou illustrateur qui veut ! Ce métier demande un minimum d’aptitude (certains disent un don), un œil averti, beaucoup d’imagination, une forte créativité et le sens de l’esthétisme. Il en est de même pour le métier de commercial, si vous n’avez pas un certain charisme, un réel pouvoir de persuasion, un moral d’acier et une bonne communication, vous aurez beau faire toutes les écoles de commerce de la terre, la seule chose que vous réussirez à vendre sera un ticket de tombola à votre grand-mère… (Raison pour laquelle je ne suis pas commercial et que j’ai vu défiler, en agence, beaucoup de commerciaux.)
Ceci s’applique à tous les métiers, il faut les qualités requises, la passion pour se surpasser et beaucoup de travail pour réussir…
Côté concurrence, Internet ne nous ménage pas ! Et je mets évidemment tout le monde dans le même sac… Pour vouloir faire de la publicité, il faut d’abord trouver le bon graphiste ! Vous tapez donc graphiste sur un moteur de recherche comme Google (pour ne pas le nommer) et, là s’affiche une liste, très, très, très… longue !
Mais très vite, votre œil est attiré par « graphiste à 10 € de l’heure » !
D’un seul coup, votre cœur se met à battre la chamade, vous transpirez un peu… et vous vous dites : « Je viens de trouver des gens qui travaillent pour si peu ! » Vous pourriez dire aussi « des gens qui travaillent pour rien ! », car après avoir retiré les charges et frais fixes que reste-t-il ?
S’il s’agit d’un graphiste européen, il doit lui rester 5 euros. Pour un graphiste qui se trouve à l’est ou au sud de nos frontières, peut-être 7 euros. Au final, bien assez pour acheter une boîte de Kleenex grand modèle !
Je ne parle même pas des sites, à prix cassés, qui proposent des logotypes au kilo !
Redevenons sérieux…
Aujourd’hui tout part en quenouille, vouloir faire travailler des gens qualifiés à des prix aussi bas, c’est prendre le risque certain qu’à votre tour, tôt ou tard, vous serez soumis à cette même logique. Hormis le côté immoral de la chose, quel degré d’implication, de professionnalisme, de créativité peut-on demander pour 5 € nets ? Ben… pas grand chose ! On est d’accord !
Ne perdons pas votre objectif de vue : VOTRE PUBLICITÉ !
Il faut que le graphisme de votre campagne soit à la hauteur de vos attentes, car au final, que votre pub soit médiocre ou bien réalisée, le prix de l’impression sera le même ! La seule différence, c’est que dans le premier cas votre campagne ne vous rapportera rien, et dans le deuxième cas, votre retour sur investissement reste réalisable !
Cette mise au point faite, comment choisir votre graphiste !
Comparez plusieurs devis de graphistes mais, pitié ne demandez pas d’essais afin de choisir le vainqueur !
À moins, bien sûr, de rémunérer chaque participant.
Cette pratique n’est pas admissible… La création graphique est un travail à part entière.
Tous les artistes ont éprouvé, au moins une fois, ce sentiment amer que leur travail ne justifiait aucune rémunération… C’est bien connu, les artistes vivent d’amour et d’eau fraîche ! Mais en fin de mois, il faut faire bouillir la marmite !
Seriez-vous disposé, à votre tour, de subir le même traitement : « Si ça me plaît mon gars, je te paye ! »
Dans un restaurant, demandez-vous à goûter à tous les plats avant de choisir votre menu ?
Si tel est le cas, alors surtout… ne me contactez jamais !
Chercher le moins cher n’est pas toujours la solution la plus économique.
Choisir le devis le moins cher, ou confier la création d’un logo à l’ami d’un ami qui dessine pas mal… n’est pas la meilleure solution.
Votre logo est la clef de voûte de toute communication, et je vous déconseille de le changer trop souvent. Il s’agit d’un investissement et comme mon grand-père disait si bien : « Ce qui est bien fait n’est pas à refaire ! ». Construisez votre communication pas à pas, sans tout refaire à chaque fois. Faites peu mais bien du premier coup, et donnez-vous des objectifs à court terme en ayant une vision à long terme.
Si le télétravail vous angoisse, préférez un graphiste dans votre secteur géographique.
Pour ma part, je travaille avec beaucoup de clients que je n’ai jamais rencontrés… Comment cela se passe ? Très bien, car je suis toujours disponible et nous communiquons très facilement par téléphone et par e-mail… paradoxalement le temps de réactivité est accru, sans déplacement ni perte de temps, le client reçoit bien plus vite mes propositions. Mais, sur ce point chacun est libre de faire comme il l’entend.
Sur Internet consultez le portfolio de graphistes, comme ici le mien ! : www.recreacom.fr
Ne cherchez pas systématiquement à visualiser le projet tel que vous l’imaginez fini. Cherchez plutôt l’univers qui s’en rapproche. Soyez également attentif à la capacité du graphiste à proposer des styles différents. Certains créateurs sont connus pour leur design bien particulier, pour ma part, je n’aime pas me cantonner à un seul univers, chaque projet est différent et mérite un traitement adapté.
Votre graphiste est aussi un partenaire !
Changer de graphiste à chaque nouvelle réalisation, n’est pas le conseil que je vous donnerais. Votre communication forme un tout et demande une ligne de conduite parfaitement maîtrisée. Un créatif connaissant bien votre activité et témoin et acteur de l’évolution de votre entreprise est plus à même de vous comprendre et de répondre à vos attentes. En créant un partenariat avec un graphiste, vous pouvez bénéficier de conditions et prix plus avantageux (exemple : Tarifs graphiste)
Faites confiance à votre graphiste, n’essayez pas de maîtriser sa main !
Il arrive que certains clients se révèlent être de redoutables « mantes religieuses » en voulant tout décider et tout maîtriser. Généralement le projet s’achemine lentement mais sûrement vers une voie de garage… Le graphiste prisonnier des choix du client, n’est plus force de proposition et n’est plus capable de résoudre l’équation. Le logo de votre entreprise est indépendant de votre personne, ne réduisez pas sa conception à vos choix personnels, aux couleurs que vous aimez bien, aux formes que vous affectionnez… Vos choix ne sont plus objectifs. Faites confiance à votre graphiste, et laissez-le régler les points de détail, vous avez tout à y gagner.
Pour illustrer mes derniers propos et finir sur une note amusante, voici cette histoire que je vous livre en avant-première ! 😉
Un chef d’entreprise belge se rend chez un graphiste parisien.
« Ma femme et moi avons regardé une fois vos propositions ! Je dois vous dire quand même… Ça va pas ! On vous a pourtant dit que ce carré-là, on n’aime pas trop.
— Vous préférez un cercle ?
— Oui, peut-être. Mais pas trop gros, vous voyez ce que je veux dire…
Le graphiste dessine sur une page :
— Comme cela ?
— Oui, plus petit encore, s’il vous plaît… Et puis, il y a la couleur !
— Comment ça, la couleur ? reprend le graphiste.
— Ben oui, la couleur, vous voyez bien, la façade de mon entreprise est blanche ! Ma voiture est blanche ! Ça fait plus propre, non ? Et puis ma femme et moi adorons le blanc depuis que nous nous sommes mariés !
— D’accord, je vois… marmonne le graphiste agacé. Et pour le point, pas trop gros, on fait quoi ?
— Ben dites donc c’est vous le professionnel ! C’est bien la meilleure ça ! Je vais tout de même pas faire le travail à votre place une fois !
— Bon, si je comprends bien, vous voulez un logo qui soit un point, mais pas trop gros, et la couleur que vous aimez est le blanc !
Le graphiste fait semblant de dessiner, et tend une page toute blanche à son client :
— Voilà ! Je pense avoir trouvé votre nouvelle identité visuelle…
— Par Dieu ! C’est exactement ça ! Incroyable, vous êtes un chef…
Dites-moi, monsieur le graphiste, vous pourriez me faire une photocopie que je puisse montrer ça à ma femme ? »
Une histoire presque vraie à 50 %, imaginée par moi-même, une fois, en hommage à Fernand Raynaud « Les oranges ».
Christophe Houlès, graphiste & illustrateur free–lance
Studio freelance Récréacom : www.recreacom.fr