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L’histoire des croisades

Le 27 novembre 1095, lors du concile de Clermont-Ferrand, le pape Urbain II lance un appel solennel pour un périple vers Jérusalem en vue de libérer les lieux saints.

« Vous avez promis de soutenir les droits de l’Eglise. Il est désormais nécessaire de montrer la force de votre vigueur dans une tâche qui ne concerne pas moins que le Seigneur. »

Il explique alors que les Turcs, Perses et Arabes avaient ont envahi la Jérusalem qu’ennoblit le tombeau du Christ.

« Ils ont déployé d’immenses forces, détruit les basiliques, immolé les chrétiens comme des bêtes. Dans les églises, où l’on célébrait jadis le sacrifice divin, les païens ont fait des étables pour les animaux et éliminé de façon ignominieuse la religion chrétienne de la demeure de Dieu. »

Urbain II décrit une situation de servitude pour les chrétiens, « condamnés à des tâches animales qui ne peuvent convenir à des hommes ». Il demande à tous d’intervenir, afin de chasser ces gens méprisables de Jérusalem et apporter une aide aux adorateurs du Christ.

Ceux qui répondent à l’appel du Pape se distinguaient par une croix d’étoffe cousue sur leur vêtement ou peinte en rouge sur leur armure. Pourtant, à cette époque, on ne parlait pas encore de croisade – le terme n’apparaîtra qu’à la fin du XIIIème siècle. L’appel d’Urbain II est largement entendu et dès lors, un message se répand de l’Europe à l’Orient : Dieu le veut. Les croisades seront au nombre de huit, de 1096 à 1291.

L’idée d’un pèlerinage rédempteur sur les lieux de la Passion, un chemin qui amènerait son lot de souffrances et martyres salvateurs n’est pas nouvelle. Ce qui était plus récent, était le thème d’une guerre d’inspiration divine. Or, dès le 9ème siècle, le pape Jean VIII avait décrété une absolution de facto pour tout guerrier qui périrait alors qu’il défendrait les chrétiens d’Italie contre les musulmans.

En l’année 1096, ceux qui répondent à l’appel du Pape étaient à leur tour dûment récompensés : toute action en justice intentée contre eux est annulée. Le clergé assure par ailleurs la sauvegarde de leurs biens. Enfin, une fois mission accomplie, le pardon de leur péché leur sera accordé, et il leur sera fait grâce de la pénitence normalement exigée pour un tel pardon.

La première croisade rassemble les forces de quatre armées, qui se regroupent à Constantinople : celle du chevalier Godefroy de Bouillon, un audacieux guerrier blond, celle des Normands du sud de l’Italie, les Français du midi dirigés par le comte de Toulouse, et enfin les Français du Nord. Les diverses armées venues d’Europe se regroupent à Constantinople en mai 1097. L’empereur byzantin, Alexis, les accueille avec d’autant plus d’ardeur qu’il était soucieux d’obtenir leur alliance pour reconquérir les territoires d’Asie Mineure dérobés par les Turcs.

Les européens obtiennent une première victoire devant les remparts de Nicée qui est prise puis rendue à l’empereur Alexis, et une autre victoire plus ardue, un peu plus au Sud, à Dorylée. Toutefois, une fois parvenus à la hauteur de l’Arménie, vers 1097, les croisés se voient décimés par un adversaire inattendu : la chaleur, le manque d’eau et la sécheresse d’un été oriental dont ils n’ont aucunement prévu l’intensité…

Le siège d’Antioche, au nord de la Syrie, dure huit mois et occasionne des conditions de vie atroce ; il s’est dit que la famine aurait amené certains chrétiens à consommer de la chair humaine. Finalement la ville tombe en juillet 1098. La brutalité des croisés est alors sans nom : les populations turques furent exterminés jusqu'au dernier.

Les francs arrivent à Jérusalem 7 juin 1099 dans une atmosphère de liesse, chantant des cantiques, criant et pleurant de joie. Une fois passé ce moment d’enthousiasme, le siège conduit par Godefroy de Bouillon, dure plus d’un mois et s’avéra extrêmement difficile. Pour affaiblir les assaillants, les musulmans ont détruits les puits où les francs auraient pu s’abreuver, et seule une flotte génoise ravitaillait les combattants de denrées acheminées depuis le port de Jaffa en Israël.

À la date d’anniversaire de la mort de Jésus, le vendredi 15 juillet 1099, trois ans après leur départ, une armée réduite à 24 000 rescapés parvint à entrer dans Jérusalem. Exaspérés par les souffrances qu’ils ont endurées, les croisés fêtent leur victoire éperdue par un massacre des populations juives et musulmanes.

Animé par une extrême piété, Godefroy de Bouillon refuse le titre de roi de Jérusalem, ne désirant pas « porter couronne d’or là où le Christ avait porté couronne d’épines ». Peu après sa mort qui survient peu après, son frère Baudoin devint le premier roi de Jérusalem.

Pour protéger les lieux saints de fraîche conquête, certains chevaliers créent des ordres militaro-religieux. Celui des Templiers, fondé en 1118 repose sur des règles strictes : pas de possession propre, vêtements simples, le courage dans les plus grands périls, la confiance dans le « Dieu des armées ». Ses membres portent un grand manteau blanc marqué d’une croix rouge.

La deuxième croisade est lancée en 1147 à l’appel d’un moine de Cîteaux, Saint Bernard sous la conduite du roi de France Louis VII et de l’empereur Conrad III. La raison en est que le comté d’Edesse (situé dans l’actuelle Turquie) a été repris par un chef musulman, Zenghi. En Europe, le bruit s’est répandu que les nouveaux maîtres auraient tué presque tous les chrétiens de cet Etat Latin.

Cette deuxième croisade va échouer pour des raisons diverses, notamment le comportement incohérent du roi de France Louis VII, qui en route pour Jérusalem, préfère faire le siège de Damas.

Si la division des musulmans a fortement contribué aux premiers succès des croisés, à partir de 1130, un guerrier d’Orient, le sultan d’Egypte, Saladin prendre la tête d’une contre-offensive unie. Il reprend alors un à un les territoires francs, Alep, Damas, la plus grande partie de la Syrie… Seul Baudouin IV, un jeune roi de Jérusalem âgé de 17 ans mais malade de la lèpre, lui fait mordre la poussière en 1777, à Montgisard en Israël. Toutefois, le 2 octobre 1187, Saladin enlève aux francs la ville symbole, celle qui a été à l’origine de l’appel d’Urbain II : Jérusalem.

L’entrée de Saladin dans la ville sainte se montre respectueuse des populations. Il ne commet aucun massacre se contentant d’exiger des rançons pour la libération de deux mille deux cent prisonniers.

Il demeure que la prise de Jérusalem par Saladin déclenche la 3ème croisade. Philippe Auguste, le roi de France, Richard Cœur de Lion, qui porte la couronne d’Angleterre et l’empereur germanique Frédéric Barberousse, partent à l’assaut des terres d’Orient. Richard Cœur de Lion capture Acre mais se montre impitoyable, exterminant les musulmans captifs avec brutalité, y compris femmes et enfants. Malgré cette belle victoire, le prestigieux trio formé par les rois de France, d’Angleterre et de Germanie ne parvint pas à reprendre Jérusalem. Faute de pouvoir reprendre la ville sainte, Richard Cœur de Lion conclut une trêve avec Saladin qui dès lors, va autoriser de nouveau les pèlerinages en Ville Sainte.

Les croisades qui vont suivre délaissent Jérusalem pour s’intéresser à Constantinople, à l’Egypte, et à Tunis et comble du paradoxe, vont parfois aboutir à des massacres de chrétiens par des chrétiens.

Si leur bilan peut paraître bien maigre, les Croisades ont au moins contribué à la renaissance du commerce avec des pays lointains, qui avait presque disparu depuis la chute de l’Empire romain. Il s’en est suivi une nouvelle ère pour l’industrie et un épanouissement de plusieurs villes italiennes comme françaises.

 

Daniel Ichbiah, extrait du livre 470 grammes de culture générale

 

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