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La mort annoncée ou supposée des CFA (centres de formation pour apprentis)

Il faut développer l’apprentissage « entendait- on en boucle dans tous les médias que ce soit la télévision, la radio ou bien encore les revues spécialisées.

Face au constat alarmant de l’augmentation du chômage chez les jeunes de moins de 25 ans, aucun ne mettait en doute la nécessité de mettre tous les moyens jugés utiles pour développer cet axe qui, il y a encore moins de 10 ans était considéré comme « le vilain petit canard de l’éducation nationale ». La voie professionnelle ? Une voie de garage, la voie de la dernière chance pour une majorité des parents pour lesquels la voie royale demeure la voie universitaire.

Bien-sûr, certains établissements dont la notoriété n’est plus à faire tels que les centres compagnonniques ou l’école Boule font figure d’exception mais en dehors de ces cas pour ne citer qu’eux, l’apprentissage est toujours en proie à de multiples préjugés, en grande partie infondés.

Qu’en est-il exactement ? S’il est indéniable que les « surdiplômés » ont davantage de chance de trouver un emploi que les jeunes n’ayant que peu de qualification, on peut émettre des doutes quand on met en concurrence un Bac+5 et un jeune diplômé issu d’un cursus professionnel.

En d’autres termes, il est certainement plus facile ou tout du moins pas plus difficile de trouver un emploi de plombier que d’ingénieur. La voie professionnelle assurerait l’employabilité de nos jeunes dans une période de crise économique persistante.

La solution serait donc toute trouvée…Mais la réalité est autre.

Les centres de formation en charge de cet apprentissage sont pour la plupart des centres soit totalement privés, soit semi-privés .Ces CFA ont bénéficié pendant des années de subventions régionales leur permettant de développer l’apprentissage dans des conditions maximales.

Cette « belle époque » est maintenue révolue. Les caisses de l’Etat sont vides, les élus seront peu nombreux. La région, souveraine, sauvera ceux qu’elle souhaitera, les établissements de la même veine qu’elle, des établissements publics, les lycées professionnels pour ne pas les citer, au détriment des autres. Pourquoi pas diront certains ?

Tout simplement parce que le succès de ces structures s’explique en partie parce qu’elles jouissent d’une certaine liberté quant au choix de leurs formateurs, de la pédagogie à mettre en œuvre, parce qu’elles sont différentes de celles que les jeunes ont connues jusqu’alors. Le jeune qui va dans ces structures est souvent en rupture avec le système scolaire classique. Il n’est ni à la recherche d’un établissement « formaté éducation nationale », ni à la recherche d’un professeur qui applique mais ne vit aucunement la pédagogie de l’alternance.

Ces diverses mesures (la baisse des subventions régionales n’est qu’une mesure, que dire de la réforme des OPCA si ce n’est que ses conséquences seront, à coup sûr, dramatiques pour certains CFA) tuent le système tel qu’il été pensé, tel qu’il a fonctionné et tel qu’il a fait ses preuves.

Demain, la question ne se posera plus : les mieux « placés » arriveront peut-être à tirer leur épingle du jeu en s’engouffrant sur le marché de la formation continue en plein boom ces dernières années.

Les autres, c’est-à-dire les petits centres ou ceux que j’appellerai « les résistants » à cette logique économique, attachés à leur vocation première, mourront inévitablement et avec eux, la possibilité pour nos jeunes de découvrir un métier manuel, transmis avec passion et dévotion.

 

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