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Le sabéisme ou culte des astres

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Si quelqu’un interroge ces spécialistes du monde antique que sont les égyptologues, assyriologues, indianistes, orientalistes, et autres hébraïsants ou hellénistes, à propos des divinités des peuples étudiés par eux, il s’entendra répondre que les religions du monde antique se référaient, d’une part aux puissances de la Nature (nature au sens large, puisque le monde, en sa planète Terre, est lui-même intégré à un cosmos de dimension supérieure), et d’autre part à des composantes typiquement humaines qui voyaient les dieux dominer des hommes qui à la fois les vénéraient et les respectaient, et qui, quand ils étaient rois, étaient eux-mêmes considérés parfois comme des dieux par leurs sujets, et qui, bien qu’ils fussent eux aussi des dieux, n’en étaient pas moins des créatures moins divines que les vrais divinités.

Et au lieu d’adorer plusieurs dieux, certains de ces rois n’en adoraient qu’un seul – comme, par exemple, le pharaon Akhenaton qui, à tel moment de l’histoire de l’Égypte ancienne, imposa à son peuple de n’adorer que le disque solaire Aton – en quoi certains ont vu en lui l’un des tout premiers promoteurs du monothéisme, en compagnie, d’ailleurs, de Zoroastre sur l’ancien domaine iranien, ou d’Abraham sur l’ancien domaine biblique (puisque eux aussi ne vénéraient qu’un seul dieu – qui s’appelait Ahura Mazda dans le cas de Zoroastre, et Yahvé dans le cas d’Abraham).

Autre exemple de rois qui n’adoraient qu’un seul dieu à l’époque de l’Antiquité: dans la Babylonie antique, certains rois babyloniens mettaient Mardouk au-dessus des autres dieux, au point, à la limite, de n’adorer que lui.

Idem en Egypte : certains rois pharaons, bien qu’étant censés connaître et adorer tous les dieux de l’Egypte ancienne, vénéraient tout spécialement le dieu tutélaire de la ville dont ils étaient eux-mêmes originaires, ou celle où ils s’étaient installés en tant que roi pharaon.

C’est ainsi que le dieu Ptah était adoré, en la cité capitale de Memphis, située en Basse Égypte, par le pharaon Merenptah (dont le nom signifie d’ailleurs « l’aimé de Ptah). Et c’est ainsi aussi que le dieu Amon était adoré par les pharaons qui avaient fait de Thèbes, cité de la Haute Égypte, leur capitale. Quant à un dieu comme Osiris, il était adoré aussi bien en Basse Egypte qu’en Haute Égypte.

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En résumé, si les premières religions furent entièrement naturalistes, une fois que les hommes (qui sont ici des princes ou des rois, ou encore des usurpateurs de princes ou de rois) vont fonder des cités-Etats, celles-ci, à travers leurs responsables et les sujets de ces derniers, vont adorer le dieu tutélaire de la cité (à savoir Jupiter ou Janus à Rome, Mardouk à Babylone, Ptah à Memphis, etc.).

Et plus la cité dirigé par les rois ou princes des différentes cités-Etats va devenir un empire, plus le dieu tutélaire de cette cité prendra de l’importance au détriment des autres dieux du panthéon. A telle enseigne qu’il sera considéré parfois comme le créateur à la fois de l’univers et de tous les autres dieux du panthéon.

Et il arriva aussi, parfois, que ce dieu-là, au lieu de diriger, au départ, une cité-Etat, dirigeait une communauté de nomades au tempérament de guerriers et au profil de cul-terreux.

Le meilleur exemple à cet égard est Yahvé, ce dieu qui libéra son peuple de la tutelle imposée par Pharaon (épisode que l’on peut lire, dans la Bible, dans le Livre de l’Exode et Celui des Nombres).

Et lui aussi, Yahvé, sera considéré comme un démiurge (ou, ce qui revient au même, comme un faiseur d’univers – au même titre qu’Atoum, Amon, Ptah, Osiris et les autres dieux égyptiens) par ces Hébreux qui, en tant qu’ancêtres des Juifs actuels, furent ses premiers sujets.

Et le tout premier sujet de Yahvé à L’avoir reconnu pour Dieu à la fois Unique et Créateur de l’Univers, fut Abraham, le père des trois grandes communautés religieuses qui se revendiquent aujourd’hui du monothéisme et qui ont pour nom : judaïsme, christianisme et Islam (ou, si l’on regarde les communautés elles-mêmes : les communautés juive, chrétienne et musulmane).

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Voilà pour l’évolution historique de la religion à l’époque de l’Antiquité. Du moins lorsque l’on se confie, au moment d’aborder cette tranche de l’histoire des hommes, à ces spécialistes que sont les égyptologues, les assyriologues, les indianistes, les orientalistes, et finalement tous les érudits connaisseurs des différents peuples associés au monde ancien.

En revanche, on lit rarement, hormis sous quelques plumes qui représentent des exceptions, que quantité de divinités étaient, à l’époque antique, des astres, et que les hommes eux-mêmes, lorsqu’ils étaient rois ou princes, non seulement honoraient, en ce temps-là, une religion qui était le sabéisme, mais qu’eux-mêmes s’identifiaient à ces astres quand, comme en Égypte, le pharaon se voulait être le soleil dans le monde des humains.

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Le lecteur désireux d’en savoir plus, sur le sabéisme qui caractérisait la religion des hommes à l’époque de l’antiquité, et aussi sur la manière dont nos ancêtres percevaient le cosmos et leur place en son sein, trouveront de quoi satisfaire leur curiosité dans l’ouvrage en onze volumes que j’ai intitulé « Quand les dieux et les hommes étaient des planètes, des étoiles ou des constellations », et que l’on peut acquérir sous le site .

Bonne lecture à tous.

Claude Gétaz

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