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Les méthodes de l’expert en écritures, signatures et documents

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La méthode  consiste essentiellement à examiner et à comparer. Les experts étant des origines différentes, certains se contentent de comparer lettre à lettre, ce que limite la comparaison á la forme. C’est le cas des graphologues sans formation au domaine de criminalistique documentaire et expertise en écritures et signatures. Or, il est bien évident que le faussaire s’attache à imiter précisément les formes des lettres figurant sur son modèle, et pour déguiser son écriture, il tentera de modifier ses habitudes.

(En savoir plus: Expertise en Écritures et Signatures).

Dans ces conditions, il est normal que soient formulés des avis contradictoires qui jettent le discrédit sur l’ensemble des experts. C’est pour remédier à cet état de choses qu’a été crée en 1993 le Diplôme d’université d’expertise en écritures et documents, sous l’égide du professeur Eric Baccino et que dépend aujourd’hui de la faculté de médecine de Montpellier, en collaboration  avec l’IRCGN. Il s’agit que d’une formation débutante, pas trop spécialisée mais suffisante pour introduire aux expert en écritures et documents dans l’univers de l’analyse scientifique de documents manuscrits et imprimés.

Les étudiants reçoivent ainsi une formation initiale, non seulement à l’observation et à la comparaison des écrits, mais aussi aux différents procédés et appareils de laboratoire qui peuvent mettre en évidence les faux matériels. Les nouveaux diplômés possèdent  donc une base de travail, une méthode précise comportant l’application d’un procédé strict, à partir de laquelle ils devront enrichir leur expérience. Mais, malheureusement, pour avancer  dans la connaissance et la maitrise de la criminalistique documentaire, l’étudiant ou professionnel doit poursuivre leur formation à l’étranger, notamment en anglais ou en espagnol.

(En savoir plus : Expertise en Documents).

Parallèlement, il est permis d’espérer qu’à la faveur de l’Europe, seront définis de manière plus générale les principes d’un protocole commun. Un « contrôle qualité » des laboratoires est déjà effectué par des organismes indépendants, et l’on peut envisager que les experts en écritures indépendants soient un jour soumis à ces preuves, qui seraient l’occasion de distinguer les niveaux de compétence, et mettraient donc tous les intéressés dans l’obligation de chercher à se perfectionner.

 Par ailleurs, il en faudrait aussi l’engagement des universités en matière de formations des experts et de recherche scientifique, car c’est le seul moyen qui connait toute science d’avancer au rythme de la société.

 En attendant, reconnaissons que tous les rapports d’expertise en écritures ne sont pas d’égale qualité. Cela tient en parti à la formation (ou à l’absence de formation spécifique) de certains experts, mais aussi à des différences d’appréciation qui peuvent introduire des degrés divers dans les conclusions d’experts néanmoins consciencieux.

 Si l’application attentive d’une méthode permet de procéder à des observations vérifiables, si elle conduit à mettre en évidence des similitudes et des différences, l’expert, parvenu à ce stade, s’interroge  parfois longuement : telle différence doit-elle être considérée comme acceptable, mise sur le compte de la variabilité normale d’une écriture, ou s’agit-il d’un désaccord significatif? La décision finale résulte pour une part de la méthode, pour une part de l’expérience personnelle de l’expert, auxquelles s’ajoute un élément d’intuition (à tester avec prudence, dans la mesure où  il vient en complément, et non en contradiction, des observations recueillies).

En savoir plus : www.criminalistique.fr.