Tout le monde le sait : le troc ou le don existent depuis la nuit des temps. Mais le saviez vous ? L'explosion du numérique donne à ces pratiques ancestrales une nouvelle jeunesse, démultiplie leurs possibilités d'application…
Un nouveau phénomène : la consommation collaborative
D’après une étude réalisée l’an dernier par l’Obsoco, l’Observatoire des consommations émergentes, plus d’un Français sur deux (53%) est «significativement» engagé dans les différentes pratiques de la consommation collaborative. Au total ce sont 8 Français sur 10 qui pratiquent ou ont l'intention de pratiquer cette nouvelle façon de consommer. 74% des adeptes de la consommation collaborative estiment que leurs changements de comportements seront durables, 59% qu'ils pourront représenter à l'avenir un poids important dans leurs achats et 66% un poids important dans l'économie en général.
En pleine adéquation avec ce phénomène de société, de nombreux sites web comme par exemple merci-de-rien, mettent l'accent sur les dons et la récupération d'objet, le troc, la gratuité des services échangés entre particuliers, entre voisins ou simplement en proximité dans sa région. Pour l'internaute, confronté à la multitude des plate-formes disponibles sur la toile, une question d'efficacité se pose alors : sur quels sites se connecter pour … Se faire aider, faire des économies, compléter ses revenus ou maîtriser son budget familial ?
Face à la crise économique, à l'isolement croissant des personnes en ville ou à la campagne, aux alertes sur le devenir de notre planète, de nombreuses initiatives, individuelles ou collectives, se développent ainsi au sein d'une tendance que l'on nomme de plus en plus souvent “économie solidaire” ou “économie collaborative”.
Le phénomène croît de plus en plus rapidement sous différentes formes, gratuites, associatives et même commerciales, preuve que le nombre de personnes concernées et impliquées est toujours plus important, justifiant parfois de gros investissements liés à la création d'entreprises ou de sites web aux ambitions commerciales affirmées.
Il devient alors très difficile de se retrouver dans cette jungle des propositions d'entraide et des propositions commerciales. C'est pourquoi certains sites s'efforcent de recenser les différents sites web qui existent déjà ou qui verront le jour et de les faire évaluer par les internautes.
Et vous : êtes vous un “consommateur collaboratif” pratiquant ou un “consommateur collaboratif” qui s'ignore ?
De plus en plus d'études traitent de cette nouvelle façon de concevoir nos modes de consommation :
– l'ADEME et IPSOS dans une étude de 2012 (les français et les pratiques collaboratives) définissent la consommation collaborative comme une “pratique qui augmente l'usage d'un bien ou d'un service, par le partage, l'échange, le troc, la vente ou la location de celui-ci, avec et entre particuliers”,
– l'Observatoire de la confiance du Groupe La Poste a également publié un rapport “nouvelles consommations, nouvelle confiance” en 2013.
Ces études permettent aussi de dessiner un portrait robot des adeptes de cette consommation collaborative …
Qui sont-ils ? Vous y reconnaîtrez-vous ?
Portrait robot d'un consommateur collaboratif
Un français sur deux pratique régulièrement la consommation collaborative :
51% des femmes pour 45% des hommes
55% des 15 – 49 ans
55 % des CSP+
68 % des foyers avec 2 enfants et plus
54 % des personnes inscrites sur un réseau social
60% des personnes qui font partie d'une association
80% des français pratiquent ou comptent pratiquer la consommation collaborative
20% sont réfractaires.
Pourquoi “partagent-ils” leurs biens ou leurs compétences ?
Les études montrent que les adeptes de la consommation collaborative obéissent à 5 motivations principales (acheter, redistribuer ses biens à d'autres particuliers, transformer ses biens en services, se déplacer, s'alimenter) au travers des 6 pratiques les plus populaires de la consommation collaborative :
– vendre ses biens à d'autres particuliers (52 % des personnes interrogées) : sont principalement intéressés, parmi les 25-55 ans, les couples avec enfants, dans les familles comptant plus de 4 personne,
– participer à des achats groupés pour obtenir des réductions (23% des personnes interrogées) : sont particulièrement représentées les femmes de 25-45 ans, urbaines, vivant en région parisienne ou dans le Sud Est, avec un activité professionnelle en professions intermédiaires,
– échanger, troquer (11% des personnes interrogées) : sont très présents les 15-45 ans, actifs, employés ou salariés du secteur privé, vivant en couple avec enfant,
– faire du covoiturage (8% des personnes interrogées) : sont surreprésentés les hommes de moins de 45 ans, plus spécifiquement les étudiants et les salariés du secteur public, ayant un niveau d'étude supérieure, et vivant encore seul ou chez leurs parents, notamment dans l'Ouest de la France,
– louer ses biens à d'autres particuliers (6% des personnes interrogées) : sont particulièrement présents les actifs de 35-55 ans, de CSP+, vivant en couple avec enfant dans des foyers de plus de 4 personnes.
– Adhérer à une AMAP (6% des personnes interrogées) : sont très impliquées les femmes actives, urbaines de 25-55 ans, avec un niveau d'étude supérieure, en couple avec enfants, travaillant dans le secteur public et vivant dans le Sud de la France.
Pour simplifier on pourrait résumer tout cela en 6 profils de consommateurs : le malin qui distribue des bonnes affaires, le curieux qui cherche un shopping plaisir à prix intéressant, le touche à tout qui cherche à faire perdurer les objets, l'hyper-mobile qui cherche à s'engager plus pour la société et l'environnement, l'hyperactif aux préoccupations sociales qui recherche de nouvelles expériences, le proche de la nature qui cherche une alimentation authentique de qualité.
Si ces différentes études vous intéressent ou si vous voulez en savoir plus sur les différentes formes que peut prendre ce nouveau phénomène de la consommation collaborative (le troc, les troc party, le covoiturage, les SEL, les réseaux d'échanges réciproques de savoir, le vide grenier, la fête des voisins, l'échange de maison, le couponning, le troc alimentaire, les accorderies, le don et la récupération d'objet) vous pourrez trouver plus d'infos sur la foire aux infos.
Un dernier conseil pour choisir les sites web qui vous aideront à entrer en contact avec les autres personnes partageant votre envie de consommer autrement, préférez (en adéquation avec l'esprit collaboratif) les sites gratuits et au fonctionnement le plus simple possible…. Certains systèmes plus ou moins compliqués, sous couvert d'inscription gratuite, vous incitent ensuite à acheter des points pour le troc d'objet, des minutes de services avant de pouvoir contacter d'autres personnes. Le tout est de bien lire les conditions générales d'utilisation. Un consommateur collaboratif averti, par définition, en vaut deux. Alors à bon entendeur, salut !
Le tout est de retrouver un lien social, des relations de proximité autour de centres d'intérêts communs et si possible dans la bonne humeur et la convivialité.